L'affaire suédoise
Dernière revue (25/9/2009)
Affaire Williamson-bis
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Il semble que pour le moment, elle ait fait "flop", au moins en France (car la consultation du portail d'actualités de Google fait aujourd'hui apparaître pas moins de 175 articles sur le thème Vatican knew of Holocaust denier!
Le montage n'a pas marché, ainsi que l'avait prévu Le Suisse Romain, qui a couvert cette affaire de façon exemplaire.
Aussi n'ai-je pas envie de lire en détail les nombreux articles parus dans les blogs et dans la presse en Italie, qui glosent sur le nid de vipères que serait la Curie.
Parmi ces blogs, Paolo Rodari (Monitoring papale. Così una società norvegese guarda il Web per B-XVI e previene altri “casi Williamson) rapporte qu'une société norvégienne est chargée de surveiller le web pour le compte du Saint-Siège, et d'y dénicher en temps réel ce qui se dit de l'Eglise et du Pape, afin de permettre au Vatican de mettre au point "des stratégies de communication et de prévenir d'éventuels court-circuits médiatiques", comme Ratisbonne, ou Williamson.
Andrea Tornielli s'interroge: qui savait, et que savaient-ils? et met en évidence les dysfonctionnements évidents de la machine curiale, tout en soulignant qu'il est indubitable que dans la première affaire Williamson, certains, y compris derrière les murs vaticans, ont attisé volontairement le feu.
Raffaella a de son côté immédiatement relevé une incongruité de taille (l'étrange mail du Père Lombardi): le Père Lombardi a (il s'agit d'une certitude, confirmée par la suite) envoyé un mail (!!) au réalisateur de l'émission de la chaîne suédoise, comme s'il lui devait des comptes, allant jusqu'à écrire: Le Pape a dit qu'il n'avait pas été informé quand il a approuvé la révocation de l'excommunication. Je suis certain que le Pape dit la vérité.
Le texte est traduit sur le Site Le Suisse Romain:
Cette démarche inouïe m'inspire un soupçon légitime: le Père Lombardi serait-il d'une grande naïveté, un agneau égaré dans un parterre de loups, pour ignorer à ce point les moeurs en cours dans ce milieu féroce des médias (surtout télévisuels) et s'abaisser à correspondre par mail avec un réalisateur de télé, prêt à ne faire de lui qu'une bouchée?
D'autres blogs s'interrogent sur le rôle trouble joué par l'évêque de Stockolm, et surtout l'inénarrable Cardinal Kasper, tous deux ayant manqué, au minimum à leur devoir de réserve, mais surtout à leur devoir de soutien de l'Eglise, et donc de son chef, en se répandant dans la presse hostile.
Inutile de remuer davantage "la vase", comme l'appelle mon amie Raffaella.
L'essentiel est que pour le moment, elle n'a pas réussi à attendre le saint-Père.
Je laisse le mot de la fin au blog du Suisse Romain, dont je partage absolument l'analyse clairvoyante et équilibrée:
Il ne m'en voudra pas de le citer (presque) en entier - les soulignements sont de moi:
Le Suisse Romain
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Voilà comment naissent les polémiques, un peu comme les gros nuages, les fameux cumulus: il faut de l'eau, du vent, du soleil, et de la chaleur. Puis, cela demande de la patience, afin que cela monte, qu'il y ait un appel d'air, pour provoquer un tourbillon, puis une tempête, enfin l'orage et le déluge ...
L'émission suédoise, qui revenait sur l'affaire Williamson, d'hier soir passe encore inaperçue et reste cantonée dans la sphère des blogs. Mais il suffit qu'un journal leader, le Monde pour la France, le Corriere della Sera en Italie, le Temps en Suisse, le New York Time aux USA, reprennent l'affaire, et cela redeviendra une affaire Williamson bis.
Pour la France, un petit indicateur provient de la revue Golias, avec Christian Terras qui annonce la terrassante info: la nouvelle affaire: le Pape savait !
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Une preuve: le Jerusalem Post d'aujourd'hui (note de moi: un article repris de l'AP: Williamson, le Vatican savait)! Reste à savoir si le cumulus sera gros...
Le Pape va se rendre en République tchèque. Or, les médias fixent le contenu des nouvelles. Avec le timing de la programmation de cette émission suédoise, soit quelques jours avant le voyage du Pape, il donne le cadre, "the frame" en langage technique, de ce voyage. Voilà trois notions: agenda setting (organisation de l'agenda-contenu des nouvelles), timing (savoir quand lancer un reportage; 3 jours avant un événement) et frame (mise en contexte ou en perpective). Cela risque de faire comme en Afrique: ne parler que d'une chose, et occulter le reste.
Les journalistes diront: " le Pape se rend en Tchécoslovaquie, sur fond de polémiques. En effet, le Pape savait..."
Mais ce sont des hypothèses, car l'analyse médias relève de la probabilité. Derrières ces "règles", il y a des personnes libres. Aussi suivons l'affaire... mais surtout prions pour le Pape, son voyage, les fidèles qu'il va visiter, comme le grand berger qui va à la rencontre son petit troupeau. Prions pour la Tchécoslovaquie.
Soyons donc très vigilants, demain, après la conférence de presse traditionnelle dans l'avion: essayons de connaître d'après le direct video, qui ne manquera pas d'apparaître sur internet (je vous recommande le site russe Benedictus XVI TV) les vrais propos du saint-Père, et pas ce qu'en rapporteront les medias prêts à se jeter sur lui. Afin de contrer, s'il le faut, et dans la mesure de nos modestes moyens, la désinformation toujours possible.
