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Débat (2)

La réponse du Père Scalese... accrochez-vous, ça décoiffe! (27/4/2009)

La première partie est là: Débat...

La première fois que j'ai visité le blog du Père Scalese, j'ai su qu'il n'était pas consensuel. ...
Ce blog s'appelle "Sans poil sur la langue", je ne connais pas l'expression équivalente en français, mais celle en italien est très explicite!
Disons que le père Scalese est un provocateur, mais dans le bon sens du terme (c'est aussi ce que je pense du Saint-Père!)
Même si on n'est pas d'accord sur tout, ou même si l'on n'est d'accord sur rien - c'est possible, puisqu'il s'agit justement d'un débat- il faut admettre que le texte ci-dessous, qui répond à un mini-débat ouvert dans ces pages à la suite d'un article sur le suicide de l'Europe, pose de fortes et troublantes questions.
Impossible de les balayer d'un revers de main.
Et surtout, il nous aide à réfléchir par nous-mêmes - ici sur un sujet très glissant, que j'avoue avoir peu creusé, par paresse.
http://querculanus.blogspot.com/2....

lundi 27 avril 2009
L'Europe (apostate) et l'Islam (croyant)
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Comme vous le savez, Beatrice continue à traduire pas mal de billets de ce blog, les mettant ainsi à la disposition du public de langue française. Évidemment, les lecteurs ne se trouvent pas toujours d'accord avec les idées que j'exprime (il ferait beau voir…).... Il y a quelques jours, elle avait traduit un de mes billets, sous le titre le suicide de l'Europe ; quelqu'un (une certaine Carlota) l'a trouvé un tantinet excessif (voir le post Débat) :

(suit ici la réaction de Carlota:
"Le Père Scalese n'avait vraiment pas le moral ce jour-là! .....
Béatrice, s'il vous plaît, remontez le moral au Père Scalese
.")

Il est évident qu'il s'agissait de ma part d'une provocation; mais, comme toutes les provocations, elle voulait exprimer quelque chose dont je suis profondément convaincu. Je ne crois pas qu'il y ait la moindre possibilité de récupération pour cette Europe. Clairement, j'apprécie tous les efforts que l'Église fait pour réévangéliser l'Europe ; mais je pense qu'elles sont vouées à l'échec. D'où me vient cette certitude ? L'apostasie n'est pas un péché comme un autre, au point que l'Église le punit par l'excommunication latae sententiae (canon 1364). Pourquoi est-il aussi grave ? Parce que c'est un des péchés contre l'Esprit Saint : « Contester la vérité connue». Et, comme nous le savons, les péchés contre l'Esprit Saint ne peuvent pas être pardonnés. Il y a une différence substantielle entre celui qui n'a jamais connu la foi chrétienne et celui qui, après l'avoir connue, la renie. Le premier peut se sauver ; le second, non.

Venons-en donc à notre rapport avec l'Islam. Je sais très bien que je ne peux pas résoudre une problématique aussi vaste en quatre répliques sur un blog. Je chercherai seulement à signaler quelques points.

Je sais très bien qu'il existe (et qu'ont toujours existé) des tensions entre christianisme et Islam : pensons aux innombrables guerrres du passé et du présent. Laissons le passé de côté (que pourtant nous ne pouvons pas ignorer pour comprendre le présent), parce qu'un blog n'est pas le lieu plus adéquat pour l'approfondissement historique. Dans le présent, je sais bien qu'il y a des pays musulmans où il n'est pas permis aux chrétiens d'exercer leur religion (comme par hasard, ce sont les plus occidentophiles…); mais considérons les pays où chrétiens et musulmans ont vécu ensemble en paix pendant des siècles, et où il existe encore aujourd'hui d'excellents rapports entre les deux confessions.

