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Polémique: pour en finir avec la capote (I)

Première partie d'une interviewe de Mgr Anatrella, sur le site Zenit-Italie.
Des arguments imparables (5/5/2009)

Le problème est le suivant: si les gens n'avaient pas l'esprit déformé (c'est-à-dire si la rectitude était la norme, ce n'est hélas plus le cas), il ne serait pas nécessaire de justifier à l'infini les propos du Pape, tenus dans l'avion qui l'emmenait vers Yaoundé. Ils étaient parfaitement clairs et limpides pour tous.
En tout cas, ils l'étaient pour moi.
-> Le Pape et le préservatif
-> Explication de texte: Le Pape a dit...
A défaut, les explications de Mgr Anatrella, interviewé par Anita Bourdin pour Zenit en italien, enfoncent le clou.
Elles sont parfaitement convaincantes.

Première partie.
La seconde est, en principe, à suivre.

Benoît XVI et la bataille contre le SIDA (partie I)
Interviewe de Mgr Tony Anatrella
Anita S. Bourdin
ROME, lundi, 4 mai 2009 (ZENIT.org).
Ma traduction
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Benoît XVI est très bien informé quant à la réalité de la prévention du SIDA et parle d'un « nouveau colonialisme du comportement » qui « ébranle les sociétés africaines », soutient Mgr Tony Anatrella.

Psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Mgr Anatrella enseigne à Paris et à Rome et est consultant pour le Conseil Pontifical pour la famille et le Conseil Pontifical de la santé.

Il a publié en français « L'amour et le préservatif » (Paris, ed Flammarion, 1995), un livre qui continue à être d'actualité et qui a été réédité sous le titre « L'amour et l'Eglise » (Paris, ed Champ-Flammarion).

Sa dernière oeuvre publiée est « La tentation de Capoue », - anthropologie du mariage et de la filiation - (Paris, ed Cujas), un livre qui s'interroge sur les modifications en cours, à travers lesquelles on voudrait étendre le mariage et la filiation, subrepticement, aux couples de même sexe.

Dans cette interviewe, Mgr Tony Anatrella revient sur la polémique suscitée, surtout en France, par les propositions du Pape à propos de la prévention du SIDA.

Q: Les propositions du Pape Benoît XVI ont suscité une tempête médiatique. S'agit-il d'une erreur de communication ?
Mgr Anatrella : Non ! Le Pape a parlé de manière claire. Il est très bien informé sur les questions relatives à la transmission du virus HIV et les problèmes inhérents dans les campagnes de prévention. Il nous interroge, remettant en question une vision de la prévention limitée au seul préservatif. Il adopte un point de vue anthropologique et moral pour critiquer une orientation sanitaire qui, à elle seule, n'est pas en mesure d'interrompre la pandémie. En vingt-cinq ans, ces campagnes n'ont pas atteint leur but. Il faut assumer une autre perspective, dans laquelle on a recours à la conscience humaine et au sens de responsabilité, afin de conférer la capacité de donner du sens aux comportements sexuels.
Mais cette perspective, pour ce que nous en voyons, peut difficilement être comprise dans le débat public. Le préservatif est devenu une sorte de tabou indiscutable qui devrait, curieusement, contribuer à la définition de la sexualité. N'est-ce pas là, au contraire, une façon de masquer les interrogations?

Q: S'agit-il d'un dialogue de sourds?
Mgr Anatrella : Sans aucun doute. Ceux qui décident et prescrivent les politiques sociales, répandent et consolident des représentations de l'expression sexuelle qui sont très souvent instrumentalisées et délétères. L'acte sexuel recherché comme tel, pour le plaisir qu'il procure, n'humanise ni la sexualité ni les rapports humains. Il porte en lui la souffrances, et il pèse sur la qualité du lien social. L'acte sexuel n'a pas sens s'il n'est pas complété dans une relation d'amour, dans laquelle il n'est pas seulement vécu comme une réponse à une impulsion réfléchie.
L'Église soutient que seul l'amour qui s'inscrit dans une perspective conjugale et familiale est source de vie, alors que la confusion relationnelle et identitaire et les débats de mort nous éloignent de cette perspective.

Q: La prévention basée sur le préservatif aggrave t'elle la pandémie du SIDA ?
Mgr Anatrella : que dit le Papa exactement ? Je le cite parce que ses propositions ont été transmises seulement partiellement et, encore une fois, déformées.
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« Je pense que la réalité plus efficace, ...Nous remercions tous qui le font ».
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Le rôle du Pape est d'affirmer que, sans une éducation et sans un sens des responsabilités, on réussira difficilement à réduire la diffusion du virus. La transmission du virus du SIDA est parfaitement évitable. On ne la diminue pas comme une grippe. Elle est liée aux comportements et aux pratiques sexuelles. En comptant seulement sur le préservatif, en faisant entendre qu'ainsi on peut « faire ce qu'on veut », on court le risque de consolider des comportements qui portent en eux des problèmes, évitant de les affronter. Le préservatif n'est pas un principe de vie. C'est la responsabilité qui est principe de vie.
Dans la société actuelle, le sens des choses et des mots est subverti lorsqu'on affirme, par exemple, que « le SIDA est la maladie de l'amour ». Il s'agit plutôt du contraire : c'est surtout l'expression d'un vagabondage affectif et d'une impulsivité sexuelle. En d'autres termes, il existe une prévention conformiste qui élude les vraies questions sur les comportements sexuels d'aujourd'hui. Nous devons nous demander si on ne devrait pas considérer l'expression sexuelle avec davantage de dignité et ne pas favoriser des comportements et des pratiques irréfléchies.
On doit se demander quel est sens de l'amour et de la fidélité. Il ne s'agit pas de propositions rétrogrades, comme certains l'ont dit, mais au contraire de propositions qui invitent à une réflexion qui est d'abord humaine, avant d'être confessionnelle. Il existe une autre façon d'orienter la prévention, qui est plus constructive que la promotion du préservatif, qui induit à des pratiques problématiques. Ce n'est pas ainsi qu'on sortira de la confusion dénoncée par Benoît XVI. Je le répète, avoir comme unique horizon les « prophylactiques » pour lutter contre le SIDA est insuffisant, si cette lutte ne s'accompagne pas d'une réflexion psychologique, sociale et morale. La politique de santé publique y gagnerait en humanité et en efficacité.

