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Discours du Caire: réactions espagnoles

Obama parlant de l'Andalousie musulmane: il ne connaît pas l'histoire, mais il y a plus grave: il apporte sa contribution à l'entreprise de dénigrement de l'homme blanc, européen, chrétien... Carlota a traduit pour moi un article d'un blog espagnol très fréquenté, et très clairvoyant (7/6/2009)

Connaissant bien la culture espagnole, l'allusion d'Obama à un prétendu Age d'or andalou (qui passe moins bien en Espagne que chez nous) lui est restée en travers de la gorge.
Elle m'écrit:

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Obama a fait à l’université du Caire le 4 juin 2009, devant quelque 3.000 invités, un discours très attendu. Un discours qui, nous ne pouvons que l’espérer, contribuera à ce que les pays du Proche-Orient s’acheminent enfin vers un processus de paix, que nos frères chrétiens d’Orient puissent vivre un peu mieux sur cette terre qui est la leur depuis toujours, et que les persécutions anti-chrétiennes deviennent l’exception sinon disparaissent en terre d’Islam.

L’agence ZENIT.org a d’ailleurs dès le 5 juin 2009 écrit : Le père Federico Lombardi a salué le discours de Barack Obama à l'université du Caire (Egypte), le 4 juin, tant pour « établir de nouvelles relations entre les Etats-Unis et le monde musulman » que pour la paix. Or dans son discours, Obama a notamment dit « Islam has a proud tradition of tolerance. We see it in the history of Andalusia and Cordoba during the Inquisition ».

Cette phrase ne peut qu’attirer l’attention de tout hispanisant, catholique de surcroît, qui n’aurait pas, même avec la meilleure volonté du monde, pris cet exemple pour décrire la tolérance.
Par ailleurs parler du califat de Cordoue durant l’Inquisition peut sembler tout à fait anachronique !
Mais il est vrai que pour les musulmans, l’Espagne sous domination musulmane est dans encore beaucoup d’esprits même les plus modérés, l’image mythique d’un presque paradis terrestre. Et notre littérature du XIXème siècle (Prosper Mérimée, il me semble me rappeler dans une de ses nouvelles) raconte que certains vieilles familles maures d’Afrique du nord, conserveraient les clefs de la maison de leurs ancêtres installés en Andalousie (1). Tandis que l’Inquisition est le mal absolu de l’Eglise d’Espagne. Il m’est donc apparu intéressant de vous adresser la traduction d’un article d’Eduardo Arroyo qui n’a pas manqué de s’interroger sur cette « bourde de cancre » ou remarque particulièrement révélatrice de l’état d’esprit du nouveau président des Etats-Unis d’Amérique.
Eduardo Arroyo anime un blog plus que « tonique » sur un périodique espagnol permanent sur Internet http://www.elsemanaldigital.com/... , où il n’a pas hésité, il y a quelques jours, à parler notamment de la fin annoncée du peuple espagnol (génocide) « grâce » à l’avortement et la pilule.

Voici donc l’article d’Eduardo Arroyo du 5 juin 2009:

Obama au sujet de l’Andalousie musulmane: ignorance ou activisme
Le doute subsiste: le président des États Unis d’Amérique est-il un ignare ou, au contraire, sait-il très bien ce qu’il dit ? Un exemple de plus de l’offensive contre le blanc européen et chrétien.
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Les déclarations du président Barack Obama sur la « tolérance » ont cherché, théoriquement, et seulement théoriquement, à remédier à la désastreuse politique des précédents présidents nord-américains au Proche Orient, et plus spécialement celle de George W. Bush.
Nous n’allons pas chercher à savoir si l’intention d’Obama était ou non voulue. A ce sujet il existe de nombreux experts, quelques uns d’entre eux très bien placés, qui signalent le côté superficiel de l’intention et la tactique dilatoire vers une nouvelle stratégie de soumission de la région sur l’autel de l’ordre du jour néo-conservateur. Ce qui nous intéresse ici c’est une autre question, à notre point de vue, plus importante que la première sur un plan hiérarchique.

