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Interview de l'ambassadeur d'Israël au Vatican

Il s'exprime sur le prochain pélerinage du Saint-Père en Terre Sainte (29/4/2009)

Dans son billet du 28 avril, Tutto secondo copione, (que je traduirais par "un scenario écrit d'avance"), le Père Scalese commentait selon son ton habituel une interviewe accordée à l'agence italienne ANSA par l'ambassadeur d'Israël auprès du Saint-Siège, Monsieur Lewy.

A la veille d'un voyage qu'on peut qualifier d'à haut risque, il m'a paru important de traduire - pour information - cet étonnant mélange d'amabilités (à peine) diplomatiques et d'arrogance (tout juste) tolérable. Sans parler des ingérences (prétendument écartées, mais bien réelles) dans les affaires internes de l'Eglise...
Je ne commente pas, sauf en soulignant certains passages particulièrement... surprenants.
Mais j'engage ceux qui lisent l'italien à se rendre sur le site du Père Scalese. Ce qu'il dit, vous ne risquez pas de le lire en France!
La seule objection que je lui fais, mais elle est de taille, c'est que je fais confiance au Saint-Père.
(j'oubliais: la sécurité du Saint-Père, du côté israélien, est garantie par le fait qu'ils espèrent en tirer des dividendes en terme de tourisme... ils ne s'en cachent pas).

A relier à ces articles: Terre Sainte
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L'interview est reproduite sur le site de Raffaella.
Ma traduction.

Pape/Ambassadeur d'Israël : De la part de chrétiens arabes, keffieh et autres provocations
Ce sera un voyage historique malgré Durban2

Rome, 27 avril. (Apcom)

Le voyage que le Pape accomplira en Terre Sainte (8-15 mai) sera « historique » comme celui de Wojtyla en 2000.
L'ambassadeur israélien prés du Saint Siège, Mordechay Lewy s'en dit convaincu : tout en soulevant des « doutes » sur les choix diplomatiques du Saint Siège à la conférence de Genève sur le racisme (Durban 2), il se dit « optimiste » sur les rapports avec l'Église catholique, assure qu'il n'y a « absolument aucune » crainte pour la sécurité de Benoît XVI en Israël, et dénonce les « provocations » des chrétiens arabes qui - comme les deux jeunes qui récemment lui ont fait mettre un « keffieh » - font la promotion d'une « campagne hostile » à la visite.
« Je crois qu'il y a la volonté d'instrumentaliser politiquement la visite de la part de ceux qui n'en sont pas satisfaits », affirme Lewy dans une interviewe à « Apcom »
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« Si on regarde les rapports entre Israël et le Saint Siège il y a toujours eu une fraction qui s'y est opposée, il s'agit de quelques chrétiens israéliens qui ressentent parfois plus fort leur appartenance arabe que leur adhésion au christianisme.
C'est la même chose à chaque visite du Pape.
Pas en 1964, lorsque le Vatican n'avait pas encore reconnu l'État d'Israël et que Paul VI ne cita pas le mot "Israël", ni ne salua le président israélien. Depuis lors, beaucoup de choses ont changé. Et déjà pour la première visite de Jean Paul II quelques arabes israéliens, chrétiens et musulmans, ont exprimé leur mécontentement pour son arrivée. Nous pensons qu'une visite pastorale devrait être pour chaque catholique une raison suffisante pour souhaiter la bienvenue au Pape. Mais ces personnes préfèrent un point de vue politique : ils sont contre, parce que la visite apportera quelque chose à l'État hébreu d'Israël. Même sur la question de la paix, les interprétations peuvent être différentes. Mais à coup sûr, le Pape est prêt et capable d'adoucir les coeurs. S'il n'est pas bienvenu, et s'il faut attendre que soient satisfaites les attentes de ces personnes, le Pape ne viendra jamais en Terre Sainte.
Je suis heureux que le Pape fasse ce voyage ».

