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Miguel Diaz présente ses lettres de créance

Le nouvel ambassadeur américain auprès du saint-Siège prend ses fonctions. Premièrs compte-rendus (3/10/2009)

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Le Saint-Père a reçu vendredi 2 octobre les lettres de créance des nouveaux Ambassadeurs auprès du Saint-Siège.
Parmi eux, Miguel Diaz, le représentant de Barack Obama.

Difficile de juger de la portée des propos diplomatiques (c'est le cas de le dire!) échangés dans de telles circonstances: il est d'ailleurs possible que le discours du Saint-Père n'était pas entièrement de sa main, comme on dit que c'est le cas quand il s'exprime devant les ambassadeurs. Il est clair qu'on a recherché, de part et d'autre le "terrain commun" d'entente (*).

Pour le moment, ce discours n'est disponible qu'en anglais sur le site du Vatican (mais très facile à lire), avec une notice biographique du nouvel ambassadeur, en italien

Je retiens la conclusion du Saint-Père sur la nécessité d'un "discernement clair pour tout ce qui touche la protection de la dignité humaine et le respect du droit inaliénable à la vie depuis le moment de la conception jusqu'à la mort naturelle, ainsi que la protection du droit à l'objection de conscience pour les personnels de santé et pour tous les citoyens en général".

Des propos fermes, avec cette demande "du droit à l'objection de conscience..." dont on comprend qu'il s'agit de refuser de pratiquer ou de se rendre complices d'avortements ou d'actes d'euthanasie.
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Voici ce que dit l'Agence ASCA, rapportant la réaction de Miguel Diaz.
Ne boudons pas notre plaisir, et convenons que le nouvel ambassadeur s'exprime avec gentillesse et courtoisie - sans pour autant que nous négligions la contradiction soulevée par la conclusion du saint-Père, et que nous ignorions le caractère convenu de l'exercice éminemment diplomatique que constitue la présentation des lettres de créance: ce n'était franchement pas le moment de soulever les questions qui fâchent!

Miguel Diaz présente ses lettres de créance

La voix du Pape Benoît XVI et de l'Église catholique sur les "impératifs moraux du monde" est "unique", et les États-Unis respectent profondément le Saint-Siège et sa "voix morale".
Tels sont les mots prononcés par le nouvel ambassadeur américain près du Saint-Siège, Miguel H. Diaz, qui a présenté aujourd'hui ses lettres de créance au Pape Benedict XVI.
" Les Etats-Unis, a t'il affirmé - respectent profondément le Saint-Siège comme entité souveraine, comme acteur humanitaire et comme autorité morale unique dans le monde".
Diaz a dit que le président américain Barack Obama avait été "profondément touché" par sa rencontre avec le pontife en Juillet, et avait apprécié l'opportunité d'entendre son point de vue sur de nombreuses questions importantes".
Le nouvel ambassadeur a également souligné que les priorités urgentes sur l'échiquier mondial décrites récemment par le Pape dans l'encyclique Caritas in veritate, "coïncident avec celles exprimées par le président Obama".

© Copyright ASCA


Paolo Rodari, de son côté, souligne que le Pape n'a pas remis à Miguel Diaz le mémorandum promis à Obama lors de sa visite au Vatican en juillet dernier.
Faut-il attribuer à cet "oubli" une signification particulière?
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Le pape reçoit Diaz sans lui remettre le memorandum prévu.
2 octobre 2009
PALAZZOAPOSTOLICO.IT

Lorsque le 10 juillet dernier, Barack Obama s'est rendu au Vatican, il s'est entretenu longuement avec Benoît XVI, et un peu moins avec le Secrétaire d'État du Vatican Tarcisio Bertone. Le temps était compté et ne pouvait pas faire autrement. Donc, pour remédier au problème, le Secrétariat d'État du Vatican promit à Obama qu'on lui ferait parvenir un "mémo" où seraient mentionnés tous les arguments que le Vatican estime devoir être pris en considération par les Etats-Unis.

Aujourd'hui, le pape a reçu dans le Palais apostolique de Castel Gandolfo, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, Humberto Miguel Diaz, pour la présentation des lettres de créance. On pensait que c'était l'occasion idéale, pour le Secrétariat d'État du Vatican, pour transmettre le rappel à Obama (via Diaz).
Et au contraire, cela n'a pas été le cas.
Parce que non seulement le mémo n'a pas encore été écrit, mais qu'il n'est pas dit qu'il le sera dans l'avenir. Il semble en fait qu'en guise de rappels , les points que Benoît XVI a soulevés aujourd'hui dans son discours à Diaz suffisent: la laïcité ouverte, la paix, la défense de la vie dans toutes ses conditions, un examen de l'actualité politique, économique et financière (une mondialisation, qui tienne compte de l'homme).

Notes

(*)
Un passage dont je suis étonnée qu'il n'ait pas été davantage repris par certains sites, dit clairement cette volonté de trouver un terrain d'entente, et de tendre une perche bienveillante à l'interlocuteur:

Le multilatéralisme, pour sa part, ne devrait pas être limité aux questions purement économiques et politiques; il devrait plutôt trouver son expression dans une volonté de s'attaquer à l'ensemble des questions liées à l'avenir de l'humanité et à la promotion de la dignité humaine, notamment
l'accès sécurisé à la nourriture et à l'eau, les soins de santé de base, de justes politiques régissant le commerce et l'immigration, en particulier lorsque les familles sont concernées, le contrôle du climat, la protection de l'environnement et l'élimination du fléau des armes nucléaires. En ce qui concerne cette dernière question, je tiens à exprimer ma satisfaction pour la récente réunion du Conseil de sécurité des Nations unies présidée par le président Obama, qui a unanimement approuvé la résolution sur le désarmement atomique et mis devant la communauté internationale l'objectif d'un monde exempt d'armes nucléaires. Ceci est un signe prometteur, à la veille de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
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Deux longs articles avaient été consacrés par ce site à la nomination difficile et polémique du nouvel ambassadeur américain auprès du saint-Siège, et à la biographie de Miguel Diaz.
Lire ici:
-> Nouvel ambassadeur américain au Vatican
-> Nouvel ambassadeur US au Vatican (2), avec les analyses de John Allen, de Paolo Rodari, et un article de la presse américaine hispanophone traduit par Carlota.

La nuit blanche dans les églises Le Pape: une affaire italienne, selon Allen