Q: L'Afrique semble moins touchée par cette polémique que la France.
Mgr Anatrella : L'accueil que les africains ont réservé au Pape a été extraordinaire. Les participants étaient nombreux et très joyeux. Les discours de Benoît XVI étaient d'une qualité élevée et traçaient des voies d'espoir pour ce continent. Malheureusement l'obsession des moyens d'information sur le thème du préservatif a brouillé l'importance de ces discours. Pourrait-on le voir comme une forme de paresse intellectuelle et d'affaiblissement de la conscience, et d'une vision myope et partielle des choses ?
La vérité est que ceux qui sont intéressés par les propositions du Pape savent en général les écouter et les accueillir. En outre, de nombreux Pays africains organisent la prévention contre le SIDA en se fondant sur trois principes : « abstinence, fidélité ou préservatif » et ceci engendre des effets positifs. Les occidentaux sont incapables de comprendre ce point de vue. D'autre part, nous recevons de nombreuses réactions d'Afrique, de gens qui sont las de se voir imposer les modèles sexuels des sociétés occidentales, qui pour appuyer ces modèles les accompagnent évidemment de moyens de protection. Il s'agit d'un nouveau colonialisme du comportement, qui ébranle les sociétés africaines. Certains se rebellent contre le développement d'un « vagabondage » méconnu jusqu'à présent en Afrique, où le sens de la fidélité et de la famille est encore respecté et apprécié. Quelques occidentaux perdent le sens de cette dignité.
Il existe un déphasage entre l'Afrique et les Pays occidentaux, par rapport à la sexualité. Prochainement je dois me rendre en Afrique et je me suis rendu compte, en préparant mes conférences, qui ce continent a beaucoup de choses à nous enseigner, alors que nos modèles occidentaux d'une sexualité comme fin en soi offusquent le vrai sens de la sexualité humaine.

Q: Comment voyez-vous le rôle des moyens de communication et la position de ceux qui prennent les décisions politiques et sociales?
Mgr Anatrella : Nous assistons à une sorte de lynchage médiatique dans lequel la mauvaise foi se mélange avec des jugements sur les intentions et avec des interprétations tendancieuses. Tous s'expriment contre le Saint Père, et très souvent sans tenir compte de ce qu'il dit vraiment. Le problème, ce n'est pas le Pape. D'ailleurs, les moyens de communication et les réactions de plusieurs responsables politiques qui dictent les règles sociales, représentent un grave problème. L'unanimité, sur cette question est pour le moins suspecte. Le Pape semble dégoûté, mais à raison ! La presse pourrait parler avec un minimum de rigueur, en cherchant à donner une explication, afin que la vérité des propositions du Saint Père soit restituée. Comme d'habitude, une phrase citée hors de son contexte déchaîne une série de réactions totalement irrationnelles. Comment veut-on que des personnes qui n'ont pas d'autre information que celle donnée par la presse puissent réagir avec sérénité ?
Je crois qu'en réalité, on ne veut pas entendre d'autre discours que celui du préservatif ! Certains cherchent à faire passer d'autres messages mais les réactions des journalistes sont toujours les mêmes : « C'est trop compliqué ! ». Effectivement le sens de la vie et de l'amour est complexe, et c'est pourquoi il faut du temps pour l'expliquer. Mais ce temps-là, il semble ne pas être dans les médias.
Je viens d'en faire l'expérience : à la radio, à la télévision et dans la presse écrite, le temps qui nous est concédé pour répondre est très limité, alors qu'un vaste espace est concédé à toutes sortes de détracteurs. Il existe des professionnels de la contestation, qui font partie d'une petite minorité de catholiques extrémistes, qu'on présente comme experts (ndt: chez nous, Terras, Tincq, Vallet, Duquesne et consort) et qui s'expriment, donnant des interprétations idéologique bien éloignées de la pensée chrétienne. Il existe des responsables politiques qui, se présentant comme catholiques, cherchent à se démarquer des positions de l'Église, en adoptant des idées qui ne sont pas cohérentes avec son enseignement et prétendent s'opposer au nom de la foi, comme s'ils considéraient leur propre foi comme un magistère. Nous sommes soumis à un conformisme dominant qui nous éloigne du bon sens et des simples règles d'une humanité si nécessaire en matière de sexualité.

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L'Europe: géniaux Gabin et Audiard Jacques Julliard juge le Pape!