Actualités Images La voix du Pape Livres Visiteurs Index Autres sites Qui je suis Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


"Ferragosto" avec Benoît XVI à Castelgandolfo Vacances aux Combes Dernières entrées 2009, année sacerdotale L'Encyclique sociale Obama et l'Eglise 28 avril: L'Aquila Père Scalese Quatre ans de Pontificat

Inquinamento

... (pollution). Encore du blog de Rino Cammilleri. Comment la propagande cathophobe passe par le cinéma. Expérience vécue. (17/6/2009)

Le blog de Rino Camillieri

Les catholiques, aujourd'hui, vivent immergés dans la pollution. Comme tout le monde, direz-vous. Sauf que les catholiques doivent respirer des miasmes en plus. Ce politiquement correct contre lequel il n'existe pas de scaphandre. Mais des antidotes, si. Ici, vous en trouverez quelques-uns.

 

Cela fait longtemps que je sais que les films historiques (pire, les "fictions" historiques de la télévision) sont de redoutables armes de propagande. Pire que les pires romans, car elles atteignent un public encore plus vaste et plus inculte.
Parfois, les films sont esthètiquement beaux, et racontent de "belles" histoires (comme "Mission", le film de Rolland Joffé, l'histoire d'un frère jésuite, joué par Jéremy Irons, qui, au début du XVIIIème siècle fonde une mission sur les terres des Indiens Guaranis, et s'oppose, puis finit par s'associer à un aventurier mercenaire, joué par Robert Niro pour lutter contre la domination espagnole et portugaise ), mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont honnêtes. Parfois, c'est carrément grossier, combien a t'on vu de caricatures de Louis XVI et d'hagiographies de la révolution, même dans des films considérés comme des classiques du cinéma ("si Versaille m'était conté", par exemple, qui ne date pas d'hier, ne fait pas non plus dans la dentelle...)
Il s'agit presque toujours de réécrire l'histoire à l'usage d'un public d'autant plus fragile qu'il est ignorant; on m'objectera que ce n'est pas nouveau, et qu'Alexandre Dumas avait déjà bien perfectionné le genre, mais il avait l'excuse de bonnes sources, et d'un lectorat sans doute plus cultivé.
Et lorsque certains échappent à la vulgate "politiquement correcte", ils sont en butte à la vraie censure. Pas celle décrétée par un quelconque ministère de la culture, comme ce fut le cas, il y a bien longtemps, avec l'adaptation par Jacques Rivette de "La Religieuse", de Diderot, à laquelle cette prétendue censure avait fait la meilleure des pubs. Non, je parle de la censure par persécusion médiatique (comme "La Passion" et "Apocalypto" de Mel Gibson) ou oubli pur et simple (comme "L'Anglaise et le duc" d'Eric Rohmer, "Vent d'Est", de Robert Enrico, ou tout récemment "Katyn" d'Andrzej Wajda)

Le site décidément excellent de Rino Cammilleri mérite bien son sous-titre d'"antidote".
Cette fois, il relate une expérience récente qu'il a pu faire personnellement, comme "consultant" lors une émission-débat de la télévision italienne, autour d'un film de Milos Forman sorti en France sous le titre "Goya et ses fantômes", et en Italie sous celui de "L'ultimo inquisitore".

Texte ici:
www.rinocammilleri.com/...
Ma traduction.

