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Polémiques!

Trois livres français, coup sur coup, contre le Pape, après une interviewe d'une "spécialiste" (1er/11/2009)

Il y a unanimité dans la réprobation, dans différentes nuances, évidemment, qui vont de l'anticléricaliste de caricature et piètre journaliste, au prélat mondain anonyme, sorte de croisement entre Hans Kung et Jacques Gaillot, en passant par la dame catéchiste bien élevée.
Tout est la faute du Pape austère et déconnecté, qui s'est révélé incapable de reprendre la lourde succession "médiatique" du "charismatique" Jean-Paul II (en oubliant un peu vite que Joseph Ratzinger a été la tête du précédent pontificat pendant un quart de siècle).
Et pourtant, il y a en Italie, au moins, une toute autre lecture de ce Pontificat, et par les plus grands, toujours les mêmes, Magister, Messori, Tornielli, sans oublier un vrai vaticaniste, comme Salvatore Izzo.
En France, cette autre lecture n'a pas droit de cité.


Trois livres en français paraissent coup sur coup, sur ou contre le Pape: l'effroyable (je pèse mes mots) "Erratum XVI", tissu de calomnies déjà évoqué ici (et en piles épaisses dans toutes les grandes surfaces "culturelles", qu'on ne peut plus vraiment appeler librairies), le quatrième courageux opus anonyme de Pietro di Paoli (après avoir déliré sur l'avenir de la papauté, dans Vatican 2035, puis encensé un certain Invité de Catelgandolfo qui vient pourtant de péter publiquement et lamentablement les plombs, il est cette fois "Dans la peau d'un évêque", et déverse des méchancetés très peu chrétiennes sur lesquelles je compte bientôt revenir), et, comme pour paraître équilibrer le tout, un livre sirupeux et hypocrite de Bernard Lecomte, déjà auteur d'un interrogatif "Benoît XVI, dernier Pape européen", et qui, n'ayant pas le courage de critiquer ouvertement, ne nous en explique pas moins par A plus B pourquoi et combien "ce" Pape ne "passe" pas dans l'opinion.
Un livre très pernicieux, car à une première lecture, il peut sembler bienveillant et équilibré, propre à neutraliser en quelque sorte les deux autres.
Il ne l'est pas. D'une façon insupportable, il y concède au Pape de l'indulgence pour ses "erreurs" de communication, ou ses erreurs tout court (à travers les épisodes Ratisbonne, Williamson, Recife et préservatif) . Etablissant une sorte de symétrie entre les "fautes" des medias, et ces "erreurs" de Benoît XVI, comme si elles étaient dans le même plan .
Dans un entretien publié sur un site suisse, l'auteur écrit par exemple:
--------------
On ne s'improvise pas grand communicateur à 84 (sic!!) ans. Mais je suis profondément convaincu que son successeur devra changer de communication. (*)
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Ce qui est indécent, consternant d'incompréhension, de mauvaise foi et de sécheresse de coeur, venant d'un prétendu spécialiste!!!

Je vous laisse rechercher éventuellement le titre du livre. Il ne mérite pas de publicité. Même la couverture, qui doit beaucoup au génie des concepteurs de Photoshop pour présenter une image floutée du Saint-Père, censée évoquer son image brouillée dans les medias, participe à l'intention malveillante.

Je me pose à chaque fois la question: faut-il en parler?
A défaut, le mensonge va donc se substituer aux faits, et fera peut-être l'histoire, conforté par le témoignage - relayé sur Radio Vatican en français, ce qui ne laisse pas de surprendre - d'une prétendue décodeuse du pape!
Il faut réécouter en effet avec attention l'interviewe très complaisante que fait subir à IdG une journaliste de Radio Vatican - qui, plus que la personnalité ou les propos du Saint-Père, décode plutôt... les frustrations de sa profession et les réserves des "catholiques adultes": désormais, le "meilleur" que l'on pourra espérer entendre sur Benoît XVI, ce sera "ça", déjà abondamment lu, hélas, sous la plume de John Allen:

