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Oecuménisme idéologique

Le Père Scalese écrit à son tour sur le dérapage de Hans Küng: "Le réalisme et la prudence réclament de s'adapter aux situations. Pour l'idéologue, c'est le contraire qui est vrai: c'est la réalité qui doit adapter ses modèles". (29/10/2009)

Voir ici: Les oecuménistes comme il faut... et les autres et aussi Lu ailleurs (29 octobre)

Texte en italien ici: http://querculanus.blogspot.com/...
Ma traduction.

Jeudi 29 Octobre 2009
Oecuménisme idéologique
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Il y a quelques jours, Antonio Socci écrivait d'Eugenio Scalfari (Défendre le Pape attaqué) dans Libero qu'il avait "une démarche hiératique et - disent ses amis - semblait porter en procession sa précieuse nuque, comme s'il s'agissait d'un ostensoir". On pourrait dire la même chose d'Hans Küng, qui continue à exposer à l'adoration publique ses lamentations monotones, cette fois contre le "piratage" Romain en eaux anglicanes (Repubblica du 28 octobre 2009 et, en français, Le Monde, ndt!).

Je ne veux pas répliquer point par point à Küng: ce serait du temps perdu.
Je préfère mettre l'accent sur une attitude assez répandue chez ces progressistes qui ne parviennent pas à se résigner à la "restauration" en cours - selon eux - dans l'Église catholique.
J'ai l'impression que la lecture du dernier article du théologien allemand est révèlatrice des vraies raisons de leur attitude.

Il s'agit de la déception et la colère d'avoir été, à un moment donné, mis à l'écart, après qu'on leur ait longtemp accordé beaucoup de place et qu'ils aient été en mesure de faire et défaire, conformément à leurs visions personnelles. Avez-vous remarqué ce que dit Küng dans son article, sur le dialogue œcuménique avec les anglicans? Il avait bien commencé avec les "documents véritablement œcuméniques" de l'ARCIC "visant non pas à la piraterie, mais à la réconciliation." Mais qu'est-il advenu de ces documents? Ils ont disparu "dès que possible dans les cachots du Vatican... enfermés dans un placard, dit-il. .. Trop de théologie à la Küng"(tiré, apparemment, du livre "L'Eglise", où - selon le théologien de Tübingen - se trouvait la solution à la question de l'œcuménisme: l'Empire romain contre le Commonwealth catholique!).

Voici le vrai problème: la colère d'avoir été mis à l'écart dans la définition des stratégies à suivre dans l'Eglise. Küng s'est-il jamais demandé la raison de cette disposition? Bien sûr, pour lui, la réponse est très simple: ce n'est qu'une question de pouvoir. Je ne vais pas exclure l'existence de luttes de pouvoir au sein de l'Eglise catholique (et à la Curie romaine en particulier), je veux juste dire qu'on ne peut pas tout réduire à cette seule dimension. Ce serait une lecture idéologique de la réalité. Et c'est précisément cette lecture idéologique qui empêche Küng - et beaucoup d'autres avec lui - de voir la réalité pour ce qu'elle est vraiment.

Küng s'est-il jamais posé la question que peut-être le problème résidait dans les solutions que lui propose?
On ne peut certainement pas accuser l'Église de ne pas lui avoir accordé de l'espace, de ne lui avoir permis de diffuser ses idées et d'influencer les documents du Concile et de la théologie post-conciliaire. Mais évidemment, à un moment donné, l'Eglise a compris qu'il s'agissait d'idéologie pure, qui, au lieu de renouveler l'Eglise, conduirait à sa disparition rapide.
Les années ont montré qu'en effet, certaines attitudes ne menaient nulle part: dans les pays où la «théologie küngienne» a eu le plus d'influence, l'Eglise se réduit à un lumignon. Mais Küng ne se résigne pas: le problème vient de Rome. Si les catholiques allemands continuent à diminuer, la faute incombe à Rome, qui insiste pour ne pas vouloir suivre les solutions qu'il propose. Il n'y a pas pire aveugle que celui qui a les yeux bandés par l'idéologie.

Il n'y a rien de scandaleux à proposer, par moments, des solutions inadéquates: Errare humanun est.
Ce qui importe, c'est qu'à un certain moment, quand vous vous rendez compte de l'inadéquation de ces solutions, vous ajustiez le tir. C'est exactement ce qu'a fait de l'Eglise après Vatican II. Le réalisme et la prudence réclament de s'adapter aux situations. Pour l'idéologue, c'est le contraire qui est vrai: c'est la réalité qui doit adapter ses modèles.

Pour revenir à la question de l'œcuménisme, OK: on était parti des "documents véritablement oecuméniques" de l'ARCIC. Qu'en a t'il résulté? Ont-ils conduit à la réconciliation dans l'Eglise? Non, ils ont plutôt mené à l'ordination des femmes, à l'épiscopat aux homosexuels et à la bénédiction des couples de même sexe. Ces faits - pas des idées abstraites! - ne disent rien à Küng: pour lui, ce sont les "documents véritablement œcuméniques" de l'ARCIC qui restent toujours valables . L'Eglise, toutefois, n'est pas indifférente aux faits, elle s'adapte aux situations nouvelles et change de stratégie: puisque ces documents n'ont abouti à rien, essayons d'atteindre l'unité (peut-être pas de tous, mais seulement de quelques-uns) par un chemin différent.
Non, ce n'est pas de l'oecuménisme, mais du "piratage": plutôt que le "Commonwealth catholique... le Pape Benoît XVI est déterminé à restaurer l'Empire romain".

Encore une fois, ce qui importe, ce n'est pas l'unité réelle de l'Eglise (qui, apparemment, aujourd'hui, avec ce pape, «médiéval» semble pourtant plus proche), mais un «œcuménisme» hypothétique et totalement abstrait, qui se nourrit de lui-même dans une sorte de complaisance narcissique, et est totalement indifférents aux résultats effectis auxquels il conduit.

Les oecuménistes comme il faut... et les autres Le primat de la TAC s'exprime