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Nuages sur la visite en Terre Sainte (II)

Benoît XVI n'ira pas à Gaza.
Le Pape peut-il faire exactement ce qu'il veut?
La réponse est non, bien sûr, il l'avait dit d'une certaine façon lors de l'homélie de la messe d'intronisation.

Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui... (homélie du 24/4/2005)
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Dossier, autour d'un article du père Scalese, et d'un site italien anticonformiste. (26/4/2009)

 


Avant toute chose, et avant que vous ne lisiez (éventuellement) la suite, je tiens à dire que je fais totalement confiance au Saint-Père.
Je suis sûre qu'inspiré par l'Esprit-Saint, ce qu'il fera ou dira durant ce voyage à risque sera le mieux qu'on puisse faire ou dire, à vue humaine.

Je lui fais confiance à lui, mais pas forcément aux autres, fussent-ils réputés "proches de lui". Ou au journal du Saint-Siège...
Ceci, de mon côté, clôt toute discussion.
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Mais il faut admettre que le contexte rend la réussite de ce voyage semblable à la quadrature du cercle.
S'il satisfait les uns, il va rendre les autres furieux. Et s'il est loué par les autres, il sera forcément traîné dans la boue par les uns.
Quoiqu'il en soit, la visite risque de n'être pas vraiment une partie de plaisir, comme en témoigne cette information du quotidien israélien Haaretz... (voir ici: Préparatifs)

La semaine dernière (le 23 avril) dans un article intitulé Nuages sur la visite en Terre Sainte , où j'évoquais en vrac les retombées de la Conférence Durban II et les inquiètudes du rabbin de Rome, j'écrivais:
D'autres faits ont attiré mon attention, qui n'émanent pas de la communauté juive, cette fois.
Voici ces faits... ou ce que j'en connais.
Si l'on met bout à bout les deux articles, on jugera que les inquiétudes ne sont pas uniquement imputables à la paranoïa.
Plus que jamais, il a besoin de nos prières.
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Dans son billet du mardi 21 avril 2009 intitulé Blondet et le Pape , le Père Scalese choisissait de parler d'un site italien "anticonformiste": Effedieffe, de Maurizio Blondet.

Celui-ci est un ancien collaborateur de L'Avvenire, le quotidien de la CEI.
Il semble qu'il ait fait sécession(?), ou qu'il en ait été évincé - en le lisant, on comprend pourquoi - à la suite de quoi il a ouvert son propre site, très bien informé, paraît-il, et surtout dans un sens peu conformiste, qui était pour les initiés une source précieuse de renseignements... jusqu'à ce qu'il décide d'en rendre l'accès payant.
Cependant, certains articles restent accessibles dans une session "free".
C'est le cas de celui qui est l'objet de l'intérêt du Père Scalese dans son article.

Il s'intitule Un terribile abbaglio, ("une terrible erreur"), et commence par un commentaire au vitriol contre le choix de l'Osservatore Romano de passer sous silence les tortures américaines sur les prisonniers musulmans et de publier "à la place" en première page une condamnation de la loi chiite de subordination de la femme au mari (loi qui autoriserait le « viol domestique »)


Il attribue ce parti-pris à un choix idéologique du Saint-Père en personne: "... l'idéologie qui, née en USA sur influence israélienne, est maintenant contestée même aux USA. L'idéologie neocon".
Prévoyant (ou prétendant, car les commentaires ne sont pas publics) que ses propos très durs vont rencontrer une vive réticence auprès de ses lecteurs, il poursuit:
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"Malheureusement, le choix idéologique est confirmé - comme on s'y attendait - par le programme de la visite du Pape en terre sainte. Pour ne pas être accusé d'esprit de parti (ndr: voir ci-dessous l'origine de la "dépêche"), je donne la nouvelle comme elle est apparue dans une agence :

Ratzinger : oui au Mur des Lamentations et au Musée de l'holocauste, non à la paroisse catholique de Gaza
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Et de citer une "dépêche d'agence", dont le titre , déjà, n'est plus du domaine de l'information, mais de l'interprétation et de la récupération idéologique.

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J'ai eu la curiosité de rechercher ce texte sur Internet: il serait daté du 17 avril, ce qui pourrait laisser supposer qu'il s'agit d'une "nouvelle". Il n'en est rien puisque le programme du voyage du saint-Père a été rendu public il y a plus d'un mois.
Et la "dépêche" est reproduite sur un site qui n'est pas neutre: Info pal.it (Palestinian-italian news).
Cela ne le discrédite pas, mais enlève à son contenu beaucoup de sa prétention à l'objectivité. C'est du moins ce que ma modeste contribution à internet m'a appris:

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En réalité, j'ai trouvé le texte sur un autre site, et sous un autre titre, un tout petit peu moins polémique:
"Déception pour la visite manquée de Benoît XVI"
En voici ma traduction:

