Dialogue avec les enfants, et petites confidences
lors de la Rencontre organisée par l'Oeuvre Pontificale pour l'Enfance Missionnaire.
Reportage et photos (30/5/2009)
Ce samedi matin, Benoît XVI a reçu dans la salle Paul VI, 7000 enfants de l'Oeuvre Pontificale pour l'Enfance Missionnaire.
Pour ceux qui s'en souviennent, ce fut une sorte de remake d'une mémorable rencontre avec les enfants du diocèse de Rome préparant leur première communion, en octobre 2005. Je suis en bonne compagnie, lorsque j'évoque ce souvenir avec émotion. Un vaticaniste "sérieux" comme George Weigel, en était resté sans voix!
On peut voir l'enregistrement video (formidable) sur KTO, et juger "en direct" de la gentillesse, de la spontanéité et de l'extraordinaire simplicité du Saint-Père répondant aux enfants. Quand on voit ces images, on ressent presque de la colère contre ceux qui, le connaissant depuis maintenant 4 ans, persistent à le prétendre glacial! Quelles sont leurs motivations?
(Le Saint-Père arrive à 1h35 du début de la video).
Photos de Fotografia Felici.
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| Fotografia Felici | |
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Le récit sonorisé de radio Vatican
http://www.oecumene.radiovaticana.org/...
Ce texte dont j'ai traduit une grande partie en français reproduit un reportage audio (Alessandro Gisotti, qui a une élocution parfaite), où l'on peut entendre la voix du Saint-Père, et son amusement devant les questions des enfants: un bonheur à ne pas manquer, même pour ceux qui ne parlent pas l'italien: http://62.77.60.84/audio/ra/00164286.RM
Benoît XVI aux enfants de l'Enfance missionaire : je ne m'attendais pas à devenir Pape, mais le Seigneur m'aide
Grand enthousiasme, ce matin, dans la Salle Paul VI pour la Fête « Enfants, Missionnaires comme Paul » : 7000 Enfants de l'Oeuvre Pontificale pour l'Enfance Missionnaire provenant du monde entier se sont réunis au Vatican pour rencontrer Benoît XVI et pour réfléchir sur la figure de Saint Paul. Avec eux, le Pape a parlé de son enfance en Allemagne et de l'importance de la prière et du partage. Et il n'a pas manqué de leur confier ses sentiments au moment de son élection comme Pontife.
Des chants festifs, des choeurs de gospel, des banderoles colorées et, aussi, des témoignages et des écrans sur la vie de Jésus et de l'Apôtre des Gentils ont précédé le clou de la matinée dans la salle Paul VI : l'entretien entre le Saint Père et trois enfants de l'Oeuvre pour l'Enfance Missionaire. Papa Benedetto a répondu a braccio aux questions des enfants et il n'a pas manqué de satisfaire la curiosité d'un des petits fidèles :
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Q. - Aurais-tu pensé un jour devenir Pape ?
R. - A dire la vérité je n'aurais jamais pensé devenir Pape, parce que, comme j'ai déjà dit, j'étais un garçon assez ingénu dans un petit pays loin des centres, dans une province oubliée. Nous étions heureux d'être dans cette province et ne pas penser à d'autres choses (…) Je dois dire que j'ai encore de la difficulté à comprendre comment le Seigneur a pu penser à moi, me destiner pour ce Ministère, mais je l'accepte de Ses mains même si c'est une chose surprenante et qui me semble très au-delà de mes forces, mais le Seigneur m'aide.
En répondant à une autre question, le Pape s'est souvenu de son enfance sereine dans un petit village bavarois de 400 habitants. Parmi des enfants, a t'il affirmé, on s'aidait et on vivait dans un esprit de communion, revigoré par la foi catholique commune. Nous avons appris ensemble le catechisme, a t'il dit, nous nous sommes préparés à recevoir la Première Communion et ce jour-là fut un jour splendide. Toutefois, a t'il reconnu, les litiges ne manquaient pas.
Un souvenir qui a donné aux Pontife l'occasion d'offrir une réflexion valide pour tous :
« Quelquefois, dans la vie humaine, il semble inevitable de se quereller, mais il est important de se réconcilier, de pardonner, de recommencer à nouveau et de ne pas laisser d'amertume dans l'âme ».
- Mais comme un enfant peut-il aider le Pape à annoncer l'Évangile ? À cette question, Benoît XVI a répondu en encourageant les enfants avant tout à prier, parce qu'avec la prière, a t'il dit, nous ouvrons notre coeur à l'action de Jésus. Prier, a t'il réaffirmé, est une chose très importante qui peut changer le monde parce qu'elle rend présente la force de Dieu. Il a donc offert des conseils pratiques sur comment accompagner les instants importants de la journée avec la prière :
« Il est important de commencer la journée avec une prière et de finir la journée avec une petite prière, rappeler aux parents la prière avant le déjeuner, le dîner et à la célébration commune du dimanche. Une dimanche sans la Messe, la grande prière commune de l'Église, n'est pas un vrai dimanche, il manque vraiment le coeur du dimanche, et ainsi même la lumière pour la semaine ».
