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Polémique: pour en finir avec la capote (III)

Fin de l'entretien de Mgr Anatrella dans Zenit (21/5/2009)

Que ce soit clair: Mgr Anatrella donne ici sa propre opinion, et elle n'engage pas l'Eglise.
N'empêche, si Mgr Anatrella avait un rang plus élevé dans la hiérarchie ecclésiastique, ou s'il était plus connu (et s'il était le Pape, donc!!!), il y aurait des gros titres partout dans la presse mondiale;
"IL" DIT OUI AU PRESERVATIF!!
Et en effet, on lit:

L'Église ne cesse pas de rappeler la dignité de la personne humaine et le sens de l'amour. Elle affirme qu'il n'existe pas un remède définitif contre le SIDA sinon celui d'un comportement digne de l'homme, c'est-à-dire un comportement respectueux, de fidélité et de contrôle de soi-même, qui est une des conditions préalables de l'amour. Cette perspective n'exclut pas un discours sanitaire et le recours, en certaines situations, au préservatif pour ne pas mettre la vie en danger. Le discours sanitaire (et le préservatif) peuvent être nécessaires mais il est très restrictif s'il se limite aux moyens purement techniques.
...

Mais la position de l'Eglise est fermement rappelée. Il me semble que c'est bien celle que le pape a expliquée très clairement dans l'avion pour Yaoundé.
C'est une guerre sans merci qui s'est engagée entre elle, et ceux qui, sous le masque de la compassion, veulent imposer un mode de comportement irresponsable, où la sexualité est devenue une marchandise, et où l'amour vrai est, dans le meilleur des cas, remplacé par des relations immatures hâtivement consommées, qui offensent la dignité humaine.
Or, Mgr Anatrella le souligne: Les relation affectives et les expressions sexuelles ne sont pas synonymes d'amour.

A ce propos, Carlota livre cette réflexion, qu'elle me dit avoir jetée à la hâte sur le papier après avoir lu le premier article de la série. Elle va peut-être me dire que j'aurais dû la censurer(!), mais je trouve son jugement particulièrement affuté, et le tableau que sa réflexion lui a fait évoquer provoque chez moi quelque chose qui oscille entre fou rire et répulsion...

Ces vieux de la capote

« Las viejas o el tiempo»

Goya, 1810 – Palais des Beaux Arts de Lille

Tous ceux qui veulent faire l’effort d’être honnêtes avec eux-mêmes se rendent compte que ce « culte de la capote » est factice et pervers. Les jeunes filles malheureuses rêvent toujours du grand amour, et les garçons ne comprennent pas que leurs idylles, loin de durer toujours, sont de plus en plus d’une tristesse et d'une banalité affligeantes...
(..)

Par contre, parmi les vieux (on le devient vite, n’ayez crainte !), parmi ces rescapés de la sexualité tous azimuts, certains commencent à admettre qu’ils se sont trompés et leur nombre croît tandis que les autres s’accrochent pathétiquement à leur vieille erreur de jeunesse et à ses oripeaux (Mais cela ne vaut pas que pour le caoutchouc).
C’est dur de voir tomber son idole quand on ne s’est pas encore rapproché de la vérité… d’où ces combats très violents apparemment en plein essor mais déjà d’arrière-garde (campagnes publicitaires, parades par les rues, et attaques toujours vers le même « ennemi », le seul qui parle vrai, tiens c’est curieux !...).
En les évoquant, ces vieux de la capote, il me vient immédiatement à l’esprit l’œuvre de Goya « Las viejas o el tiempo» -

Article ici: http://www.zenit.org/article-18126?l=italian

Ma traduction:

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Q: L'Église parle d'amour?
Mgr Anatrella : Oui, mais pas de façon émotive, quand au nom de l'amour on peut dire tout et le contraire de tout. Il faut connaître ce qu'est l'amour et dans quelles conditions il est possible de le vivre. L'amour est inséparable de la vérité. Les relation affectives et les expressions sexuelles ne sont pas synonymes d'amour.
Le discours de Benoît XVI sur la sexualité humaine s'inscrit dans la continuité du sens de l'amour révélé par le Christ. Il est en cohérence avec les orientations de l'Évangile, développées dans la tradition de l'Église, sur le sens de l'amour, qui par ailleurs ont influé sur notre société dans l'arc de l'histoire.

