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Berlicche écrit à son neveu (3)

Il est cette fois question des mémoires du Cardinal Martini. La lettre date de mai 2008, époque à laquelle de "bonnes feuilles" en avaient été reproduites dans Repubblica, présentées par... Marco Politi (9/10/2009)

Cette lettre de Berlicche remonte à Mai 2008, elle est manifestement d'une autre plume (elle est d'ailleurs signée "Berlicche", et non "pseudo Berlicche"), elle est parue sur le journal Tempi... et j'aime un peu moins; elle répond à la publication par le quotidien Repubblica de "bonnes feuilles" du livre de mémoires du Cardinal Martini, depuis lors paru en France sous le titre "Conversations nocturnes à Jérusalem".

Pour mémoire, rappelons que le Cardinal Martini est la personnalité au sein de l'institution Eglise que les medias de gauche sortent régulièrement de leur chapeau losqu'il s'agit de mettre le Saint-Père dans l'embarras.
Pour situer le livre de Martini, il suffit de lire cet article d'Henri Tincq qui lui consacrait dans Le Monde, une recension élogieux sous le titre "La leçon de réforme du cardinal Martini" (Martini + Tincq + Repubblica... il y a de quoi se méfier!).

Le blog d'IdG dans La Croix réservait une entrée à l'évènement (assortie de nombreux commentaires... édifiants, si j'ose dire) sour le titre: "Peut-on encore rêver l'Eglise".

Et Sandro Magister avait lui aussi consacré à ce moment un article au cardinal... un article mesuré, mais sans complaisancee:

(...) si l’on s’en tient au contenu du livre, le cardinal Martini apparaît très éloigné, sur bien des points, du pape actuel et de ses récents prédécesseurs.
Si l’on compare, par exemple, le "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI au Jésus que décrit le cardinal Martini dans ce livre, la distance est impressionnante.
Le livre du pape est une profession de foi en Jésus. Le cardinal Martini nous présente Jésus dans une autre perspective. Jésus est l'ami du publicain et du pécheur. Il écoute les demandes de la jeunesse. Il apporte le désordre (ndr: alors que le Jésus de Benoît XVI apporte la paix et l'amour). Avec nous, il lutte contre l'injustice.
... Le cardinal présente le Sermon sur la Montagne comme une charte des droits des opprimés.

Pas étonnant que Berlicche voit dans le vénérable prélat un supplétif (ou un idiot utile) appréciable. Gageons qu'il s'en reservira bientôt.

Je renvoie pour finir mes lecteurs à ce billet du Père Scalese que j'avais traduit sous le titre: Martini l'anti-Pape?
Commençant par une citation de l'épitre aux Corinthiens, (Chacun reçoit de Dieu son don particulier, l'un d'une manière, l'autre d'une autre), il se terminait par ces paroles sages:

Les Jésuites utilisent une très belle expression pour indiquer le rôle de ceux qui sont en retraite : « Il prie pour la Compagnie ». A plus forte raison, un Cardinal jésuite devrait, selon moi, faire vraiment cela : prier pour l'Église et pour ses Ordres religieux, plutôt que d'aller chercher de nouvelles chaires médiatiques pour y pontifier.


Texte en italien ici (Raffaella):

Mon cher Malacoda,

Cours vite en Allemagne pour acheter le dernier livre du cardinal Carlo Maria Martini et fais le promptement traduire en italien, ou bien, procure-toi le texte original, la transcription des Conversations nocturnes à Jérusalem entre l'archevêque émérite de Milan et son frère jésuite Georg Sporschill.

Découvrir que les questions et les réponses sont en allemand, devrait être intéressant: les chrétiens, excuse-moi, les catholiques ont un pape allemand qui essaie de parler l'italien et un prince éminent de l'Eglise, Piémontais de naissance, milanais par adoption, et citoyen de Jérusalem par choix, dicte son testament spirituel en allemand.

Procure-toi le texte, car dans l'anticipation qu'en publie le quotidien italien La Repubblica, je ne sais pas quels mots reflètent la pensée du cardinal, et quels mots la volonté de l'auteur de l'article, le correspondant au Vatican Marco Politi. Il se pourrait aussi que les deux coïncident.

De toutes façons, n'ayons pas de scrupules, surtout nous, et prenons comme du bon pain tout ce qui est écrit, le texte servira éventuellement de preuve à l'appui d'une future controverse; mais aujourd'hui, dans la communication c'est la loi de l'"imprinting" (l'empreinte, ndt: faut-il penser à l'empreinte génétiqe?) qui prime: Le premier message est ce qui compte (et demeure), donc, Repubblica docet (locution latine Bononia docet, Bologne enseigne, référence à la plus ancienne université d'Europe http://it.wikipedia.org/... ).

Et que dit Repubblica? Il dit que le cardinal Martini, "avoue qu'il a aussi été en conflit avec Dieu, fait l'éloge de Martin Luther, exhorte l'Eglise au courage de se réformer, de ne pas s'écarter du Concile et ne pas craindre d'affronter les jeunes" .
Sur le conflit avec Dieu, permets-moi une réplique d'avocat du diable. Quelqu'un qui s'adresse à Dieu et lui demande: "Pourquoi ne nous donnes-tu pas de meilleures idées?", crois-tu qu'il n'est pas d'accord avec, disons, les idées de Dieu ou considère t'il que Dieu n'est pas d'accord avec les siennes?

Mais ce n'est pas cela que je veux t'entretenir, mais d'une autre question que le cardinal pose à Dieu (excuse-moi de ne pas l'appeler l'Ennemi, mais avec un évêque, il y a risque de confusion): "Pourquoi avons-nous si peu de prêtres? ", déclinée avec quelques indications pour la solution du problème: «Le célibat doit être une véritable vocation. Tout le monde n'en a peut-être pas le charisme. Confier à un prêtre toujours plus de paroisses ou importer plus de prêtres venus de l'étranger n'est pas une solution. "L'Eglise devrait se donner quelques idées. La possibilité d'ordonner les viri probati (hommes mariés d'une foi éprouvée) doit être discutée. Même le sacerdoce féminin ne lui fait pas peur. "

C'est là le hic: pas la solution exposée, mais le problème soulevé: pourvoir les paroisses, administrer les affaires de l'église, gérer ce qui existe, qui a grandi au fil des siècles et pour lequel il n'y a plus assez de détermination. De notre point de vue, c'est une façon de voir idéale: celui qui gère le présent se prépare à son extinction; tandis que celui qui veut rester jeune se farde et se contente de se restructurer un peu.
Ceux qui croient en la promesse de vie éternelle savent qu'ils ont, même aujourd'hui, la vie éternellement vraie, et n'ont pas peur de recommencer toujours, même à partir de zéro, parce que l'église sera éternellement détruite et éternellement reconstruite. Le problème, souviens t'en, ce ne sont pas les prêtres, mais ceux qui ont la foi.

Ton oncle affectionné, Berlicche

P. S. "On ne peut pas rendre Dieu catholique», dit Martini. Des règles et des limites "nous en avons besoin dans la vie, mais il ne faut pas les confondre avec Dieu, dont le cœur est toujours plus grand". Je me réjouis que Chesterton soit encore peu lu: il dit qu'il est devenu catholique parce que le catholicisme "était plus large".

© Copyright Tempi, 22 Mai 2008

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