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Doctrine sociale de l'Eglise et vraie écologie

Réflexion du Secrétaire du Conseil Pontifical de la Justice et de la Paix sur l'homélie de la Pentecôte (9/6/2009)

Toute coïncidence avec les récents épisodes de politique européenne et le vote effarant de certains français qui mélangent l'écologie et la pire version de l'hédonisme-nihilisme-libertarisme (tous n'ont pas été trompés, il serait naïf de le croire, d'autant plus que le "porte-drapeau" ne juge même pas utile de faire semblant... et qu'il a fait ses scores les plus élevés à Paris!) n'est absolument pas fortuite.
Il est bon, donc, de répéter ce que l'Eglise entend par "écologie". Cela a peu à voir avec les délires des ayatollahs verts (pas le vert de l'islam) qu'on a entendus ces jours-ci, et qui perdurent jusque dans certains milieux catholiques..

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Mgr Giampaolo Crepaldi, Secrétaire du Conseil Pontifical de la Justice et de la Paix et Président de l'Observatoire international Cardinal Van Thuân analyse l'homélie prononcée par le Saint-Père à la Messe de Pentecôte (voir ici: Cette pollution du coeur et de l'esprit).

Source: Zenit en italien (Raffaella).
Ma traduction.

Écologie environnementale et écologie spirituelle

Benoît XVI à la Messe de Pentecôte
6 juin 2009 (ZENIT.org).

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Dans l'homélie de la Messe de Pentecôte, Benoît XVI a aussi proposé des réflexions très intéressantes du point de vue de la Doctrine sociale de l'Église.
Comme nous le savons, l'écologie environnementale a toujours été intégrée par le magistère dans l'écologie humaine. Le texte principal à ce propos est le paragraphe de Centesimus annus, où Jean Paul II affirme justement que l'homme n'a pas seulement besoin d'un environnement naturel salubre, mais encore plus besoin d'un environnement humain sain, où il puisse croître dans les vertus et dans l'ouverture à Dieu.
Et il indiquait la famille comme la principale réalité au service d'une véritable écologie humaine. Depuis lors, il est devenu habituel dans la Doctrine sociale de l'Église de relier systématiquement la dégradation du milieu avec la dégradation morale, étant donné que la défiguration de la nature est toujours la conséquence de déchirures dans le tissu humain de la société. Il s'agit d'un critère herméneutique très important, quand souvent, au contraire, on propose d'intervenir techniquement sur la nature pour éviter les désastres écologiques et en même temps d'intervenir sur la vie ou sur la famille.
C'est la schizophrénie de l'écologisme, qui s'emploie à sauver les phoques et pas les enfants conçus dans le sein maternel. La nature n'est pas à considérer seulement comme le théatre de nos interventions techniques - ce ne sera jamais la seule technique qui pourra nous sauver de la dégradation écologique - mais comme moyen d'humanisation et quand les hommes défigurent les fondements naturels de leur cohabitation, ils finissent par blesser aussi l'environnement. L'homme aussi a une nature, la communauté humaine aussi a des liens naturels, à commencer par ceux liés au mariage et à la génération de la vie. La dégradation de l'environnement naturel est toujours conséquence de la dégradation de l'environnement humain [cf à ce sujet le livre de G. Crepaldi et P. Togni, Ecologia ambientale ed ecologia umana Politique de l'environnement et Doctrine sociale de l'Église].
Aujourd'hui, dans l'Homélie de la Messe de la Pentecôte, le 31 mai dernier, Benoît XVI est revenu sur l'argument, en reliant l'écologie ambiante avec l'écologie spirituelle. Il parlait de la tempête et du vent, comme symbole de l'Esprit Saint. Ce que l'air est pour la vie biologique - a t'il dit - l'Esprit Saint l'est pour la vie spirituelle et « comme il existe une pollution atmosphérique, qui empoisonne le milieu et l'être vivant, ainsi il existe une pollution du coeur et de l'esprit, qui mortifie et empoisonne l'existence spirituelle ».
On dit que cela aussi est liberté, mais tout ce qui intoxique et pollue l'esprit finit aussi pour limiter la liberté. Voilà le rapport entre écologie spirituelle, écologie humaine et écologie ambiante. Sans le « vent impétueux » de l'Esprit, les esprits humains s'intoxiquent et ainsi la liberté de l'homme, même pour gérer la nature, s'affaiblit. Gouverner la nature est un devoir spirituel et moral, avant d'être technicien et matériel, et comment pourra la gouverner un homme qui ne sait pas se gouverner lui-même ? « La métaphore du vent impétueux - poursuit le pape - fait penser au contraire combien il est précieux de respirer un air purifié, que ce soit avec les poumons, l'air physique, ou avec le coeur, l'air spirituel, l'air salubre de l'esprit qui est l'amour ! ».
Avec cette intervention sur l'Esprit Saint, Benoît XVI a comme fermé le cercle de l'écologie : l'écologie environnementale dépend de l'écologie humaine, mais l'écologie humaine dépend de l'écologie spirituelle.

© Copyright Zenit

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