"Benoît XVI est incompris parce qu'il n'entre pas dans le système médiatique d'aujourd'hui (c'est ça qui m'a interessée, ajoute-t'elle bizarrement, comme si elle était une éthologue s'occupant des moeurs d'une espèce animale en voie de disparition !). Est-ce qu'aujourd'hui, on peut être Pape, c'est-à-dire assumer un rôle dans le monde médiatique d'aujourd'hui extrêmement important, en refusant les codes, les clés de ce système médiatique? C'est le pari de Benoît XVI qui n'a pas voulu changer - je crois qu'il aurait dit aux cardinaux qui l'ont élu,lors du Conclave "moi, je ne changerai pas", et effectivement, il n'a pas voulu changer sa manière de faire, et c'est ça qui est intéressant. Est-ce qu'on peut se passer de ces codes et de tout ce système médiatique, et quand même essayer de faire passer un message? C'est ça qui est un peu compliqué avec Benoît XVI, de ça sont nées un certain nombre d'incompréhensions entre lui et l'opinion publique".

(A écouter ici)

J'en viendrais presque à douter de ce que j'ai portant vu de propres mes yeux, et à plusieurs reprises: un Pape humain, gentil, adoré des gens (les foules nombreuses qui se déplacent pour l'écouter, en tout cas), une personnalité délicate, douce, sensible, émouvante, raffinée, sublime, représentant le meilleur de la culture européenne - c'est peut-être ce qu'on lui repproche - un charisme (dans deux sens au moins du terme) singulier et indéniable.
Bientôt, on va en arriver à se poser des questions. Les prétendus faits qu'on nous met sous le nez se résument à cette absurde et récurrente constatation: ce Pape n'est pas de taille pour affronter le "challenge" (c'est ainsi que ces gens s'expriment, ne sachant même plus exprimer des idées en français) de succéder à "l'extraordinaire" communicant que fut Jean-Paul II - pourtant traîné dans la boue, en son temps. Si c'était le cas, cela signifierait d'ailleurs que Jean Paul II a fait à son successeur le pire des legs. Ce n'était bien sûr pas son intention.

Je sais, on va m'objecter que je devrais m'en moquer, et avec moi tous ceux qui aiment le Saint-Père: CE Saint-Père, puisqu'il faut mettre les points sur les "i", dont le visage et toute la personne irradient la pureté, la bonté, l'intelligence, et dont les admirateurs, quoiqu'en disent les medias, sont au moins aussi nombreux que les contempteurs.
Je ne l'idéalise pas ( et quand bien même!), le suivant depuis quatre ans et demi, et ayant effectué deux séjours dans sa Bavière natale: comme il l'a dit lors de son voyage en Pologne à propos de Jean-Paul II, et citant Goethe: lorsqu'on veut connaître un poète, on veut savoir où il a vécu. Je crois que je le connais mieux que ceux qui prétendent aujourd'hui en faire le portrait - à charge!

Et puis non! je ne me résigne pas
Puisque lui-même appelle les catholiques à s'impliquer dans les médias, je trouve extrêmement grave que presque personne n'élève la voix avec force pour contrer les mensonges qui sont en train de s'imposer partout, donc de modeler l'opinion, de la pire des façons. A-t'on besoin de mentir, pour s'opposer à lui?
Il ne suffit pas de dire "le Vatican doit apprendre à utiliser les medias", et faire comme s'il s'agissait d'un phénomène météorologique incontrôlable: il faut au contraire réagir, démentir, contrer, défendre, peut-être même attaquer.
L'homme qui représente le Christ sur la terre, celui qu'on appelle "le Vicaire", lorsqu'il s'agit d'attaquer son principe, mérite d'être défendu avec bec et ongles.

(*)
Le Saint-Père est parfaitement conscient de l'enjeu que représente la "communication", il en aborde même l'aspect technique dans le discours prononcé jeudi devant les participants à l'Assemblée Plénière du Conseil Pontifical des Communications Sociales. (Nouveaux médias: un défi pour l'évangélisation )
Sans doute ne donne-t'il pas à ce mot le même sens que les hommes de medias, pour qui les "codes médiatiques" évoqués par IdG ne sont qu'un mode d'emploi de ficelles (de préférence grosses) afin de tromper les gens. Pour lui, au contraire, il s'agit d'utiliser au mieux les moyens techniques prodigieux mis à notre disposition par la science, pour transmettre au plus grand nombre, justement, la Vérité, dans la Parole de Dieu - et, pourquoi pas (c'est moi qui le rajoute) dans la sienne?

Aujourd'hui, fête de tous les Saints Anti-catholicisme