Déception pour la visite manquée de Benoît XVI
(Lien: l'article doit dater du 13 avril)

Il y de la déception parmi les palestiniens catholiques de Gaza après les déclarations du porte-parole du Patriarcat latin de Jérusalem, Wadie Abu Nassar, qui hier (ndt: ?) dans une interviewe au Jerusalem Post a exclu la possibilité que Benoît XVI se rende à Gaza le mois prochain durant sa visite en Terre Sainte.
Le Vatican n'a pas encore répondu officiellement à la pétition signée par des centaines de religieux catholiques de Gaza et de Cisjordanie et aussi par des étudiants de théologie de l'Université de Berkeley Etats Unis, afin qu'il inclue la Bande dans son itinéraire.
Abu Nassar a pourtant été catégorique en affirmant que Gaza ne rentre pas et pas rentrera dans l'itinéraire du Pape, il n'y aura pas de changements dans le programme.
Des mots qui ont engendré un malaise à Gaza où les représentants de l'Église catholique locale et les fidèles espéraient la venue du pontife dans le territoire palestinien martyre, théatre, entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier dernier, d'une offensive israélienne dévastatrice contre le mouvement islamique Hamas, qui a coûté la vie à plus de 1.300 personnes et amené la destruction de milliers de maisons et d'infrastructures civiles.
C'est le curé de Gaza en personne, Manuel Musallam, à la tête d'une communauté d'environ 300 palestiniens catholiques et de quelques dizaines de religieux, dont beaucoup d'étrangers, qui avait invoqué la visite du Pape. Nous ne devons pas oublier ce lieu de souffrance a exhorté Musallam.

Benoît XVI qui hier, à l'occasion de Pâques, a indiqué dans la réconciliation la voie principale pour mettre fin au conflit israelo-palestinese, visitera en mai la Jordanie, Israël, Jérusalem, et se rendra à Béthléem, dans la Cisjordanie palestinienne.
Sa venue en Terre Sainte est l'objet de discussions également entre les dirigeants du mouvement islamique dans l'État hébreu. Les chefs islamiques dans le Nord de la Galilée ont annoncé qu'ils boycotteront la visite, sans toutefois l'entraver d'aucune façon, en signe de protestation pour les déclarations faites par le Pontife en 2006 sur l'Islam et Mahomet (Ratisbonne, ndt!!). Ceux du Sud de la Galilée, plus modérés, ont au contraire déclaré vouloir accueillir Benoît XVI. Nous participerons aux cérémonies et souhaiterons la bienvenue au Pape à Nazareth. Le boycot n'est pas la solution juste pour résoudre les différends, a dit Ibrahim Sarsur, leader de la communauté musulmane à Kufr Qassem.

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Ma première intention était de traduire l'article de Blondet.
La partie consacrée à la déception des habitants de Gaza était acceptable, compréhensible, et même émouvante. La suite m'a fait renoncer, car elle est d'une mauvaise foi et d'une violence inouïes.
Je ne vous en dirais pas un mot, c'est impossible! mais un texte à peu près semblable traduit en français, en moins haineux, vous pouvez le lire ici, sur le site info-palestine.
Tirant sur le fil et continuant de dérouler la pelote, on arrive là: http://www.uruknet....


Et surtout, comme le monde est petit, à ce titre:

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Cela me rappelle quelque chose, juste une lettre d'écart, mais la traductionn est la même (bungler- bundler)...
Benoît XVI, les initiés, et les autres
Tout ce qui est excessif est dérisoire, dit-on, et là, trop, c'est trop! Mais il faut savoir que de telles positions existent, relayés par certains milieux même occidentaux, et cela n'augure rien de bon pour la tranquillité du voyage.
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Le Père Scalese répond à sa façon - mesurée, et un tantinet ironique - à la sévèrité démesurée des propos. Et indépendamment du jugement porté sur l'attitude intransigeante de Maurizio Blondet, ce qui m'a intéressée, c'est ce qu'il dit sur la marge de manoeuvre du Saint-Père: elle n'est peut-être pas ce qu'on croit, même si on s'en doute un peu.



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Père Scalese (Blondet et le pape)

Que dire ?

Primo: que la nouvelle ligne éditoriale de l'Osservatore Romano soit plus que jamais politiquement correcte, je pense que c'est sous les yeux de tous (ndlr: je l'ai moi-même remarqué depuis le changement de direction...).
Que ce soit Benoît XVI qui ait choisi la nouvelle direction, on ne peut le contester ; mais que ce soit le Pape en personne qui donne son consentement pour les nouvelles et les commentaires qui sont publiés, j'ai quelque doute.