Je ne peux pas nier l'existence de phénomènes comme le fanatisme et le fondamentalisme ; mais de tels phénomènes devraient être approfondis (chose que nous ne pouvons pas faire ici). Tant qu'à procéder par des allusions, pourquoi ne pas considérer la possibilité que de tels phénomènes soient provoqués ? Ou qu'ils soient l'expression d'insécurité, de faiblesse ou d'une sorte de complexe d'infériorité par rapport au christianisme ? Je ne veux pas résoudre le problème maintenant ; je dis seulement qu'il y a beaucoup d'aspects à considérer, avant de conclure de façon très expéditive qu'il n'y aucune possibilité de rencontre, de dialogue, de cohabitation avec les musulmans ; qu'ils sont des barbares inciviles et violents, contre lesquels on peut seulement combattre. Ce sont là les idées et les peurs qu'Israël et les neocon américains voudraient que nous ayions tous (et nous devons reconnaître qu'ils les ont très efficacement répandues) ; mais cherchons à développer notre sens critique et efforçons nous de voir la réalité avec un regard objectif.

Habituellement, on dit qu'il n'est pas possible pour un musulman de devenir chrétien. Ce serait comme devenir juif pour un chrétien. Ce n'est pas vrai. C'est vrai que, d'une certaine façon, l'Islam dérive du christianisme, pas d'un christianisme orthodoxe, mais plutôt d'un christianisme hérétique (le nestorianesime), connu de manière plutôt approximative. Même les barbares étaient très souvent des chrétiens hérétiques (ariens) et ensuite ils se convertirent à la foi catholique. Qui peut exclure que quelque chose de semblable puisse se produire dans le futur avec les musulmans ?
Ce qu'écrit Carlota est inexact : « j'ai du mal à croire que les musulmans seront conquis comme les barbares par la pensée de l'Occident rechristianisé. ». Je ne crois pas vraiment que l'Occident redeviendra d'abord chrétien et ensuite « conquerra » les musulmans ; ce sera à l'Église (en sera t'elle capable ?) « de conquérir » les musulmans, et ensuite naîtra une nouvelle civilisation, qui aura bien peu de rapport avec ce qu'on nomme « civilisation occidentale », telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Nous ne nous rendons encore pas parfaitement compte de la distance qui existe entre le christianisme et la « civilisation occidentale » : ils sont aux antipodes. Du christianisme, il ne reste pratiquement rien. Peut-être y-a-t'il plus de syntonie entre christianisme et Islam. Naturellement, un abîme nous sépare encore (la foi dans la divinité du Christ) ; mais, pour employer une expression evangelique, nous pourrions dire : « Ils ne sont pas loin du royaume des cieux ».

En voulez-vous un exemple ?
J'ai été beaucoup combattu pour en avoir parlé ces jours-ci, parce que je sais comme le moindre propos à ce sujet peut être mal interprété ; mais, vu que nous sommes au bal, dansons (tant que nous y sommes, allons-y) !
Il y a eu la Conférence de Genève contre le racisme. À part les manifestations d'hystérie d'Israël, des Etats-Unis et de l'Europe (qui ne m'intéressent pas), je voudrais m'arrêter sur les discours du Président Ahmadinejad et du Représentant du Saint Siège, Mgr Tomasi.
Que savez-vous du discours du Président iranien ? Ce qu'en ont écrit les journaux : discours délirant, radotant, antisémite, etc
Qui a rapporté ce qu'il a vraiment dit ? Personne.
Vous devriez aller le lire (ndt: le Père Scalese donne un lien en italien)
(*)
Présentement, je ne m'intéresse pas aux questions politiques (même si je ne comprends pas quel mal il y a à dénoncer un pays raciste dans une conférence contre le racisme…); ce qui m'intéresse, c'est l'attitude, l'esprit, la façon de s'exprimer. Elle me semble d'un vrai croyant. Lisez ces citations :
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Le racisme se dégage de l'absence de connaissance du fondement de l'existence de l'homme comme créature choisie par Dieu. Il est aussi le produit de la déviation par rapport au vrai chemin de la vie et aux responsabilités de l'humanité dans le monde de la création, là où disparaît l'adoration de Dieu, et où on n'est plus en mesure de réfléchir sur la philosophie de la vie ou sur le chemin qui mène à la perfection, ingrédients fondamentaux des valeurs divines et humaines, restreignant ainsi l'horizon de la vision de l'homme et se servant d'intérêts limités et caduques comme paramètre de son action.

Cette conscience générale croissante et la compréhension de la philosophie de l'existence de l'homme sont l'instrument principal de la bataille contre les manifestations du racisme, et révèlent la vérité selon laquelle le genre humain se fonde sur la création de l'univers, et la clé pour résoudre le problème du racisme est constituée du retour aux valeurs spirituelles et morales et à la disposition définitive à adorer
Dieu Tout-puissant.