L'amour de Dieu est souvent mal compris. Il est compris comme s'il s'agissait de recevoir des gratifications affectives en chaque circonstance. Cette vision simpliste, parfois enfantine, ne correspond pas au message chrétien. Dieu est amour dans le sens qu'il donne un amour qui rend possible la vie. Aimer avec l'amour de Dieu, c'est chercher à faire vivre l'autre et les autres.

L'homme est appelé à aimer Dieu. Cette conception de l'homme est, dans notre civilisation, aux origine du sens de la personne, douée de sa valeur propre, de son intériorité, sa conscience, son autonomie, sa liberté et sa responsabilité. C'est pourquoi l'Évangile du Christ s'adresse à sa conscience afin qu'il cherche la vérité et évalue le sens et la conséquence de ses actes envers lui-même, envers les autres et la societé. La personne aborde cette réflexion morale en se confrontant avec des valeurs objectives qui ne dépendent pas en principe de sa subjectivité ou de ses désirs momentanés, mais plutôt des références transcendantes de l'amour.

L'Église ne cesse pas de rappeler la dignité de la personne humaine et le sens de l'amour. Elle affirme qu'il n'existe pas un remède définitif contre le SIDA sinon celui d'un comportement digne de l'homme, c'est-à-dire un comportement respectueux, de fidélité et de contrôle de soi-même, qui est une des conditions préalables de l'amour. Cette perspective n'exclut pas un discours sanitaire et le recours, en certaines situations, au préservatif pour ne pas mettre la vie en danger. Le discours sanitaire (et le préservatif) peuvent être nécessaires mais il est très restrictif s'il se limite aux moyens purement techniques.

Dans le langage moral le préservatif reste comme une question de casuistique, comme le rappelait déjà en 1989 le cardinal Ratzinger que je cite dans mon livre « l'amour et l'Eglise » (ed. Champ-Flammarion) : « L'erreur de fond est de centrer le problème du SIDA sur l'emploi du préservatif. Certes, les deux se rencontrent à un certain instant, mais ce n'est pas là le vrai problème. Se centrer sur le préservatif comme moyen de prévention signifie faire passer au second plan toutes les réalités et tous les éléments humains qui entourent le malade et qui doivent rester présents dans notre réflexion. La question du préservatif est marginale, dirait la casuistique. [...]

Il me semble que le problème fondamental est de trouver le juste langage dans cette matière. Personnellement, je n'aime pas l'expression « moindre mal ». D'autre part, aujourd'hui, la question n'est pas décider entre une position ou une autre, mais de chercher ensemble le meilleur moyen pour définir et comprendre l'action possible. [...] C'est le signe que la réflexion n'est pas définitive [...]. Ce qui est clair, à mon avis, c'est la necessité d'une sexualité "personaliste" que je considère comme la meilleure et unique vraie prévention. Il faut tenir compte non seulement du point de vue théologique mais aussi de celui de la science » [1].

Il existe deux comportements pour éviter le SIDA : la fidélité et l'abstinence, et un moyen technique: le préservatif. S'il n'est pas possible de diriger les comportements, alors il est préférable de recourir à des moyens de protection techniques pour ne pas propager la mort, même si la priorité continue à être la formation au sens de responsabilité.

