Journalistes
Du blog de Rino Cammilleri, "Antidote" dont j'ai déjà traduit des extraits ici : Hors-sujet / coup de coeur: Oscar Wilde: quand les jounalistes brodent autour de rien (14/6/2009)
Le blog de Rino Camillieri
Les catholiques, aujourd'hui, vivent immergés dans la pollution. Comme tout le monde, direz-vous. Sauf que les catholiques doivent respirer des miasmes en plus. Ce politiquement correct contre lequel il n'existe pas de scaphandre. Mais des antidotes, si. Ici, vous en trouverez quelques-uns.
Journalistes
Article ici: http://www.rinocammilleri.com/2009/06/giornalisti/
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Le 27 mai 2009 un lecteur, sur « Il Giornale », se plaignait d'avoir été désinformé. Le 23 mai, on avait vu la stupéfiante nouvelle qu'en Hollande, il y avait tellement de cellules de prison vides que le gouvernement avait offert des places à la Belgique voisine.
Je confesse être moi-même tombé dans le piège, ayant ce jour-là seulement parcouru les titres.
Je me suis dit : serait-ce possible que la Hollande soit le paradis de l'ordre public ? Après quoi, distrait par d'autres nouvelles, je poursuivis ma lecture. Du reste, devant chaque jour lire une masse de choses, c'est une pratique normale, pour moi, de jeter un coup d'oeil sur les titres pour m'arrêter seulement sur les articles qui sont susceptibles d'intéresser quelqu'un qui fait mon métier.
Ce lecteur, cependant, avait regardé de plus près et avait découvert qu'une population carcérale de 12 mille détenus sur 6 millions d'habitants donnait un pourcentage presque double du nôtre. Donc, la Hollande n'est pas tout à fait un paradis mais, plutôt son contraire. Le problème est que les journalistes doivent remplir tous les jours le journal pour lequel ils travaillent. Maintenant, puisqu'il est impossible que tous les jours que Dieu fait, il arrive quelque chose digne d'être porté à la connaissance du public, je vous laisse tirer les conclusions.
Parmi les journalistes, il circule quelques boutades qui valent la peine d'être méditées.
En voici une : « Faire le journaliste est toujours mieux que travailler ». Et une autre : « Ne dites pas ma mère que je fais le journaliste ; elle croit que je joue du piano dans un bordel ».
Note
Rino Cammilleri (que je ne connais que par son remarquable blog) est, selon sa notice biographique, écrivain (considéré comme l'un des principaux apologètes catholiques italiens) et journaliste (il collabore entre autre au Giornale, qu'il cite ici. Ce dernier point lui permet de s'exprimer plus librement sur une profession qu'il connaît de l'intérieur.
Ici, il s'amuse de la démarche qui consiste pour les journalistes à broder autour de rien, c'est-à-dire à combler le vide lorsqu'il n'y a pas d'information.
J'ai lu hier sur le site "Polemia" un article qui envisageait la situation diamétralement opposée, c'est-à-dire une actualité lourde, et, dans ce cas, dramatique.
L'article s'intitule "L'avion disparu, l'expert et le journaliste : les abus de langage"
Décortiquant minutieusement le traitement médiatique (ici par la télévision) du krach de l'avion Rio-Paris, le 1er juin dernier, l'auteur de l'article arrive finalement exactement à la même conclusion. Le principe de l'information en temps réel (opposé à l'absence d'information par manque de matière première -si j'ose dire - comme dans le billet de Cammilleri) est là aussi de tenir l'antenne, ou la "colonne" coûte que coûte, avec rien.
Il arrive que les deux aspects se recoupent, quand il y a une information importante, mais dont les medias, selon un procédé classique de désinformation, ne veulent pas parler.
Un exemple est ici, et il concerne, devinez qui... notre Saint-Père!: beatriceweb.eu/archives2006/..
Je suis moi-même un tout petit peu confrontée à la situation au niveau de mon modeste site. Il y a (heureusement pour le Saint-Père) des jours où l'activité papale officielle est réduite à rien, ou pas grand chose: sans doute les jours où il travaille - beaucoup - pour son compte personnel (j'ai souvent constaté qu'il s'agit du calme avant la tempête...). Ces jours-là, la lecture des sites où j'ai mes habitudes, comme celui de Rino Cammilleri, offre des opportunités de réflexion qui seraient difficiles autrement.
Depuis plusieurs jours, je constate que, comme il n'y a pas vraiment d'actualités, c'est-à-dire, ne nous leurrons pas, pas de polémiques autour du Pape, le milieu des vaticanistes fait dans la prospective, et s'agite fébrilement autour du contenu d'une encyclique pas encore sortie.
Attendons donc sa publication officielle pour en parler! Et gageons - souhaitons, aussi - qu'elle n'ouvrira pas la porte à des polémiques stériles.
A priori, je n'en vois pas, mais sait-on jamais...