Secundo: Que Papa Ratzinger ait ses inclinations politique personnelles, je ne crois pas que ce soit un scandale (qui n'en a pas ?). Nous ne devons évidemment pas nous sentir conditionnés dans nos choix politiques, simplement parce que le Pape pense d'une certaine façon. Il est plus qu'évident que Benoît XVI a une sympathie pour le système américain. Il le dit expressément dans le célèbre discours à la Curie Romaine du 22 décembre 2005 : « … la révolution américaine avait offert un modèle d'État moderne différent de celui théorisé par les tendances radicales ayant émergé dans la seconde phase de la révolution française » (une thèse très commune dans les milieux universitaires, mais pas pour autant indiscutable). Du Pape nous ne devons pas attendre des orientations d'ordre politique, mais des indications en matière de foi et de morale.

Tertio: Avant de critiquer le Pape, même sur des questions discutables, nous devrions lui concéder un certain crédit. Je donne un exemple : lorsque, peu après son élection au pontificat, il condamna sans procès le Père Maciel, j'avais trouvé à redire, parce qu'il me semblait injuste de condamner une personne sans même lui reconnaître le droit à la défense. Maintenant je comprends le pourquoi de ce comportement : Papa Ratzinger savait beaucoup de choses que nous ne savions pas ; les preuves à charge (connues mais pas encore rendues publiques) étaient si écrasantes qu'il valait mieux conclure ainsi l'événement, sans créer de scandales ultérieurs.
Je veux dire : nous ne savons pas toujours (et nous ne sommes pas tenus à savoir) toutes les raisons qui déterminent le comportement d'une personne, à plus forte raison lorsque cette personne est le Pape.
Pourquoi le Pape ne va t'il pas à Gaza ? Pourquoi ne veut-il pas y aller ? Mais il est tellement évident qu'on ne le lui permet pas.
Si vous vous souvenez, je l'avais écrit tout de suite après l'annonce de la visite (ndt: oui, allez voir sur son site).
On dira : alors, mieux vaut ne pas aller en Terre Sainte ! Qu'avais-je dit dès le début ? Et qu'ont toujours dit les chrétiens palestiniens? Hier, Raffaella a dû confesser ne pas être vraiment enthousiasmée par le voyage en Israël; mais ensuite elle a ajouté : « Je sais que c'est le désir du Saint Père et je le respecte ».
Je ne suis pas aussi sûr que ce soit « le désir du Saint Père » ; j'ai déjà écrit plusieurs fois que ce voyage « doit être fait ». Le Pape n'est pas aussi libre que nous croyons : dans certains cas il est forcé à agir d'une certaine façon pour « raison d'État ».

Quarto: Les précédentes considérations mises à part, reste la possibilité que le Pape, dans tous les secteurs qui ne sont pas de sa stricte compétence (foi et morale), puisse se tromper (ndt: il l'avait d'ailleurs dit à ses compatriotes, reçus à Rome tout de suite après l'élection: "je vous demande votre indulgence s'il m'arrive de me tromper, comme il peut arriver à tout homme"). Nous devons l'accepter ; la chose ne doit pas nous scandaliser plus que cela. Si maintenant nous admettons que les Papes du passé ont commis des erreurs (et nous en demandons pardon, même quand on ne nous le demande pas), pourquoi les Papes d'aujourd'hui ne devraient-ils pas se tromper? Et s'ils se trompent, il est légitime de les critiquer (de manière civile, évidemment). Moi-même, comme je l'ai déjà dit, je crains qu'une excessive complaisance aux prétentions d'Israël et du sionisme puisse nuire gravement à l'Église (viendra le jour où on lui reprochera cette faiblesse, comme aujourd'hui on lui reproche les silences pendant le nazisme) ; mais avant d'arriver à un catastrophisme "blondettiano" (« hélas, je crains que cette non visite à Gaza, cette insensibilité, ne soit la pierre tombale sur l'Église catholique »), je crois qu'il s'en passera.

En tout cas, pour terminer, je dirai qu'indépendamment des faiblesses, des erreurs ou des fautes des différents Pontifes, le Pape restera toujours pour nous le « doux Christ en terre ». Croyez-vous que les Papes au temps de sainte Catherine étaient meilleurs que ceux d'aujourd'hui? Pourtant cela n'empêcha pas notre Sainte Patronne de voir en eux le vicaire du Christ ; et pas seulement, mais aussi le « doux Christ en terre ». Et l'éloignement du Pape comporte inévitablement, même pour qui est animé des meilleures intentions, l'éloignement du Christ et de son Église.
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Il n'y a rien à ajouter...
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Sur ce thème, voir aussi

--> l'article de Tornielli: le voyage le plus difficile ,
--> et surtout celui de Marie-Armelle Beaulieu, de la Custodie en Terre-Sainte: Le voyage du Pape et la rue chrétienne arabe palestinienne, à propos des réticences des chrétiens de Gaza.

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Itinéraire d'un article: mon petit "buzz" Interview de l'ambassadeur d'Israël au Vatican