Inquisition

Chers amis, beaucoup parmi vous m'ont vu mardi 9 juin sur « Top secret », une émission de la chaîne "Rete 4" présentée par Claudio Brachino.
Nous commentions, moi et Marina Montesano le film de Milos Forman "Le dernier inquisiteur" (1) (distribué en France sous le titre Goya et ses fantômes), avant et après la diffusion.
Montesano est coautrice, avec Franco Cardini, de "La lunga storia dell’Inquisizione" , j'ai écrit de mon côté "La vera storia dell’Inquisizione", préfacée par le même Franco Cardini (Franco Cardini, né en 1940, historien et essayiste italien, spécialisé dans l'étude du moyen-Age.)
En somme, deux livres "certifiés" par un des plus grands médiévistes au monde.
Il n'y avait pas beaucoup de temps pour faire la critique historique du film, qui sur le thème « l'Inquisition » pêchait dans les eaux les plus troubles du roman gothique mais n'avait rien d'historique (et puis, entre un film de deux heures et une contre-intervention de quelques minutes, la partie n'est pas équilibrée).
On dira que les oeuvres de fiction n'ont pas d'obligations avec l'historicité ; portant, moi qui écris aussi des romans historiques, l'histoire, je la respecte. Les réalisateurs cinématographiques, par contre, doivent compter avec ceux qui leur donnent l'argent pour faire un film, et payer leur tribut aux lobbies qui tiennent les robinets de l'argent. Qui, aujourd'hui, sont idéologiquement ennemis de l'Église. Aujourd'hui, puisque le grand public ne lit pas d'essais historiques mais regarde les films, ledit grand public reste comme était celui de l'ère soviétique par rapport à l'histoire du communisme : mythes et affabulations à la place des faits, parce qu'il n'y a pas meilleur esclave que celui qui ne sait pas qu'il l'est. Croyez-vous que Ridley Scott sur les croisades (Heaven's Kingdom) et le réalisateur du pont du Roi Saint-Louis (2) (avec De Niro et une distribution de stars) ne puissent pas se permettre de consulter un historien sérieux ? Donc, lorsqu'ils falsifient l'histoire, ils le font exprès.
C'est pour cela que le Bienheureux don Alberione (béatifié en 2003 par JP II) avait fondé (avant le Concile) la San Paolo Film (société de production, ndt).
Dans le film de Forman, tout ce qu'on voit sur l'Inquisition est volontairement faux, et même inconséquent, comme je l'ai dit lors de l'émission. Durant des siècles, par exemple, deux cardinaux devaient visiter les cellules inquisitoriales pour en contrôler l'état deux fois par mois. Les draps étaient changés deux fois par semaine. Il n'y avait pas de chaînes, il y avait des moments pour prendre l'air et des permissions sur parole.
Mais ne me faites pas répéter ici ce que j'ai écrit dans mon livre.
Faites seulement savoir aux gros bonnets ecclésiastiques que, dans la civilisation de l'image, un seul film de Mel Gibson fait davantage que tous leurs plans pastoraaux.

<<< Haut de page 

Notes

(1) Goya et ses fantômes
En 1792 à Madrid, la Sainte-Inquisition s'offusque des gravures morbides et subversives de Francisco Goya, peintre officiel du roi. Ayant commandé un portrait à cet artiste controversé, le frère Lorenzo s'emploie à le défendre auprès de ses supérieurs. En contrepartie, il fait arrêter Inès Bilbatua, modèle favorite de Goya, l'accusant de pratiquer des rituels juifs. Prêt à tout pour faire libérer sa fille, Tomas Bilbatua, riche marchand, soudoie le frère Lorenzo puis, changeant de stratégie, le soumet à un humiliant chantage qui l'oblige à fuir en France. Quinze ans plus tard, Lorenzo, acquis aux idées révolutionnaires, revient en Espagne avec les soldats de Bonaparte. Ceux-ci abolissent l'Inquisition et libèrent les prisonniers, dont une Inès à moitié folle, qui se rend chez Goya et l'implore de l'aider à retrouver sa fille, fruit du viol de Lorenzo.

Le site de la chaîne Rete 4 présente l'oeuvre ainsi:
Claudio Brachino presenta "L'ultimo inquisitore", film girato da Milos Forman nel 2006 e ambientato nella Madrid del 1792. Una Spagna dai tratti e credenze ancora medievali si contrappone a una Francia illuminista e illuminata.
-------------
(2) Le pont du Roi Saint-Louis
Le vendredi 20 juillet 1714, à midi, le plus beau pont du Pérou se rompt et précipite cinq voyageurs dans un gouffre. Témoin de la scène, le frère Juniper mène l'enquête pour répondre à cette question : la présence de ces cinq étrangers sur le pont au moment de sa rupture était-elle un "acte de Dieu" ou le simple fait du hasard ?
Convaincu que cet accident est l'exemple parfait de la mécanique divine, le moine va démêler les vies pour mieux tenter de comprendre le mystère qui les liait.

<<< Haut de page 
Plaidoyer pour Silvio B. Publication de l'Encyclique