Le cardinal Lustiger a bien illustré ce qui est en jeu dans cette perspective en déclarant aux journalistes de « l'Express » [2] : « Il faut aider la nouvelle génération qui désire découvrir la dignité de l'amour. La fidélité est possible. Tout amour vrai doit apprendre la chasteté. Les malades du SIDA sont appelés, comme chacun de nous, à vivre la chasteté, pas dans la frustration mais dans la liberté. Celui qui n'y parvient pas doit, en utilisant d'autres moyens, éviter le pire : éviter la mort ». Le journaliste demande : « Le moindre mal est le préservatif ? » « Un moyen pour ne pas ajouter un mal à un autre mal… ».

Q: Exprimé en d'autres termes, tout n'est pas possible au nom de l'amour : il est nécessaire aussi que les actes soient cohérents avec lui. « L'église est experte en humanité », selon l'expression de Paul VI à l'ONU et elle est même maître ès consciences, faisant appel à la conscience de chacun, à sa liberté pour ne pas se laisser aliéner, et au sens d'une relation authentique avec l'autre. Comment est-il possible d'appliquer ceci au fléau du SIDA ?
Mgr Anatrella : Pour l'Église, « la sexualité, orientée, élevée et complétée par l'amour, acquiert une vraie qualité humaine ». Même si la personne ne se place pas dans cette perspective, elle est également invitée à établir son existence, selon sa conscience, en relation aux réalités et aux exigences morales. Autrement dit, l'amour est une perspective et un ordre rationnel, sur la base desquels il convient d'évaluer la nature, la qualité et la vérité de la relation et de l'engagement réciproque.

Face à cette exigence, il revient ensuite à chacune d'assumer ses responsabilités par la vertu de la prudence, en calculant et en tenant compte de tous les risques de la vie. Le préservatif, au-delà de son aspect sanitaire, lorsqu'il est employé simplement pour justifier la multiplicité des couples, devient - par rapport au sens de l'amour humain - le signe de l'absence d'authenticité de la relation et par conséquent moralement illicite. Ce comportement simule l'amour, mais ne se substitue pas à lui. En d'autres termes : il ne suffit pas d'éviter des accidents routiers en mettant la ceinture, il faut aussi savoir respecter le code routier.

Q: Benoît XVI accomplit sa fonction et reste sur son terrain spirituel et moral lorsqu'il réaffirme les principes humains en matière de sexualité qui nous concernent tous. Le SIDA devrait-il changer cela ?
R: Les rapports entre les êtres humains impliquent plus que ce qui peut apparaître. L'expression de l'amour sexuel n'est pas une chose banale. À un homme et une femme, une vie entière ne suffit pas pour s'aimer. La multiplication des couples sans discernement est un disgrâce absolue pour la dignité humaine.

La sexualité humaine ne peut pas être modelée psychologiquement, ni s'exprimer moralement, en fonction d'une maladie, à moins qu'on ne veuille profiter de cette situation pour justifier et construire des modèles sexuels sur la base de tendances problématiques. La sexualité humaine ne se définit pas sur la base du SIDA, mais sur la base du sens de l'amour, d'un amour qui est engagement entre un homme et une femme dans une relation et dans la responsabilité. L'Église donne témoigne un amour de vie, un amour prophétique.



[1] G. Mattia, le Croix, 22 novembre 1989.

[2] « l'Express », 9 décembre 1988, p. 75, de Guillaume Maurie et jean-Sebastien Stehli.

Liste des articles

Polémique: pour en finir avec la capote (I) Première partie d'une interviewe de Mgr Anatrella, sur le site Zenit-Italie. Des arguments imparables (5/5/2009)

Polémique: pour en finir avec la capote (II) La vision sanitaire et hygéniste du monde mediatico-politique s'oppose à la vision morale du saint-Père, visant à l'éducation à la responsabilité. Seconde partie de l'entretien de Mgr Anatrella avec Zenit. A suivre... (8/5/2009)

Polémique: pour en finir avec la capote (III) Fin de l'entretien de Mgr Anatrella dans Zenit (21/5/2009)

Magister et les quatre ans de pontificat Benoît XVI, les initiés, et les autres