Barack Obama a donné en exemple la tolérance à Cordoue et dans l’Andalousie musulmane dans son discours au monde musulman, comme celui d’une « nouvelle relation » basée sur le respect mutuel. Dans son discours depuis l’auditorium de l’Université du Caire, le président Obama s’adressait à 1,5 milliard de musulmans dans le monde, pour demander la tolérance religieuse, et dire que « l’Islam est fier de sa tradition de tolérance. Nous l’avons vu dans l’histoire de l’Andalousie et de Cordoue ». Selon lui, « c’est de cet esprit dont nous avons besoin aujourd’hui ».
En outre pour renforcer ses affirmations, Obama a ajouté que « les personnes de tous les pays devraient être libres de choisir leur religion et mener la vie que leur dictent leur tête, leur cœur et leur âme. Cette tolérance est essentielle pour que la religion prospère, mais elle est encore malmenée de bien des façons.

Rien à objecter à cette seconde affirmation mais le contenu de la première reste toujours intéressant à étudier.

Face à la critique de certains secteurs idéologiques espagnols - concrètement de la droite libérale (2)- il est assez insignifiant de savoir si Obama parle comme un sot ou non.
Ou, dit d’une autre façon, ce n’est pas très intéressant de savoir si Obama connaît ou ne connaît pas l’histoire de l’Espagne, ou s’il croit, contre toute évidence, que l’Islam s’est répandu par le nord de l’Afrique, en convainquant par la raison tous les Chrétiens qu’il rencontrait sur son chemin.
En fin de compte, à ceux qui se moquent de la traditionnelle ignorance des Nord-américains, capables de situer Grenade en Amérique du Sud ou de penser que l’espagnol se parle seulement au Mexique, il faudrait demander s’ils savent où se trouvent le Nebraska, les Rocheuses ou qui étaient Benjamin Franklin.

Le plus important des déclarations d’Obama, ce n’est pas le manque essentiel de fondement dans ce qu’il a dit que le sens de ce manque de fondement lui-même.
Parce que ce qu’a fait Obama c’est renforcer une fois encore par la réitération devant les médias du monde entier, une thèse essentielle de l’imaginaire sur lequel se fonde « le progressisme » mondial, c'est-à-dire, l’obscurantisme, la brutalité et l’intolérance de l’Europe chrétienne, face à la diversité, la tolérance et la riche culture des envahisseurs islamiques, ou des autres, des non chrétiens.
C’est insignifiant de savoir si Obama est ou non ignorant parce que ce qui est vraiment important c’est son rôle en qualité de porte-parole de la subversion mondiale contre l’Occident authentique ; c’est , contre l’Occident non multiculturel, ancré dans ses racines chrétiennes et dans son passé le plus constructif.

La supposée ignorance d’Obama n’est pas autre chose de ce qui se passe chaque jour et chaque minute, depuis des milliers de tribunes publiques dans les principales agences internationales, les centres d’opinions et de moyens de communication, d’un message toujours le même, qui nous met en face de notre passé et nous situe un peu plus près encore de la haine de nous-mêmes. Le mensonge à l’état brut, simplifié à l’extrême pour une consommation de masse, qui complète une culture de masse au pouvoir hypnotique qui captive les gens et réduit leur horizon vital à la finale de l’émission de télévision « Champions », au dernier film à la mode ou au débat sur « l’état de la nation ».


(...)
Les déclarations d’Obama rentrent dans le cadre de ce changement de paradigme qui n’est pas différent de ce qui se tente ici à partir du PSOE, avec la complicité tacite du PP du fait de son inefficacité [NDT: allusion à la politique intérieure espagnole, et à la présumée complicité entre le PP - droite - et le PSOE -socialistes, au pouvoir].
Et loin de vivre une crise purement économique, il serait plus correct de dire que la crise économique n’est qu’un aspect et une conséquence de la véritable crise anthropologique dont nous souffrons.
Le discours d’Obama - sa seule présence - à l’Université catholique de Notre Dame, est plus un acte de combat pour ce changement de paradigme. Là-bas le président a appelé à la « tolérance » et a comparé deux opinions – pro-avortement et pro-vie, comme s’il s’agissait de simples préférences entre deux équipes de football, et en n’abordant absolument pas ce qui est fondamental dans l’une ou l’autre des postures, et tout cela avec l’autorisation de la hiérarchie universitaire supposée catholique.

