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Scalese et Messori

Deux antidotes. Le Père Scalesqe élargit la réflexion à partir d'un article de Messori. Jusqu'au thème "Saints et pécheurs"(14/9/2009)

Pourquoi le cacher, j'aime bien Messori, et j'aime bien Scalese. Chacun à leur façon, ils sont proches du Saint-Père.
J'ai trop souvent traduit leurs textes, et, pour le Père Scalese, depuis le début de son blog, pour qu'on puisse en douter. Il ne m'est pratiquement jamais arrivé d'être en désaccord avec les idées qu'ils expriment.

Ce sont deux voix au-dessus de la mêlée, deux authentiques (et trop rares) antidotes à l'empoisonnement parfois insidieux et souvent grossier que les medias nous assènent quotidiennement.
Sans concession au politiquement correct (ce qui supose une vraie liberté), mais sans moralisme non plus, avec le seul souci du bien de l'Eglise
Alors, savoir que mes amis sont entre eux des amis (au moins dans un sens) ne peut que me faire un immense plaisir.
C'est l'impression que j'ai ressentie ce matin en lisant le billet que le Père Scalese consacrait à un article sage (mais sensible, voire politiquement incorrect) de Vittorio Messori, commentant l'homélie du Saint-Père (et surtout ses interprétations de la part de la presse italienne) lors des consécrations épiscopales de Samedi. Le billet m'avait intéressée, au point que je l'ai tout de suite traduit (La "carrière" épiscopale ).
Mais comme d'habitude, le Père Scalese élargit le débat, et ouvre un espace à la réflexion: comment se fait-il que là où le clergé laisse à désirer, l'Eglise est la plus vigoureuse? Et trop de sainteté ne nuirait-elle pas à l'Église?

Saints et pécheurs

Lundi, 14 Septembre 2009
http://querculanus.blogspot.com/..
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L'interviewe accordée hier par Messori à la Stampa n'a pas plu à tout le monde.
Peu importe: évidemment c'est une opinion personnelle (bien que parfois certains considèrent que ce journaliste est une sorte de porte-parole officieux du Saint-Siège), qui peut facilement être remis en cause.
Je dois avouer un faible pour Messori; pour moi ce n'est pas un journaliste quelconque, c'est un maître. Quand il écrivait dans l'Avvenire, je ne manquais jamais sa rubrique «Vivaio» (et souvent je la découpais et la conservais). Je l'ai toujours suivi avec quelque chose de plus qu'un simple intérêt: non que je le considère comme un oracle; mais à coup sûr, avant de remettre en question ses thèses, j'ai l'habitude de les prendre sérieusement en considération Ce que j'ai toujours préféré chez lui, c'est sa «catholicité» Je crois qu'il est parmi les rares qui ont vraiment compris ce que signifie être catholique. Même quand il traite de sujets pour lesquels on pourrait facilement sombrer dans le moralisme, il parvient à exprimer une vision équilibrée et profondément catholique. Le dernier exemple que nous avions est dans l'affaire Boffo: sans juger la personne, la prudence aurait voulu que ... Qui peut l'en blâmer?

Cette fois encore, sur les carrières des évêques, je ne me sens pas le droit de le contredire. Je ne connais pas directement la situation européenne, mais je pense que ce qu'affirme Messori est crédible. Ne regardons pas l'Italie, où l'Eglise vit une situation très privilégiée (quoique souvent nous ne nous en rendions pas compte); mais dans d'autres pays, je pense que les évêques comptent vraiment peu. Qu'ensuite l'épiscopat, constitue de toutes façons au sein de l'Église, une position de pouvoir, c'est une autre affaire. Mais dans les sociétés européennes, il est probablement vrai que si les évêques ne sont pas des parias, il s'en faut de peu.

La situation est différente dans ce qu'on appelle le "tiers monde", où effectivement, les évêques jouissent d'autorité et gérent de fait, un pouvoir considérable. A ce qu'affirme Messori sur l'Amérique latine et l'Afrique, je pourrais ajouter ma propre, quoique limitée, expérience en Asie, assez semblable à celle de ces continents. Et je ne peux pas donner tort à Messori quand il dit que c'est l'une des raisons pour lesquelles les séminaires sont remplis dans ces pays (la chose, qu'on me comprenne bien ne m'a pas choqué plus que cela: la même chose s'est produite dans le passé en Italie et dans le reste de l'Europe).

Ce que Messori dit sur le célibat, est malheureusement vrai. J'éprouve seulement quelque perplexité que c'est la raison pour laquelle l'Afrique risque de devenir musulmane et l'Amérique latine protestante. Pour moi, les vraies raisons sont à chercher ailleurs (même si je ne suis pas entièrement convaincu que ce qui est redouté arrivera vraiment).

Ce que Messori ajoute sur la Révolution française me fait beaucoup réfléchir. Selon lui, cela aurait provoqué une sorte de purification dans l'Église, avec pour conséquences une élévation conséquente du niveau culturel, moral et spirituel du clergé, des évêques et des papes. Je suis fondamentalement d'accord. Seulement, je me demande pourquoi en Europe, où l'Eglise peut compter sur un clergé tous comptes faits décent, elle est en crise grave et est menacée d'extinction, et là où il y a un clergé qui laisse parfois à désirer, elle est en pleine expansion? Honnêtement, je ne peux pas trouver d'explication rationnelle. De toute évidence, nous sommes confrontés à un mystère: la qualité et la quantité ne sont pas dans l'Eglise, directement proportionnelles, il semble qu'elles sont inversement proportionnels. Comment est-ce possible? Apparemment, oui: il semble que Dieu préfère recourir à des instruments imparfaits pour réaliser ses plans. Il semble que trop de saints fassent du mal à l'Église. Ou peut-être que nous devrions admettre que la sainteté de l'Eglise doit être cherchée ailleurs: pas tant dans l'irréprochabilité des mœurs,que dans l'indéfectibilité de la foi.

Je me souviens de l'aphorisme d'Oscar Wilde, dont j'ai parlé il y a quelque temps: «L'Église catholique est pour les saints et pour les pécheurs, pour les personnes respectables l'Église anglicane suffit." Et je pense que peut-être nous ne devrions pas considérer les «saints» et les «pécheurs» comme deux catégories distinctes existant au sein de l'Eglise, mais comme une seule catégorie: même les saints sont essentiellement de pauvres pécheurs;, même les pécheurs peuvent être des saints.

Commémorations, faux dissidents, etc. Le Pape à Viterbe et Bagnoregio