La logique d'une gestion collective des affaires du monde se base sur des aspirations nobles, à leur tour axées sur les êtres humains et la suprématie du
Dieu Tout-puissant. Elle refuse donc toute politique ou projet qui va contre l'influence des nations. La victoire du bien sur le mal et et la fondation d'un système mondial juste ont été promises par le Tout-puissant et ses messagers, et ont été un objectif partagé par des êtres humains appartenant à différentes societés au cours de l'histoire. La réalisation d'un tel futur dépend de la connaissance de la création et de la foi.
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Si vous ne saviez pas que ces affirmations ont été faites par Ahmadinejad, vous penseriez qu'elles l'avaient été par Mgr Tomasi.
Maintenant, allez lire le discours du Représentant pontifical sur ZÉNIT. Un beau discours, il n'y a pas de doute; que l'on peut pleinement partager. Mais un discours que n'importe qui aurait pu faire. Dieu y est cité seulement deux fois: une fois pour dire que les hommes sont des « fils de Dieu » et la deuxième pour rappeller de que la personne a été créée à image de Dieu.
Comme on le voit, dans les deux cas on parle de l'homme, pas de Dieu. Cela me semble très significatif : maintenant même l'Église, au moins dans certaines circonstances (ces circonstances qui pourraient aussi être des occasions précieuses de témoignage), s'est complètement laïcisée.
Les musulmans par contre continuent à témoigner leur foi.
Devrions-nous avoir peur des musulmans ?
Je crois bien que nous devrions plutôt avoir de peur de nous-mêmes.

(*)

Ayant formulé une recherche dans Google, il a fallu que j'arrive à la huitième page pour trouver une traduction en français, sur un site d'extrême gauche, qui a probablement ses raisons, et qui a surligné dans ladite traduction, les passages n'ayant pas été repris par les medias
Effectivement, comme exercice de désinformation, c'est édifiant, et, si l'on y réfléchit, ce n'est rien d'autre que le traitement qu'on applique au Saint-Père... Les journalistes se sont déchainés, mais aucun n'a lu le discours... Je dois dire que je n'ai pas eu le courage de me plonger dans le texte original en anglais, et que les traductions différent un peu. Mais un fait est certain: quelques passages soigneusement choisis ont été découpés au ciseau par toutes les agences de presse, encadrés de titres grandiloquents!

Petit clin d'oeil

Sans rapport, quoique...

Je lis à l'instant le bulletin VIS.

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NEGOCIATIONS ISRAEL SAINT-SIEGE
CITE DU VATICAN, 25 AVR 2009 (VIS). La Salle-de-Presse du Saint-Siège communique que la Commission permanente de travail Israël Saint-Siège s'est réunie le 23 avril au ministère des affaires étrangères israélien pour poursuivre les négociations sur l'Accord financier relatif aux questions foncières et fiscales: "La réunion, qui s'est déroulée dans un grand esprit de collaboration, a permis des progrès significatifs, sur la base d'un rapport commun. Les délégations ont renouvelé leur engagement à boucler le document au plus tôt. La prochaine réunion plénière aura lieu le 30 avril près le même ministère".
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Si vous voulez vous convaincre que le Père Scalese est un observateur attentif et pertinent, allez voir ce post:
20 février, I sogni e la realtà...

Il évoquait une dépêche de Zenit, relatant
....la énième réunion sans conclusion entre la Commission bi-latérale permanente pour la mise en oeuvre de l'accord signé en 1993 entre le Saint-Siège et l'Etat d'Israël.
Cet accord, qui porta à la reconnaissance diplomatique d'Israël de la part du Saint Siège, n'a pas encore été ratifié par le Parlement israélien. L'actuelle négociation, entamée en 1999, devrait porter à un accord pour le statut juridique et fiscal de l'Église catholique ; mais après dix ans (seize depuis la signature de l'Accord fondamental), rien n'est encore fait. Toutes les réunions (pour dire la vérité, étrangement brèves) se concluent par la phrase rituelle: "La rencontre a été caractérisée par une grande cordialité et un esprit de collaboration" mais sans le moindre résultat.
...
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Qu'est-ce qu'il nous disait?

Journalisme et déontologie Une visite vraiment privée à L'Aquila