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Une monumentale homélie!

Traduction par Carlota d'un article de la presse espagnole (cité par Raffaella), à propos de l'homélie prononcée le 12 septembre par le Saint-Père, lors de l'ordination de cinq nouveaux évêques (18/9/2009)
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Et en plus, mon amie replace l'article dans son contexte, ce qui est évidemment sans prix, lorsqu'on cite la presse étrangère.



L’homélie (lire ici: Le bon serviteur ) prononcée par le Saint Père le 12 septembre dernier à l’occasion de l’ordination de cinq nouveaux évêques en la Basilique Saint-Pierre de Rome est un chef d’œuvre de pédagogie, ferme mais néanmoins plein de bonté.
Cette homélie n’a pas besoin d’être accompagnée d’exemples concrets tellement les mots prononcés nous ramènent à nous-même mais aussi à des personnes et des comportements qui nous ont déjà interpellés même si le plus souvent nous ne sommes pas à l’écoute de Son Église, c'est-à-dire celle du Christ (et non pas la nôtre), voire que nous ne sommes à l’écoute que de bien peu de choses.

Cette homélie papale du 12 septembre 2009 qui parle notamment de fidélité, de prudence et de bonté, semble n’avoir eu que peu d’écho pour l’instant en France, et en particulier dans une presse qui se dit catholique. Et pourtant cette homélie rayonne si magnifiquement dans nos cœurs…

(Carlota)

Monumentale homélie
(à lire en vo)
José Luis Restán (*)17/09/2009
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(*) José Luis Restán est un journaliste de la radio COPE.
COPE (Pour Chaîne d’Ondes Populaires Espagnoles) est une radio espagnole généraliste qui a dans ses actionnaires la conférence épiscopale, les diocèses et des ordres religieux. Du fait de la défense tonique qu’elle fait des valeurs non négociables de l’Eglise romaine, elle est souvent présentée par ses adversaires comme étant une radio non apolitique. José Luis Restán y anime une émisión intitulée “La lanterne de l’Église” .

Monumentale homélie
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Ça surprend toujours, d’autant quand on ne s’y attend pas.
Une homélie au cours de l’ordination de cinq nouveaux évêques destinés à diverses nonciatures de par le monde, a servi à Benoît XVI pour tracer les traits d’un véritable apôtre, avec des accents qui émeuvent. Est-ce trop penser que de dire qu’il s’agit d’un bref mais précieux guide pour le renouveau de l’épiscopat en ce moment crucial. Je pense que non.

Il est certain que ce renouveau, vital pour diriger l’Église, surtout dans les moments de crise historique, ne se fait pas avec « j’ordonne et je commande » ni selon un projet depuis un bureau. Au contraire l’homélie du Pape est de longue haleine, elle suit la trace de l’intervention du cardinal Ratzinger lors du dramatique Chemin de Croix de 2005, et sa récente lettre aux évêques du monde entier après les réactions passionnées à propos de la rémission des excommunications des prélats ordonnés par Lefebvre. Il ne prétend pas changer les processus de recrutement épiscopal, sinon toucher les cœurs.

L’apôtre ne naît pas de la décision des hommes mais du geste du Christ qui prend quelqu’un pour le faire sien, « pour donner à sa vie forme et contenu ». Qu’importent ses projets de génie, mais qu’il vive par le Christ. C’est seulement de cette façon qu’il ne se contentera pas d’apporter aux autres une rengaine sans entrain plus ou moins moralisante, ou un simple discours conforme aux dogmes : il leur apportera « l’heureuse nouvelle, la vraie liberté et l’espérance qui fait vivre l’homme et le guérit ». Et Benoît XVI insiste de nouveau sur un argument très souvent répété ces derniers mois : « le premier et le bien essentiel dont les hommes ont besoin c’est la proximité avec Dieu lui-même ».
Si ce n’est pas là que nous les portons, à quoi servent nos efforts ?

Ensuite le Pape parle du sacerdoce comme service.
Nous le savions, c’est sûr, mais quels mots, quelle douceur en même temps insistante : « servir c’est se donner, non seulement pour soi-même mais pour les autres, de la part de Dieu et face à Dieu ; c’est ce qui est au plus profond de la mission de Jésus Christ, et à la fois, la véritable essence de son sacerdoce ». À l’apôtre “ il a été confié un grand bien, qui ne lui appartient pas. L’Église n’est pas notre Église mais son Église… ne nous attachons pas les hommes ; ne recherchons pas le pouvoir, le prestige, l’estime pour nous-mêmes ; conduisons les hommes vers Jésus Christ et de cette façon vers le Dieu vivant ». Et suit une constatation amère mais non scandaleuse : « Combien, aussi dans l’Église, travaillent pour eux et non pour le bien commun. Ainsi ils assèchent la graine de l’Évangile et génèrent le scepticisme et l’éloignement des hommes.

Le rocher de Pierre doit rappeler, plus que jamais dans ce moment historique, que « la fidélité du serviteur de Jésus Christ consiste précisément qu’il ne tente pas d’adapter la foi aux modes du temps », parce qu’il sait que « Seulement le Christ a des mots de vie éternelle, et ces mots sont le bien le plus précieux qu’il nous a confié ».
Une telle fidélité, fait remarquer le Pape, n’a rien de stérile ni de statique, elle n’a rien à voir avec la peur mais est toujours créative. Il ne suffit pas de répéter un discours sinon de mettre la vie du Christ face au cœur qui saigne de nos contemporains, avec des mots et des gestes qui les atteignent. Le Pape le dit d’une très belle manière : « Nous devons la mettre (la foi) dans ce monde, pour qu’elle se transforme en une force vivante ; pour qu’augmente en lui la présence de Dieu. »

Après la fidélité la seconde caractéristique de l’apôtre est la prudence, qui n’a rien à voir avec la ruse pleine d’astuce du renard ou le calcul mesquin. « La prudence exige l’humble raison, disciplinée et vigilante, qui ne se laisse pas portée par des préjugés: elle ne juge pas en fonction des désirs et des passions, mais elle recherche la vérité, et même la vérité gênante. De cette façon, le pasteur sera un homme « parfaitement raisonnable », qui juge dans sa globalité et non à partir de détails fortuits. Cette globalité due seulement l’identification avec le Christ dans le coeur de l’Église permet de vivre, et elle est source d’équilibre, de regard qui porte et de compréhension patiente.

La dernière caractéristique que met en avant le Pape est la bonté. Le serviteur du Christ, l’apôtre, se caractérise aussi par la bonté et il ne s’agit pas d’un ornement décoratif. Mais qui pourrait assurer cette vertu, en étant affligé de sa propre faiblesse et face aux défis du monde ? La vraie bonté s’apprend seulement du Crucifié, s’acquiert seulement de la relation familière avec le Christ, pour se répandre ensuite sur les hommes d’une manière inconditionnelle.

Et comme en écho à tout cela, le Pape a dit cette semaine à ses anciens élèves que si la joie d’avoir rencontré le visage du Christ affleure en nous, alors elle pourra toucher aussi le cœur des non croyants. Mais sans cette joie, nous ne serons pas convaincants. Là où cette joie (fidélité, prudence, bonté) est présente, elle possède une force missionnaire même sans le prétendre, parce qu’elle suscite dans les hommes le pressentiment de ce qu’elle peut les conduire jusqu’à Dieu lui-même. Vraiment sans cela nous ne serons pas convaincants.

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