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Un Roi et un premier ministre chez le Pape

Etre catholique, est-ce une honte? Commentaire belge sur l'agenouillement du Roi Albert devant Benoît XVI et récit par le Figaro de la visite de François Fillon (13/10/2009)

J'ai relevé les deux visites importantes de samedi dernier chez le Saint-Père, et publié quelques photos éloquentes: Albert II et Paola de Belgique chez le pape , Images de la visite de François Fillon , François Fillon chez le Pape .

Il était inévitable que ces images, chargées d'un poids symbolique évident, suscitent des réactions.

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D'abord, l'attitude impressionnante, et pour moi signe très fort, du Roi des Belges (à propos, avez-vous remarqué qu'on ne dit pas Roi de Belgique, comme s'il était important de faire croire aux gens, que c'est le peuple, et non le pays, qui existe? Louis-Philippe était lui aussi "roi des français", et avant cela, la révolution avait transformé en 1789 Louis XVI, jusque là "Roi de France et de Navarre", en simple "roi des français"... ce qui permet de mesurer la portée symbolique du titre).

L'image a suscité une réaction très prévisible sur un site belge: http://www.actu24.be/... : ne nous y trompons pas, l'indulgence du "politologue" relève plus du mépris que de la défense du Roi. Son écart est toléré, pour cette fois, mais il importe de lui faire remarquer que son déplacement a coûté très cher, et qu'il est dans la ligne de mire... (étrange que le déplacement certainement beaucoup plus coûteux d'Obama à Copenhague pour essayer d'imposer sans succès les JO à Chicago, n'ait pas suscité la même vertueuse indignation).

Quelques commentaires de moi en italique, entre [..]

Albert II à genoux devant le pape : shocking ?

L'attitude de soumission totale du roi Albert II devant le pape en a choqué plus d'un. Même s'il s'agissait d'un acte privé.

Martial DUMONT
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Un homme genou à terre et échine courbée baisant l'anneau papal. En retrait, une femme voilée [note: ces laïcistes pointilleux acceptent mieux certains voiles... lorsqu'ils sont noirs et recouvrent le visage, par exemple...]. Albert et Paola ont été reçus en audience privée par le pape Benoît XVI dans le cadre de la canonisation du père Damien, dimanche.

L'image publique du roi des Belges en position de soumission totale a de quoi interpeller.

De même que celle de la reine dont le voile est aussi une forme de soumission ancestrale au sacré et au pouvoir de l'Église. Une tradition qui date de Mathusalem [note: l'auteur de l'article n'a aucune connaissance historique, et noie le poisson sous une vague référence légendaire]. Du temps où la femme, tentatrice, coquette et pouvant faire dévier le bon catholique du droit chemin, se devait de n'apparaître à l'église ou devant l'autorité ecclésiastique que voilée d'humilité et de rédemption. [note: stupéfiante insistance sur la discrète et jolie mantille blanche de la Reine!!!]

Les partisans de la laïcité complète de l'État hurlent. Certains, comme le politologue Pierre Verjans, tempèrent cependant.

« Moi, ça ne me choque pas. Parce qu'il s'agit d'un acte privé. Le roi a le droit, comme n'importe quel Belge, de gérer sa conscience comme il l'entend. » Et puis, soutient-il, crier au complot et argumenter que le geste du roi porte atteinte à la séparation entre Église et État, c'est oublier que la Belgique n'est justement pas, contrairement à la France, un état laïque. Jamais aucun texte n'a été écrit dans ce sens. Que du contraire. Depuis sa création, notre pays a toujours été étroitement lié au catholicisme. La piété extrême de Baudouin en témoigne bien. La couronne est liée à l'histoire catholique. Même si, depuis quelques années, les milieux laïques insistent pour que, dans les faits, les signes ostentatoires d'appartenance religieuse de nos représentants officiels en public disparaissent. Mais c'est tout récent. L'abandon de l'obligation d'assister au Te Deum ne date que de 1999 avec l'avènement du gouvernement arc-en-ciel.
.....
Ce qui frappe dans l'image d'Albert II dans la position de Vercingétorix devant César après la défaite d'Alésia, [note: une comparaison comme celle-là, il faut aller la chercher!!] c'est qu'on assiste à la soumission d'un chef d'État... envers un autre chef d'État, en l'occurrence celui du Vatican. On imagine mal Nicolas Sarkozy se mettre dans une telle position d'infériorité face à Benoît XVI.

Mais là encore Pierre Verjans nuance.« Ça me fait toujours bien rire quand on dit que le pape agit politiquement. On ne peut pas dire que le Vatican est un État en tant que tel. Ce n'est pas une puissance diplomatique. Et quand le pape prend des positions soi-disant politiques dans un pays qu'il visite, il ne le fait jamais vraiment en tant que chef d'État mais comme autorité morale. Donc, on ne peut pas dire non plus que l'attitude du roi est celle d'un chef d'État en représentation officielle chez un autre. Il s'agit d'un geste privé à l'égard du chef de l'Église. »
Et c'est pour cela sans doute aussi que cette photo donnera du grain à moudre à ceux qui critiquent un déplacement officiel à 50 000 euros pour aller rendre un hommage soumis et purement privé au souverain pontif...