De la même façon, la nomination d’un juge comme Sonia Sotomayor, se comprend beaucoup mieux quand on en lit les raisons que le journaliste David D. Kirkpatrick a fait valoir dans les colonnes du New-York Times (29.5.2009).
Le juge Sotomayor, dont les parents ont émigré de Porto Rico à New-York s’est toujours portée en avant pour mettre l’accent sur l’importance de (la lutte pour) prendre en compte la race et ce qui touche l’ethnie dans les emplois, les recrutements et même les admissions par concours dans toutes les étapes de la carrière.
C’est ainsi que lorsque Alan Nakke a été refusé à la faculté de médecine de l’Université de Californie, malgré un brillant dossier, et pour l’unique motif d’être blanc, Sonia Sotomayor, usa de « l’alarme sociale » pour contrer la sentence du Tribunal Suprême qui en 1978 interdisait l’usage de quota dans le système universitaire.
Sotomayor, en plus d’être bénéficiaire de l’humiliant système des quota, est partisan de l’usage de ces quota pour la communauté hispanique mais : Pourquoi un fils d’émigrés portugais ou polonais doit être “discriminé” face à un hispanique dont les ancêtres ne souffrirent pas de l’esclavage comme le mettent en avant les descendants d’Africains? Quelle est la justification d’une telle discrimination ?
Il est difficile de ne pas voir un préjugé anti-européen en conformité avec la défense de la culture de mort du discours de Notre Dame ou la falsification historique du discours de l’Université du Caire, afin de pousser les Occidentaux à un sentiment injustifié de faute.
Blanc, Européen et chrétien sont les trois termes qui résument un supposé enfer laïc [NDT: Je pense que le mot est employé dans le sens que l’enfer est une définition religieuse et l’enfer supposé ne peut être que laic… ?]
qui a duré jusqu’à aujourd’hui, comme dit l’imaginaire historique imposé par l’idéologie dominante à coup de conquête académique, médiatique et culturelle. Son colossal pouvoir est inversement proportionnel à ses vrais fondements.

Pour tout cela, se moquer simplement de l’ignorance implicite dans le discours d’Obama c’est à nouveau ne pas comprendre ce qui est en train de se passer.
Le danger ne peut se conjurer qu'au moyen d’une décision inamovible de résister à tous les niveaux et d’opposer idée à idée, propagande à propagande.
Mais il y en a qui croient que tout cela est un problème économique...
[NDT: l'article se terminait avec des considérations en rapport avec le parti socialiste espagnol et le parti liberal espgnol]

Notes

(1): Je n'arrive pas à retrouver cette citation à propos de clefs de la maison andalouse conservées pendant 3 siècles par des habitants d'Afrique du nord et qu'aurait rencontrés l'un de nos romanciers du XIXème siècle, Prosper Mérimée ou Théophile Gautier ??
...
L'idée étaitbien sûr de montrer que ceux qui se considéraient comme ayant été chassés d'un presque paradis terrestre, ne désiraient ardemment qu'une chose y revenir (cf revendication d'Al Qu Aïda), et non pas d'insister lourdement sur les décisions politiques des Rois Catholiques dans leur difficile lutte pour la reconquête de leur pays.
Et pourtant l'anecdote des clefs conservée par les « Moros » chassés d'Espagne est pas mal reprise sur de nombreux sites du Maghreb ou d'ailleurs .
[« Ah, les familles de Fès qui montraient naguère les clefs de leur maison de Grenade... !»: http://www.royaumont.com/... ]

(2): En fait il en veut au Parti Populaire qui est inefficace comme parti d’opposition face aux socialistes!

Benoît XVI: la chasse est ouverte Ecclesiam Suam