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Le cardinal Francis George

L'archevêque de Chicago, président de la Conférence épiscopale des Etats-Unis, s'exprime sur les relations avec Obama. Une interviewe par Paolo Rodari (7/10/2009)

A un moment où les blogs (je ne dis pas la presse, qui, fidèle à sa volonté de non-information, ignore superbement) bruissent de "l'Obama Care" (voir aujourd'hui ici), cette interviewe du cardinal Francis George par le vaticaniste Paolo Rodari est d'un intérêt crucial. Il est en effet très important de connaître le point de vue, nuancé mais sans concession, de l'épiscopat des Etats-Unis.

Texte en italien ici: http://www.paolorodari.com/...
Ma traduction:
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Interview:
Le Cardinal Francis George parle de son Amérique, de la confrontation et du dialogue avec Obama
6 octobre 2009
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Créé cardinal par Jean Paul II, placé par Joseph Ratzinger à la tête de l'épiscopat Américain, Mgr Francis George, bientôt 73 ans, archevêque de Chicago, nous explique qu'il apporte dans le magistère de tous les jours "un peu des deux papes".
Et son dernier ouvrage, en effet - il s'intitule «Dieu fait la différence: Une vision catholique de la foi, la communion et la culture» et sera présenté demain à l'Université du Latran - doit beaucoup à la fois à la philosophie et à l'anthropologie de Jean-Paul II , et “à la lutte contre l'individualisme et le relativisme propre à Benoît XVI”.
"Le livre tout entier - explique le cardinal - est contre l'individualisme et en faveur d'une vision de l'homme "en relation". L'homme est relation, même si la société d'aujourd'hui veut l'oublier. La première relation est celle de l'homme avec Dieu, vient ensuite celles avec les autres. Avec la reconnaissance de qui est Dieu, l'homme peut se mettre en relation avec les autres, avec ses frères dans l'Eglise et les individus dans la société. Une conception de l'homme qui, toutefois, ne tient pas compte de son "être" avec Dieu et avec les autres est au contraire erronée. "
Si l'être est relation, toute réalité doit être considérée dans son ensemble, échappant à l'individualisme.
«Même la politique - dit George - devrait s'habituer à regarder la réalité en évitant une fragmentation née d'une vision compartimentée des choses. La politique devrait être une vision unifiée de l'homme.
Aujourd'hui, la plus grande difficulté que nous avons en tant qu'Eglise est de communiquer à la société qu'il existe une hiérarchie des valeurs qui prend en compte l'ensemble et non seulement le particulier.
Prenez la question de l'avortement ou de la vie en général. La voix de l'Eglise se fait entendre aux Etats-Unis, mais elle suscite aussi de fortes oppositions. Et les critiques ont un seul motif: parce que notre société considère que l'individualisme et la liberté de choix sont la valeur la plus importante à protéger.
Bien sûr, à la base il y a un concept partiel de la liberté, mais le problème des valeurs demeure. Le libre arbitre est maintenant une valeur au-dessus de la vie elle-même. La défense de la vie est également considérée comme une valeur, mais la liberté de choix est considérée comme une valeur plus importante. Et la chose est évidente aussi quand on parle de la guerre: on va en guerre pour protéger la liberté, mais souvent au nom de la liberté, la vie est sacrifiée. C'est pour cela que l'avortement est mis à l'arrière-plan, parce qu'il y a une conception réductrice de la liberté. Au fond, c'est un concept de liberté qui ne tient pas compte de Dieu, que l'homme est une relation avec Dieu, qu'il n'est pas seul."
George explique qu'avec l'administration Obama, son église, même et surtout sur les questions éthiques, a toujours souhaité la coonfrontation: "La confrontation également entre des vues opposées, la confrontation qui parfois devient une lutte, mais qui reste loyale."
- C'est-à-dire?
"La morale de l'Eglise sur certains sujets, n'a jamais changé. Je ne vois pas de différences de pensée dans l'église. L'Osservatore Romano - c'est vrai - a écrit une dizaine de lignes favorables à Obama, certains autres cardinaux peuvent avoir parlé en termes élogieux de l'administration américaine actuelle, mais au-delà des trouvailles journalistiques, le fait est là: l'Eglise ne peut pas se trahir elle-même. Prenez la guerre en Irak: nous avons fait une déclaration contre la guerre dès le début. A présent, nous sommes pour un désengagement responsable, qui soit mené avec prudence. Mais notre morale est toujours la même.
Ce sont les politiciens et les politiques qui ont changé.
Parfois, il peut nous arriver de nous identifier avec un parti, parfois avec une autre. Mais la substance ne change pas. Il y a quarante ans l'avortement était illégal en Amérique et il n'y avait aucune connotation politique. Et l'Eglise, aujourd'hui comme il y a quarante ans, alors que la question morale de l'avortement est devenue une question politique, défend la vie et condamne toute interruption volontaire de grossesse ".
- Obama, quand il a été reçu par le pape, s'en est allé avec Dignitas personae, l'instruction du Vatican sur les questions de bioéthique. S'agissait-il d'une ouverture?
"Je ne veux pas mettre en doute sa sincérité.
Nous, pour l'instant, nous ne pouvons rien faire d'autre qu'espérer "



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