Paul et Wilma
Une belle et touchante rencontre, lors du "baciamano" de l'audience du mercredi 28 octobre: un couple de hollandais, victime d'une sauvage agression à Rome en 2008, a réalisé son rêve de parler au Pape (1er/11/2009)
Source: Raffaella.
Ma traduction.
Le fait divers sordide auquel il est fait allusion, est relaté par la Repubblica (!!)
Paul et Wilma, main dans la main, couronnent leur rêve de parler au Pape
Le couple de Néerlandais agressé l'année dernière a été reçu par Benoît XVI
Franca Giansoldati
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Elle, petite, cheveux blonds et courts, jupe et bas résille blancs, regarde la Place Saint-Pierre, inondée de soleil et de foule, et sourit joyeusement.
Elle ressemble à une touriste étrangère parmi d'autres, excitée par l'attente de la rencontre avec le Pape et peut-être d'échanger quelques mots avec lui. Le cauchemar de l'an dernier, les brutalités et les violences subies dans une maison délabrée près du Ponte Galeria, où elle et son mari avaient dressé une tente pour la nuit, fatigués de rouler sur la Via Aurelia, n'ont apparemment pas laissé de traces. Wilma Van Munster ne lâche jamais, même pour un instant, la main de son mari, Paul, attendant patiemment leur tour du "baciamano". Elle le serre, le touche doucement, ils ont besoin l'un de l'autre.
A leurs côtés, à l'audience générale, ils ont été rejoints par le maire, Gianni Alemanno, à qui Wilma réserve des caresses sur son visage. "Pour nous, c'est une journée spéciale. Mon cœur est plein de gratitude".
Paul, chandail rayé et pantalon gris, se déplace encore avec difficulté, les coups l'ont tellement dévasté qu'il doit subir d'autres interventions. Si tout va bien, il pourra peut-être recommencer à pédaler avec sa Wilma. Paul et Wilma, un doux couple néerlandais d'âge moyen, ont raconté leur rêve à Papa Ratzinger.
Catholiques, ils avaient dans l'idée de se rendre à Saint-Pierre et d'y prier, et ils y sont parvenus, même si une année s'est écoulée et, même si ce n'était pas à bicyclette.
Si Dieu le veut, lui murmure le couple, ému, nous remonterons en vélo, et depuis la Hollande, cette fois, nous nous dirigerons vers la Terre Sainte, le Saint-Sépulcre et nous nous agenouillerons devant la grotte de Bethléem.
Benoît XVI a été informé de ce qu'ils ont souffert, il sait les souffrances, les coups, le vol, l'humiliation, mais il sait aussi que le pardon chrétien les a enveloppés miséricordieusement, effaçant de leur cœur la haine contre les deux bergers roumains. Ils ne nourrissent aucune rancoeur et aiment profondément l'Italie et Rome. Wilma demande une bénédiction pour son mari souffrant, et pour leur prochain pèlerinage à Jérusalem auquel ils tiennent beaucoup, et aussi "pour le maire Alemanno et toute la ville de Rome".
La rencontre d'hier a refermé une page très noire, et en ouvre une autre, faite amitié et d'espérance.
«La relation entre les touristes et la ville ne s'est jamais dégradée, et cette audience en est la preuve", a déclaré le maire Alemanno.
Ceux qui observent la scène sont émus.
Derrière les barrières, plusieurs touristes rendus curieux par le temps que le pape consacre à ces deux pèlerins anonymes s'informent pour savoir qui ils sont. Un gentilhomme de Sa Sainteté accomplissant son service sur le parvis leur offre quelques explications. Tous les yeux sont sur eux.
«Un exemple de vrais chrétiens», murmure, admirative, une femme espagnole qui immortalise la scène grâce à son portable. Paul et Wilma Van Munster, silencieux et doux, se sentent deux catholiques comme les autres, ils ne sont pas des héros, ils veulent juste parcourir à vélo les chemins de la foi.
"Quand ils ont été attaqués, ils approchaient de Rome pour rejoindre la ville éternelle. Aujourd'hui - a déclaré Alemanno - ils ont complété idéalement le pèlerinage dans la rencontre avec le pontife. Ils ont été décrits comme "courageux et indomptables", et pourtant, ils ont quelque chose de simple, qui éveille l'attendrissement. Même l'expérience horrible qu'ils ont subi n'a pas égratigné en eux la foi, l'amour du prochain, la positivité.
Plus tard, tandis qu'en compagnie d'un interprète, ils se mêlent lentement au flot des gens qui quittent la place, et s'éloignent pour admirer la colonnade, Wilma aide Paul, dont la démarche est incertaine.
"Nous éprouvons une joie incroyable".
Mais ils ne veulent rien ajouter de plus. Ils resteront quelques jours à Rome.
"Nous sommes heureux."
© Copyright Il Messagero, 29 Octobre 2009