L'ambassadeur d'Israël cite, à ce propos, quelques "provocations" de la part des milieux arabo-chrétiens.
Une étape à Gaza ? « Il n'en a jamais, jamais été question. Le fait qu'on en parle fait partie d'une campagne hostile à la visite du Pape de la part de la part de ceux qui le critiquent pour le fait même de venir en Israël », affirme t'il. « Il y a beaucoup de provocations en ce sens.
C'est comme de faire endosser au pape le keffieh, qui est une manière de lui imposer une signification qui probablement lui est étrangère
. Ou - poursuit-il - le petit incident du maire de Sakhnin Mazen Ghanaim. Celui-ci a dénoncé qu'on l'ait empêché d'être reçu au Vatican cette semaine, alors que le ministre du Tourisme israélien, Stas Misezhnikov, proche du leader de la droite ultranationaliste Avigdor Lieberman, a défini le maire de la ville de Galilée à majorité arabe comme "un fauteur de guerre soutien des terroristes".
« C'est une tempête dans un verre d'eau », commente à présent l'ambassadeur israélien au Vatican. « C'est ridicule ! S'il s'était tu, il serait venu en Vatican. Au contraire il en a parlé de façon à provoquer. Et là, le nonce apostolique lui-même a décidé de ne pas le faire venir.
Ces petites provocations - affirme t'il - montrent qu'il y en a qui ne veulent pas de la visite ».

