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Charlatans et bonimenteurs de la politique

Carlota, à propos de Xavier Darcos, etc.. Traduction un billet du blog d'Eduardo Arroyo sur la situation politique espagnole, très facile à transposer dans notre beau pays. (8/8/2009)

Quoique ne faisant pas forcément profession de "fausse" modestie, cela me gêne un peu de reproduire le début de la lettre de Carlota.
Mais il me semble que c'est nécessaire pour comprendre la suite...

Béatrice accueille dans son site mes courriers.
Et je lui en suis reconnaissance non pas pour ma petite personne et mes « élucubrations » mais parce qu’elle m’aide à sa façon à progresser dans la connaissance de l’enseignement du Christ, le seul qui rend fort et libre. Ce qui me paraît d’autant plus important aujourd’hui. En effet dans notre quotidien, nous nous sentons tellement seuls et déboussolés (En l'absence de Dieu, il manque une boussole a dit récemment Benoît XVI), tandis que la moindre déclaration de bon sens d’évêques courageux est couverte d’opprobres, et que les lois et diverses institutions de notre pays s’acharnent à nous faire perdre la mémoire de notre passé et de nos valeurs qui nous permettraient pourtant de construire notre avenir.

Le dernier exemple de la "pensée officielle-girouette" est celui des déclarations de Xavier Darcos qui, ministre de l’Éducation Nationale, aurait dit que c’était criminel de ne pas parler du préservatif en Afrique (évidemment quand les propos sur les préservatifs font partie du programme des élèves à peine pubères au collège, sans que les parents aient pu donner leur avis, transformant les adolescents en « consommateur de sexe » malheureux, irresponsables et versatiles, plutôt que leur apprendre la vertu comme l’on devrait apprendre l’orthographe plutôt que de fournir du « blanco » pour corriger les fautes, voire ne pas corriger les fautes quand il s’agit d’un devoir autre qu’une dictée !). Puis comme ministre du travail, mais sur demande, dit-on, de l’ambassadeur auprès du Saint Siège, il écrit un très beau texte pour rendre hommage à l’encyclique « Caritas in Veritate », tandis que les services de son ministère pressés par les médias assurent que le préservatif n’a rien à voir avec l’encyclique sociale de Benoît XVI.

Et pourtant Xavier Darcos est sans doute l’un des ministres qui semble se prêter le moins à cette parodie de la pensée politique au sens noble du terme. Et nous n’évoquerons pas aujourd’hui la loi sur le travail du dimanche et de très nombreuses décisions prises récemment en violation totale avec les principes de l’Église Catholique qui sont dans leur grandeur et leur simplicité celles du respect de l’Humanité, et ce malgré le « discours du Latran » qui semblait pourtant indiquer une lueur dans « l’obscurité confuse de la pensée » de nos élites ou proclamées telles.
Et pourtant je veux me persuader que la conversion des cœurs est toujours possible même parmi les politiques, plus préoccupés de réélection et de portefeuille ministériel que d’une France de l’avenir et non pas d’un succédané trompeur en déni permanent de réalité qu’ils persistent à appeler France!

Pour compléter mes propos et leur donner, comme à mon habitude, un petit parfum d’Espagne, j’ai ajouté ci-dessous la dernière rubrique d’Eduardo Arroyo parue le du 7 août 2009 – sur El Semanal Digital.com .

L’auteur emploie des termes qui seraient grandiloquents et vide de sens comme le mot « devoir » s’ils étaient prononcés actuellement par les hommes politiques dont il fait un portrait au vitriol (mais que certains, peut-être, pourraient en France utiliser en les adaptant à la situation de notre pays où la république des uns n’est vraiment pas celle des autres tandis que l’on entend autour de nous bien des jeunes nous dire : « ils sont tous pareils, je sais que je n’ai pas d’avenir…).