Seconde visite remarquée, et remarquable: celle de François Fillon, accompagné de sa femme et de ses deux fils: du point de vue protocolaire, on ne peut lui faire aucun reproche.
Mais la presse s'est empressée (avec malveillance, on en jugera à la réaction du ministre) de définir le premier ministre comme "très catholique", voire "profondément croyant": on nous a déjà fait le coup avec Bayrou, le malheureux a dû se démener comme un diable - c'est le cas de le dire - pour se défaire de cette encombrante étiquette, expliquant, en contradiction avec tout l'enseignement du Pape à quel point il séparait sa foi religieuse de son engagement politique Cela ne lui a d'ailleurs pas rapporté plus politiquement, car les gens n'aiment pas les mous.
Même tableau qu'avec le Roi Albert - sauf que ce dernier n'a pas cherché à se justifier, à ma connaissance: un homme public peut se proclamer homosexuel, ou étaler des moeurs hors-norme (je me méfie des mots...), c'est même très bien vu, et s'il est attaqué, il voit se dresser une armée de petites mains prêtes à défendre son "honneur".
Mais catholique, non, quelle honte, vous n'y pensez pas!!
Et c'est pourquoi François Fillon s'est cru obligé de préciser (ce dont je ne doute pas un seul instant): «Je ne suis pas aussi pratiquant qu'on le répète. Je vais deux fois par an chez les moines de l'abbaye de Solesmes et, de temps en temps, à la messeBobo et Bobote à l'Eglise, en somme.

Voici le récit de l'envoyé spécial du Figaro: même s'il est vivant et bien mené, le ton déplaisant en a été très bien perçu par certains commentaires, plutôt intéressants, pour une fois.:

-> un musulman qui se rend régulièrement à la mosquée est un fidèle.
un chrétien qui se rend rarement à l"église est un "bigot"

-> ça pose problème à quelqu'un?
Amis journalistes du Figaro, devons-nous nous excuser d'aller à la messe? Personnellement j'y vais assez souvent et je ne m'en excuse pas.


-> Pour Le Figaro (et Fillon) aller plus de 2 fois par an à la messe = être un bigot.
Hé bien, je pense que dorénavant je n'achèterais pas plus de 2 fois par an Le Figaro (j'aurais peur de passer pour un bigot du Figaro).


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La leçon romaine de François Fillon
Bruno Jeudy
12/10/2009
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François Fillon a attendu d'être au Vatican pour le confesser [???]: «Je ne suis pas aussi pratiquant qu'on le répète. Je vais deux fois par an chez les moines de l'abbaye de Solesmes et, de temps en temps, à la messe.»
À la Villa Bonaparte, siège de l'ambassade de France auprès du Vatican, le premier ministre, qui sort de son audience chez le pape Benoît XVI, met les choses au point, il n'a rien d'un bigot.
François Fillon, qui est venu assister à Rome aux cérémonies de canonisation de la Française Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Sœurs des pauvres, n'en reste pas moins impressionné par son tête-à-tête avec le Souverain Pontife. L'audience chez le Pape est toujours un exercice délicat. Tout est affaire de style dans ce lieu où le protocole est réglé comme du papier à musique. Sur l'épaisse moquette qui conduit à la bibliothèque privée de l'évêque de Rome, la personnalité est observée par les membres de la Curie.
Au début de l'année [en réalité en juillet!!], Barack Obama est arrivé à Rome en conquérant.
En décembre 2007, Nicolas Sarkozy l'avait joué décontracté, trop décontracté, ce qui avait suscité des critiques. Accompagné de l'humoriste Jean-Marie Bigard et du curé des loubards Guy Gilbert, il n'avait pas hésité à consulter son portable sous le nez du Pape.
Quand François Fillon se présente samedi, à l'entrée des appartements privés de Benoît XVI, il choisit d'adopter une posture humble et respectueuse des lieux. À l'issue d'un échange en tête à tête de vingt-cinq minutes, à peu près aussi long que celui accordé à Sarkozy, le premier ministre a présenté au Pape son épouse, Pénélope, d'origine galloise, convertie au catholicisme, coiffée d'une mantille noire, deux de ses cinq enfants, Antoine et Édouard, et le reste de sa délégation. Une délégation où figurent des membres de son cabinet (son directeur, Jean-Paul Faugère) et des élus locaux (le sénateur Roland du Luart et le conseiller général de la Sarthe Fabien Lorne).

Le premier ministre a ensuite offert au Souverain Pontife deux livres de Stendhal, Voyages en Italie et Rome-Naples-Florence, illustrés par des peintres du romantisme, et deux CD de chants sacrés de l'abbaye bénédictine de Solesmes, le village sarthois, dont il est conseiller municipal. Le Pape a offert à son hôte un stylo en bois sculpté. «C'est pour signer vos documents», a-t-il glissé en français. «Des documents qui vous agréent», a répondu Fillon qui a également été reçu par le cardinal Tarcisio Bertone, numéro deux du Vatican.

À la sortie, Fillon lâche mi-ironique, mi-sérieux aux journalistes qui l'accompagnent : «J'espère que l'esprit qui anime ce lieu animera aussi la presse française.»
Plus tard, lors de l'inauguration du centre culturel Saint-Louis-de-France, le premier ministre reprendra à son compte le concept présidentiel de «laïcité positive» auquel il ajoute les adjectifs de «juste et apaisée». Devant les prélats français, Fillon évoque la crise économique mondiale et met en garde contre un «capitalisme qui ne doit pas être sans foi ni loi» n'hésitant pas à s'appuyer sur la «doctrine sociale de l'Église», dit-il, qui constitue selon lui, une «source de réflexion» . Ou à citer la dernière encyclique de Benoît XVI, «La charité dans la vérité» dont il a souligné «l'influence positive».

Voyage en Tchéquie: revue de presse de France Concert à Rome