L'ambassadeur Lewy, au contraire, est confiant dans la possibilité que les quelques 300 catholiques de Gaza puissent participer à la célébration que Benoît XVI présidera à Bethléem le 13 mai. « La demande avait été faite au précédent Gouvernement - explique t'il - et sera prise maintenant en considération, je l'espère favorablement, par le nouveau. La demande - tient-il ensuite à préciser - n'est pas adressée seulement à Israël mais aussi à l'Autorité palestinienne, qui doit les faire entrer à Bethléem. Un problème lié aux rapports entre l'Autorité palestinienne et ceux qui gouvernent la bande de Gaza (Hamas, ndr.) ».
Cette visite du Pape, de toute façon, « sera une visite historique comme celle de Jean Paul II », pour l'ambassadeur israélien prés du Saint Siège.
Peut-elle être considérée comme un soutien au leadership et à la politique étrangère israélienne ?
« Non, on ne peut pas dire cela », affirme t'il. « Mais elle améliorera les relations entre le Vatican et Israël ».
« Au cours des dernières décennies - explique t'il - il y a eu d'énormes avancées. En 1904 le Saint Siège était contre l'idée que les juifs retournent dans la terre d'Israël. Maintenant le Pape vient.
Nous pouvons être optimistes, sans oublier qu'il y a quelques problèmes et avec ceux-ci, nous devrons apprendre à cohabiter, même sans les résoudre, soutient Lewy en référence à la prière du vendredi saint pour la « conversion » des juifs contenue dans le missel préconciliaire (ladite messe dans latin) libéralisée par Benoît XVI.
Il ne manque pas non plus d'autres raisons de friction. Mordechay Lewy critique la ligne tenue par le Saint Siège à la conférence de Genève sur le racisme (Durban 2). La question, précise t'il, ne sera pas une « ombre » sur la visite en Israël, mais il affirme : « J'ai quelques doutes sur les interprétations de l'observateur permanent du Saint Siège relativement aux invectives du président iranien. Je ne suis pas sûr qu'aient été effectivement adoptées toutes les mesures diplomatiques qui pouvaient être adoptées ».
Par exemple sortir de la salle pendant qu'Ahmadinejad parlait ? « Je ne donne pas de conseils au Vatican », répond l'ambassadeur. Quant à l'évêque négationniste Richard Williamson, auquel - avec les autres évêques des lefebvristes - le Papa a révoqué l'excommunication, l'ambassadeur d'Israël affirme : « Nous avons eu des explications. Elles étaient nécessaires, et le Saint-Père lui-même l'a reconnu. En nous
avons été très satisfaits. Je pense que tout le monde sait à présent à quoi on peut s'attendre ».
Et encore, Pie XII et ses « silences » sur la persécution des juifs. « Nous n'interférerons pas sur les questions internes à l'Église catholique comme la béatification », explique Lewy.
« Certes, nous avons nos opinions sur le rôle accompli par Pie XII pendant la seconde guerre mondiale. Malencontreusement, les archives secrètes vaticanes sont encore fermées. Je crois que les divergences d'opinions continueront ».
Le représentant diplomatique d'Israël au Vatican ne craint-il pas, d'autre part, que les critiques envers le Pape se cristallisent en manifestations lors de son arrivée dans l'État hébreu. « Je ne peux pas parler au nom de chaque personne qu'il y a en Israël - affirme t'il - mais je peux dire que la sûreté a un tel niveau que le Pape ne le saura même pas ».
Pas seulement cela. L'ambassadeur dément la préoccupation pour la sécurité du Pape qui a filtré du Shin Bet et a été rapportée hier par le quotidien israélien « Haaretz » au sujet de la « papamobile ».
« Il n'y a pas de tel problème », affirme Lewy, et, plus généralement, il n'y a « absolument » aucune alarme pour l’intégrité du Pape. Les mesures de sécurité israéliennes « seront drastiques, plus de l'habitude, mais comme elles l'avaient déjà été pour la visite de Jean Paul II ».
Les restrictions de mouvement - tient, d'autre part, à souligner l'ambassadeur - ne permettront pas d'avoir beaucoup de pèlerins dans les jours où le Pape sera présent.
« Beaucoup de sites seront fermés pour des raisons de sécurité et ils ne pourront en visiter que quelques-uns. Après la visite, par contre, nous espérons qu'il arrivera beaucoup de pèlerins ».
Quant à la guerre de Gaza, l'ambassadeur israélien a les idées claires. Le cardinal Renato Raffaele Martino en a parlé comme d'un camp de concentration. « Il a eu des reproches (du Vatican même, ndr.) », rappelle l'ambassadeur. Dans le cours de la guerre Benoît XVI a lancé un appel pour une trêve. « C'est un malentendu sur de ce que le Pape a dit. J'ai écouté attentivement le Saint Père et il n'a jamais mentionné Israël ou d'autres facteurs politiques dans ses discours ».
Quant aux rapports bilatéraux, enfin, l'ambassadeur ne pense pas qu'Israël et le Saint-Siège arrivent à signer les accords économique et financier en suspens avant la visite papale. Le document, qui réaliserait l'accord fondamental de 1993, réglerait les questions patrimoniales et fiscales des diverses structures de l'Église catholique - sites saints, monastères, hôpitaux catholiques - en Terre Sainte. Une réunion plénière de la commission bilatérale aura lieu cette semaine à Jérusalem.
Soulignant que le voyage et la négociation « ne sont pas corrélés » et remarquant une « accélération » et quelques « progrès significatifs » dernièrement, Lewy explique : « Les plus grands problèmes à résoudre ne sont pas de nature fiscale mais ils sont relatifs aux exemptions (concessions) sur une longue période pour les édifices ». « Sûrement Israël ne veut pas revenir en arrière au régime des capitulations, dans lesquelles chaque pays avait beaucoup de concessions et où la souveraineté semblait un gruyère avec des trous. D'autre part nous voyons que l'Église a quelques légitimes instances que nous devons prendre en considération ». Il s'agit, alors, de trouver un « équilibre » entre les deux exigences. « Je ne dis pas qu'il ne sera pas possible d'arriver à un accord, mais cela demande du temps. Et il y a beaucoup de lieux sur lesquels on discute », affirme l'ambassadeur israélien. « D'autres pays ont eu besoin de beaucoup de temps. Si je ne me trompe pas le Brésil a commencé en 1992 et 16 ans ont été nécessaires. Je pense que nous le ferons plus rapidement », ajoute t'il. « Ce processus - assure t'il - continuera après la visite et, j'espère, sera conclu le plus tôt possible ».

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Nuages sur la visite en Terre Sainte (II) Théologiquement correct