Arroyo montre une volonté bien hispanique de se battre avec honneur pour faire face à une situation difficile, parce que notre avenir est en chacun de nous. Sa référence à l’écrivain Ernst v. Salomon est, je pense, surtout là pour prouver qu’il ne faut de ne pas céder à l’indifférence désespérée devant une situation qui peut paraître sans issue. Même si bien évidemment Eduardo Arroyo n’est pas un fervent laudateur de l’actuel premier ministre espagnol !

 

L'article d'Eduardo Arroyo


Que faire face à une tripotée de charlatans et bonimenteurs de la politique ?

Il est temps d’y réfléchir. Vu ce que l’on voit, entre les chamailleries d’opérette pour un titre officiel et des principes amovibles, la solution passe par ce que chacun de nous accomplisse son devoir.

Je crois que la perte de confiance des Espagnols envers les politiques est en train d’arriver aux limites que le pouvoir souhaite. Quand l’ensemble des Espagnols croit que la politique n’a pas de solution et ne peut rien faire pour changer les choses, l’affaire est arrivée à maturation pour qu'une multitude de choses néfastes s’éternisent, simplement parce que nous avons tous perdu la foi en ce que tout peut s’arranger.
Aujourd’hui, nos compatriotes bougent et agissent plus par haine de certaines références que pour affirmer quelque chose de positif.
L’ « idéal d’unité », dont parle tant et si bien Alfonso López Quintás (*) paraît s’être volatilisé entre nous et le pire c’est que personne ne semble déplorer cette fracture du peuple en factions irréconciliables. L’état partisan se montre à nous comme une gigantesque termitière d’opinions au nom de la « participation citoyenne », où personne n’est capable de penser avec lucidité et où l’efficacité des décisions semble éliminée d’avance.

Des centaines de charlatans donnent leur avis sur tout et à toutes heures sans que soit résolu un seul des problèmes qui harcèlent les gens de l’Espagne d’en-bas. Le spectacle de ces derniers mois, durant lesquels les politiques passaient leur temps à « s’envoyer la vaisselle à la tête », incapables de se mettre d’accord en rien, transforme l’ensemble des gens en positions inamovibles dans lesquelles on regarde « l’autre » comme si c’était l’ennemi absolu.
Au paradis de la «cohabitation » nous avons obtenu une société en pleine fracture et comble des paradoxes, quand l’ensemble de la classe politique dépense des centaines de millions d’euros pour promouvoir l’intégration des individus récemment arrivés, en majorité inassimilable, elle fait pour cela la promotion d’une idéologie dans laquelle « la haine du différent » est la moelle du mal suprême, alors que la haine pour des raisons de partis politiques ou de classes sociales est plus que jamais au coin de la rue.

Ainsi par exemple, notre président (NDT: José Luis Rodríguez Zapatero, président du gouvernement espagnol), à l’ombre duquel a grandi, comme avec ses « adversaires » de l’opposition, la précarité du travail, les salaires presque symboliques ou les hypothèques esclavagistes, se revêt maintenant du costume de « syndicaliste », payé bien sûr par le trésor public, pour jeter à la tête des entreprises tous les lieux communs qu’a fabriqué la propagande « paléo-progressiste » depuis le temps de la Seconde République (NDT : 1931-1939). De leur côté les entrepreneurs insistent pour se sauver aux dépens des travailleurs et grâce à des réformes structurelles copiées sur celles de pays où sont déjà mises en application ces mêmes réformes et qui continuent à traverser des crises de plus grande ou plus petite gravité que la nôtre. Il semble que tout le monde veut se sauver au dépens de celui d’à côté et que personne n’est capable de penser en des termes différents où les affrontements d’intérêt sont surmontés et la nation gagne en unité.
On touche le fond quand on voit nos politiques reprocher à ceux de la faction opposée ce qu’ils avaient eux aussi quand ils étaient au pouvoir, ou quand nous nous apprenons comment, avec l’air indigné, le complexe médiatico - idéologique du gouvernement asticote “l’opposition” pour les mêmes questions à propos desquelles ce même complexe élève un silence plein de clameurs. La tempête déchaînée des chamailleries, et la prolifération de ministres, hommes et femmes, stupides et ignorants, qui changent de fonction, comme les bourdons au printemps, ne peut que provoquer une profonde nausée.

