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Concert offert par Giorgio Napolitano

Le président de la République italienne Giorgio Napolitano a offert le 30 avril dernier à Benoît XVI un concert à l'occasion du IVème anniversaire de son pontificat. Photos, et discours de Benoît XVI (2/5/2009)


Il s'agissait du cadeau d'un ami attentionné, car les deux hommes se connaissent bien et s'apprécient, et il n'y a pas de meilleure manière de faire plaisir au Saint-Père.
L'Orchestre Symphonique et le Choeur Symphonique de Milan « Giuseppe Verdi », dirigés respectivement par le Maestro Xian Zhang et le Maestro Erina Gambarini (ndt: il s'agit de deux femmes), ont exécuté des musiques de Franz Joseph Haydn, de Wolfgang Amadeus Mozart et d'Antonio Vivaldi.

Avant le Concert, le Président de la République a adressé au Saint Père des souhaits d'heureux anniversaire.
Au terme de l'exécution musicale,le Pape a adressé à l'assistance un discours que voici dans ma traduction.
C'est un discours de mélomane plus qu'averti: passionné. Et de critique musical de haute volée.
(Texte original en italien, Vatican)

Voir aussi le collage de Gloria: Concert offert par le président italien

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Discours du saint-Père


J'adresse à tous mon salut cordial, et j'exprime ma plus vive gratitude au Président de la République Italienne, l'Honorable Giorgio Napolitano, qui, à l'occasion du quatrième anniversaire du début de mon Pontificat, a voulu m'offrir cet excellent hommage musical. Merci aussi, Monsieur le Président, pour les aimables paroles que vous venez de m'adresser, et un salut à Votre aimable Dame.
...

J'ai beaucoup aimé le retour de l'Orchestre et du Choeur « Giuseppe Verdi » de Milan, que nous avons déjà beaucoup apprécié il y a un an. Tandis que je remercie la Fondation homonyme et ceux qui, de différentes façons ont collaboré à l'organisation, je renouvelle mes félicitations à tous les membres de l'Orchestre et aux choristes, en particulier au Chef, Mademoiselle Zhang Xian, au Maître de Choeur, Madame Erina Gambarini, et aux trois Solistes.
La maestria et l'enthousiasme de chacun ont contribué à une exécution qui a vraiment donné une nouvelle vie aux morceaux proposés, oeuvres de trois compositeurs de première grandeur : Vivaldi, Haydn et Mozart.

J'ai trouvé le choix des compositions très adapté au temps liturgique que nous vivons : le temps de Pâques. La Symphonie n°95 de Haydn - que nous avons écoutée en premier - semble contenir en elle un itinéraire que nous pourrions qualifier de « pascal ». Elle commence en effet dans la tonalité de do mineur, et à travers un parcours toujours parfaitement équilibré, mais non exempt d'un caractère dramatique, elle parvient à la conclusion en do majeur. Cela fait penser à l'itinéraire de l'âme - représentée particulièrement par le violoncelle - vers la paix et la sérénité.

Tout de suite après, la Symphonie n°35 de Mozart est presque parvenue à amplifier et couronner l'affirmation de la vie sur la mort, de la joie sur la mélancolie. En elle, en effet, prévaut décidément le sens de la fête. La progression est très dynamique, et dans le final, irrésistible même - et ici nos membres virtuoses de l'orchestre nous ont fait sentir combien la force peut s'harmoniser avec la grâce. C'est ce qui se produit au plus haut degré - si on me permet ce rapprochement - dans l'amour de Dieu, dans lequel puissance et grâce coïncident.

Après quoi les voix humaines - le choeur - entrent pour ainsi dire en scène , comme pour donner une voix à ce que la musique avait déjà voulu exprimer. Et ce n'est pas un hasard si le premier mot est « Magnificat ». Sortie du coeur de Marie - objet de la prédilection de Dieu pour son humilité -, ce mot est devenu chant quotidien de l'Église, justement en cette heure des vêpres, un moment qui invite à la méditation sur le sens de la vie et de l'histoire. Clairement le Magnificat présuppose la Résurrection, c'est-à-dire la victoire du Christ : en Lui Dieu a réalisé ses promesses, et sa miséricorde s'est révélée dans toute sa paradoxale puissance. Jusque là, la « parole ».

Et la musique de Vivaldi ? Avant tout il convient de noter que les airs chantés par les solistes ont été composées expressément pour quelques chanteuses de ses élèves à l'Hôpital vénitien de la Pitié : cinq orphelines douées d'extraordinaires qualités vocales. Comment ne pas penser à l'humilité de la jeune Marie, dont Dieu tira de « grandes choses » ? Ainsi, ces cinq « solo » représentent presque la voix des Vierges, tandis que les parties chorales expriment l'église-Communauté. Toutes les deux, Marie et l'Église, sont unies dans l'unique cantique de louange au « Saint », au Dieu qui, avec la puissance de l'amour, réalise dans l'histoire son dessein de justice.

Enfin, le Choeur a donné sa voix à ce sublime chef-d'oeuvre qu'est l'Ave verum Corpus de Mozart. Ici la méditation cède le pas à la contemplation : le regard de l'âme se pose sur le Très saint Sacrement, pour y reconnaître le Corpus Domini, ce Corps qui a été immolé sur la croix et dont a jailli la source du salut universel. Mozart composa ce motet peu avant sa mort, et en lui, on peut dire que la musique devient vraiment prière, abandon du coeur à Dieu, avec un sens profond de paix.

Monsieur le Président, Votre hommage aimable et généreux a réussi largement non seulement à gratifier notre sens esthétique, mais en même temps à nourrir notre esprit, et donc vous suis doublement reconnaissant. Je formule les meilleurs souhaits pour la poursuite de Votre haute mission, et je les étends volontiers à toutes les Autorités présentes.
Chers amis, merci d'être venu !
Souvenez-vous de moi dans vos prières, afin que je puisse toujours accomplir mon Ministère comme le veut le Seigneur. Que lui, qui est notre paix et notre vie, vous bénisse tous vous et vos familles.
Bonne soirée à tout !

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