Prier mais aussi écouter et partager. Le Pape a mis en évidence combien il est important depuis l'enfance de vivre la solidarité envers de plus nécessiteux, et aussi avec ceux qui ne nous sont pas particulièrement sympathique :
« Si nous voyons un autre qui peut-être est dans le besoin, ou est moins doué, il faut l'aider et ainsi rendre présent l'amour de Dieu, sans grands mots (…) et ainsi devenir ensemble une famille où chacun a le respect de l'autre, supporter l'autre dans sa différence, accepter aussi les antipathiques, ne pas laisser qu'ils soient mis à la marge, mais les aider à s'intégrer dans la commnauté ».
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Le récit de Salvatore Izzo (AGI)
Plus de détails, dans le compte-rendu de Salvatore Izzo, pour AGI, mais il se trompe en identifiant le "village de 400 habitants" où le Saint-Père n'est jamais retouné depuis 70 ans avec Traunstein (qui était un gros bourg, où il n'est arrivé qu'à l'issue de sa scolarité primaire). Il pourrait plutôt s'agir de Tittmoning, où il a vécu de 1929 à 1932, ou peut-être d'Aschau (où il a fait sa première communion, mais là, il est déjà retourné...)
Benoît XVI : je n'aurais jamais pensé devenir pape mais je l'accepte
Salvatore Izzo
« Pour dire la vérité, je n'aurais jamais pensé devenir Pape : j'ai été un garçon assez ingénu dans une province oubliée ».
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Benoît XVI a répondu ainsi aux enfants de l'Oeuvre Pontificale pour l'Enfance Missionaire.
« Le Pape - s'est-il souvenu - était alors Pie XI : nous le connaissions et nous le voyions comme notre père, mais dans une réalité très lointaine et supérieure à nous. Et je ne réussis encore pas à comprendre comment le Seigneur m'a choisi pour ce ministère, qui me semble très supérieur à mes forces. Mais je l'accepte ».
Pour les 6000 enfants réunis dans la Salle Nervi, le Pontife allemand - que la jeune porte-parole du groupe a comparé « à un grand-père dont nous attendons des récits sur sa vie » - a reconstitué son enfance, passée avec son frère Georg à Traunstein, en Bavière, presque à la frontière avec l'Autriche « un petit pays - a t'il dit - de 400 habitants, loin des grandes cités".
« Depuis plus de 70 ans - a t'il révélé - je ne suis pas retourné dans ce pays, mais nous sommes encore amis ». «Durant les années de l'école élémentaire, nous étions un peu naïfs », a poursuivi le Pape, faisant allusion à l'éloignement de Traunstein des villes.
« Il y en avait - a t'il observé - quelques-uns qui étaient riches, d'autres moins. Nous étions arrivés depuis peu avec nos parents (son père était un commissaire de Gendarmerie, muté de Marktl am Inn, ndr), nous étions un peu étrangers, mais nous avons été bien accueillis par les autres enfants, qui nous ont enseigné leur dialecte et avec lesquels nous avons bien collaboré et quelquefois même nous nous sommes querellés.
Mais quelquefois, il est inévitable de se quereller : l'important est ensuite de se réconcilier sans laisser d'amertume dans l'âme ". « Avec nos camarades - a ajouté Joseph Ratzinger - nous avons fait la route ensemble. Nous étions tous catholiques et cela a été une grande aide : nous avons appris ensemble le catéchisme, nous nous sommes préparés à recevoir la première communion et cela a été un jour splendide : Jésus est venu en moi et est entré dans mon âme.
C'est une rencontre concrète avec Jésus qui vient chez nous tous ". « Au catéchisme - s'est encore rappelé le vieux Pontife (!!) - on nous a enseigné à nous réconcilier.
Nous faisions aussi de petits spectacles. Ensuite à 8 - 9 ans je me suis fait enfant de choeur.
Alors, les servants n'existaient pas, les filles lisaient mieux que nous. Les différences de richesse et l'intelligence ne comptaient pas. Il est important que nous nous acceptions et que nous apprenions à bien vivre ensemble ".
Aux « petits missionnaires », venus de toute Italie et même d'autres Pays, le Pape théologien a ensuite proposé une réflexion à partir de leur « beau programme : écouter, prier, connaître, partager la solidarité".
« La prière - a t'il dit - est un réalité: Dieu nous écoute, il vient sur notre terre, il agit.
Il est important de s'aider en priant. Il faut commencer la journée avec une petite prière et la finir également avec une prière au Seigneur. Et aussi le remercier avec les parents pour les repas. Et un dimanche sans la messe n'est pas un vrai dimanche parce qu'il manque le coeur, la lumière de la semaine". « Nous devons aider - a t'il ajouté - ceux qui ne savent pas prier ». « et aussi connaître - a t'il souligné - est important : les Écritures nous aident à connaître Jésus".
« Partager - a t'il conclu - c'est ne pas vouloir les choses seulement pour moi même. Et si l'autre est moins doué, il faut l'aider comme dans une grande famille.
Nous vivons dans cette grande famille de l'Église. Le solidarité est une oeuvre missionnaire, grâce à laquelle l'Évangile devient réalité de notre monde ".
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