Que faire?
Pour l’instant s’en passer.
S’il existe une possibilité de régénération nationale, ignorer toute cette tripotée qui appartient au pire de notre nation, c’est simplement faire œuvre de charité. En parodiant Ernst von Salomon (**) dans son roman épique « Les réprouvés », je ne doute pas que l’Espagne bouillonne encore dans quelques esprits audacieux.
Dans le roman de Salomon, le jeune élève-officier, prisonnier des soviets de soldats qui ravageant l’Allemagne vaincue de la Première Guerre Mondiale,- dans le fond la même vermine qui aujourd’hui est en train d’hypothéquer notre futur, demande à ses compagnons de captivité : « Sommes-nous contents de l’actuel état des choses ? Dans cet énorme concert de décrets, de discours, de phrase, de programmes des journaux, y-a-t-il une note, une seule note que réveille quelque écho dans nos cœurs ? Un seul nom a qui accorder notre confiance ? Une seule phrase dans laquelle croire ? La guerre n’a-t-elle pas tout détruit ? Qu’importe, nous ne devons pas pleurer ce que nous avons nous-mêmes détruit.
Mais après nous, a t'on offert un seul but authentique dans tout ce galimatias de prétendues nécessités et de tâches dont la réalisation est urgente ? Ne se sont-ils pas moqué de tout ce que nous désirions, n’ont-ils souri avec ironie en voyant nos ambitions ? Donc si c’est ainsi que cela a été et si c’est ainsi que cela continue à être, et si nous nous rendons compte qu’on attend autre chose de nous, parce qu’il existe ce droit d’attendre quelque chose de plus, parce que nous sommes destinés à une fin plus noble que cet incessante, monotone, manège de chevaux de bois, qu’est ce que nous devons penser ? Ce soldat croyait que la réponse était en eux-mêmes : ils devaient se sauver comme aujourd’hui nous devons sauver notre futur.

Comme l’expliquait alors ce jeune élève-officier des Corps Francs, aujourd’hui on attend quelque chose de nous, et chacun doit accomplir son devoir. La fin à laquelle nous sommes destinés est si noble que nous devons avoir foi même quand il n’y a pas la moindre apparence de ce que les choses changent.
Au début, toujours, il y a eu la foi et nous devons l’avoir dans le futur de l’Espagne, de l’Occident et de Humanité à laquelle nous nous montrons, non pas comme des individus abstraits, mais comme des Espagnols et des Européens. Le futur maintenant nous interpelle et il le fait parce qu’il est et a toujours été de ceux qui ont la foi. Les autres n’auront que le temps mais pour le moment nous devons rompre avec les limites que nous imposent ceux qui croient le pire pour nous. Il n’y a rien à attendre d’eux.

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NDT
(*) Alfonso López Quintás , est docteur en philosophie, professeur émérite de philosophie à l’Université Complutense de Madrid, membre de la Royale Académie Espagnole de Sciences Morales et Politiques et l’Académie Internationale de l’Art de Berne (Suisse) ; membre de la Société Internationale de Philosophie d’Arménie.

(**) Ernst v. Salomon (1902-1972), issu d’une famille de la petite noblesse prussienne, d’origine huguenote et lorraine, patriote et nationaliste, opposé à la démocratie « inopérante » de la république de Weimar mais également antinazi, il a remarquablement décrit dans plusieurs de ses romans dont le premier « Die Geächteten/ Les réprouvés » paru à Berlin en 1930, les jeunes génération de l’après-première guerre mondiale perdues dans le chaos de l'Histoire.

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