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Pape malgré lui

Splendide commentaire de Luigi Accattoli, après la "conversation" de Benoît avec les enfants de l'Enfance Missionnaire, samedi 30 mai (2/6/2009)

Voir ici:
Echange avec les enfants de l'Enfance Missionnaire et Dialogue avec les enfants, et petites confidences

Luigi Accattoli, de plus en plus libre dans ses propos, comme j'ai eu l'occasion de l'écrire ici:
L'Eglise et les medias selon Accattoli

Texte original en italien ici:
http://www.liberal.it/primapagina/accattoli_2009-06-02.aspx
Traduction:



Letitia

Les ouvertures de Ratzinger, Pape « malgré lui » (per forza)
Luigi Accattoli [2 juin 2009]
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Cher directeur, je propose à tes lecteurs de mémoriser une devise énoncée par Benoît XVI samedi, bavardant avec une foule enfantine : « Je n'aurais jamais pensé devenir Pape ».
Ces mots aident à saisir le désintéressement et la liberté d'esprit avec lesquels il porte en avant sa mission, comme quelqu'un qui répond à un appel qui le surprend encore. Il y a trois ou quatre faits, avant l'élection, qui donnent corps à l'aveu de samedi, et attestent qu'il ne pensait vraiment pas au Pontificat, pas seulement quand il était petit mais aussi dernièrement.
Les voici.
Samedi - donc - au cours d'une conversation a braccio avec 7000 membres de l'Oeuvre pour l'Enfance missionnaire, un enfant lui demande : « Lorsque tu étais petit, as-tu jamais pensé à devenir Pape? ».
Voici sa réponse : « À dire la vérité, je n'aurais jamais pensé devenir Pape, parce que, comme je l'ai déjà dit, j'étais un enfant assez ingénu, dans un petit pays très éloigné des centres, dans une province oubliée. Naturellement nous avons connu, nous avons vénéré et aimé le Pape - c'était Pie XI - mais pour nous, il était à une hauteur impossible à atteindre, un autre monde presque (...). Et je dois dire qu'encore aujourd'hui j'ai de la difficulté à comprendre comment le Seigneur a pu penser à moi, me destiner à ce ministère. Mais je l'accepte de ses mains, même si c'est une chose surprenante et qui me semble beaucoup au-delà de mes forces. Mais le Seigneur m'aide ».
Le « doyen des cardinaux » que tous les media donnaient parmi les « papabili », en avril 2005, fut-il vraiment surpris de son élection, advenue au quatrième tour de scrutin et seulement 24 heures après le début du Conclave ? Moi, je suis convaincu de la surprise et j'ai une preuve, avec le pull-over noir sous le vêtement blanc avec lequel il se présenta à la foule tout de suite après l'élection.

Les petites manches noires

L'émotion sur le visage et les bras en noir ont été les deux premiers messages au monde, lorsqu'il se montra au balcon de la Salle des Bénédictions. Ce pull-over disait que le « doyen » n'avait avec lui au Conclave même pas une chemise, ne pensant pas être élu. Un des cerémoniaires lui dit : « Santità je vous donne ma chemise ». Mais le nouvel élu répondit : « Je vais comme ça ». Comme « humble travailleur dans la vigne du Seigneur », comme on sait qu'il se présenta.

Qu'il eût hâte de retourner en Bavière pour jouir en paix de sa dernière saison avec son frère don Georg, dans la maison qu'il s'était acheté - partageant la dépense - à la périphérie de Regensburg, est chose connue. Il y a des dizaines d'occasions publiques où il a exprimé ce « rêve » : lorsqu'il compta 15 ans de « service » curial et ensuite vingt, et pour son 70ème puis son 75ème anniversaire. Mais Papa Wojtyla ne le laissait pas partir et il obéit.

Il est moins connu que dans un petit livre intitulé "Images d'espérance" publié en Allemagne en 1997 - c'est-à-dire quand il eut 70 ans- il avait écrit, donnant pour imminent son retour dans sa patrie, ces mots révélateurs : « Durant les années que je passai à Rome… ».
Toujours en 1997, il y a le livre autobiographique "Ma vie" qui s'achève avec l'évocation de la légende de l'ours de Corbinien, qui figurait sur ses armes cardinalices et qui est encore dans le blason papal. Le moine bavarois en chemin pour Rome tomba sur un ours qui tua sa monture, peut-être une mule ; et le saint commanda à l'ours de prendre la place de la bête tuée. Le cardinal concluait ainsi : « On raconte qu'à son arrivée à Rome, Corbinien rendit la liberté à l'ours. Qu'il soit allé dans les Abruzzes ou soit retourné dans les Alpes, la légende ne le dit pas. Entre temps j'ai apporté mes valises à Rome et maintenant depuis plusieurs années, je marche avec mon chargement par les routes de la ville éternelle.Quand ma liberté me sera rendue, je ne le sais pas, mais je sais que les propos de Saint-Augustin valent pour moi aussi : je suis devenu une bête de somme, et c'est justement ainsi que je suis près de toi ».

Le Pape théologien revient sur la légende de l'ours le 9 septembre 2006 en parlant à la foule de Munich : « L'ours de Saint Corbinien, à Rome, fut laissé libre. Dans mon cas, le « Patron » en a décidé différemment ».
Je trouve quelque chose de biblique, le Seigneur qui emmène quelqu'un là où il ne voulait pas, dans l'appel au pontificat qui « surprend » Ratzinger à 78 ans. En assumant un fardeau qu'il n'avait pas recherché, je vois l'aspect le plus captivant de la mission du pape Benoît : quelque chose comme la marque d'une disponibilité totale, qui se fait totale ouverture. Au-delà des attentes, au-delà des vues qui ont pu être cultivées.

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