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Le cauchemar du supérieur du Séminaire

... des Carmes, à Paris. La crise n'est pas que liturgique. Il s'agit aussi, et surtout, d'une crise de formation.
Retour sur un article paru en février dernier dans La Croix (26/8/2009)

L'opposition ne se réduit pas aux modalités de la célébration de l'Eucharistie, elle va jusqu'à assumer les formes d'une véritable guerre, qui se traduit au moins par la violence verbale.

Au plus fort de ce qu'il est convenu d'appeler "la crise intégriste", en février dernier, le moins que l'on puisse dire (en restant charitable), c'est que La Croix n'avait pas fait grand chose pour calmer le jeu, encore moins pour défendre le Saint-Père.
Pas moins de 6 (SIX!) journalistes-maison s'étaient relayés pour tirer "6 enseignements de la crise" (voir ici: http://benoit-et-moi.fr/2009-I/ )
Rappelons pour mémoire ce qui m'était apparu à l'époque comme un catologue de revendication syndicales, dont Jésus était le grand absent:

1. Une liberté de parole s’est manifestée à tous niveaux
2. La crainte de se figer dans un retour au passé
3. Le dialogue judéo-chrétien a été mis à l’épreuve .
4. Un clivage des lectures de Vatican II apparaît au grand jour
5. Une vraie concertation s’impose avec les conférences épiscopales
6. L’intégration dans les paroisses n'ira pas de soi.

A la réflexion, le (4) n'est pas faux. Quant au (5), il me semble presque résonner comme une menace comminatoire. Et le (6) fait penser à Monsieur de La Palisse, qui à une heure de sa mort était encore en vie...

Au même moment, la Croix publiait une tribune (signalée par une amie) signée du Père Scholtus, supérieur du Séminaire des Carmes, à Paris.
Un réquisitoire aussi stupéfiant que caricatural, illustrant à la perfection le (4) ci-dessus, et dont j'avais publié des extraits...
Le texte entier est ici. Cela vaut la peine de le relire.
Et aujourd'hui, il est repris in extenso et commenté non sans talent sur le Forum Catholique:
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Si c'était cela le retour des tradis, ce serait un vrai cauchemar pour moi
(FC, 25/8)
comme si nous exigions une prétendue 'Vérité' sans Intelligence ni largeur de vues, une reprise en mains pastorale sans Miséricorde, une Tradition châtrée de tout le bien qui a pu se faire et se formuler dans le dernier demi-siècle de l'Église, une Pastorale sans Miséricorde !
--> Et ce réquisitoire a été écrit pour convertir à "l'esprit du Concile" les séminaristes de la Catho de Paris, dont le P. Scholtus est responsable: cela promet!
Cependant, cette caricature est à lire avec calme et attention: elle peut servir à arracher nos poutres dans l'oeil et à corriger nos maladresses et nos violences verbales: pour nos frères modernoïdes égarés, une douceur toute salésienne fera plus que des fureurs savonaroliennes.

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Il faut reconnaître que c'est édifiant.
Maintenant, je sais que moderniste rime avec mauvaise foi et cécité volontaire ou incapacité de voir les véritables résultats de leur "oeuvre."
Ou peut-être que devant les résultats décevants de leurs promesses, il est toujours utile, pour détourner l'attention, de se replier sur un ennemi imaginaire qui saboterait le progrès et sans qui tout réussirait.
Technique devenue un art dans tous les régimes totalitaires.

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"herméneutique de la rupture" ...malheureusement très banale. La qualité et la responsabilité de celui qui s'en fait le malencontreux héraut montre quelle profondeur a atteint la crise ad intra de l'Église.

J'ajoute que le peu de cas fait de l'histoire de l'Église moderne et contemporaine en général dans la formation des prêtres, et quand il y en a le recours à la vision manichéenne dépassée des années 1960-1970, peuvent expliquer les représentations, caricaturales en effet - même en tenant compte de la nature polémique du propos en son contexte (mars 2009) - du P. Scholtus.

C'est bien pourquoi l'effort demandé par Benoît XVI dans sa mémorable allocution du 22 décembre 2005 pour entrer dans une herméneutique de la réforme dans la continuité est si difficile, si lent à cheminer dans l'Église.
Avec un peu de recul, je suis sûr que le P. Scholtus doit rougir du simplisme de son expression et qu'il n'a aucune haine envers les siècles de christianisme qui vont du IVe au milieu du XXe, qu'il n'entend pas faire schisme ni avec l'Aquinate, ni avec François d'Assise, ni avec les Thérèses (Avila et Lisieux), ni avec Maximilien Kolbe etc. Mais dans le feu de la polémique, c'est cette herméneutique de la rupture de quatre sous qui, spontanément, est venue sous ses doigts. Là est le problème. Un problème de formation, d'abord chez les formateurs.



Comme le dit ce lecteur du FC, effectivement... cela promet!

La réforme de la réforme de Benoît XVI La réforme de la réforme (suite)