"Marianne" (le journal) et "JFK" épinglés
par Yvan Rioufol. A propos des faux dissidents. (24/11/2009)
Sur son blog, Yvan Rioufol, s'en prend au numéro de la semaine dernière, qui prétendait dénoncer les faux rebelles sous ce titre élégant: "Politiquement incorrect: mon oeil!".
La grande classe!
Rioufol en était - parmi d'autres qui ne m'inspirent d'ailleurs qu'une sympathie modérée, voire une franche antipathie (Guy Carlier, Bigard, Rama Yade... de qui se moque t'on en effet, d'ailleurs, personne n'a jamais eu l'idée de les prendre pour des rebelles, sinon Marianne, pour son articulet).
Quand Marianne se veut politiquement incorrect
Ivan Rioufol
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On se croirait dans une cour d'école : il n'y a qu'"un vrai politiquement incorrect" et c'est Jean-François Kahn. Na ! C'est à cette affligeante promotion que se prête, dans Marianne cette semaine, une partie de la rédaction: celle qui fait là où on lui demande. L'hebdomadaire (qui assure régulièrement avoir toujours raison) a lâché ses censeurs contre ceux qui "disent n'importe quoi". J'ai l'honneur d'en être....
(...)
La suite ici: http://blog.lefigaro.fr/rioufol/
Personnellement, cela fait longtemps que j'ai percé à jour ce vilain petit canard.
Relire ici: Lettre à Marianne, et ici: Assez ... entre autre.
Le thème de cet article est évidemment destiné à rappeler JFK au bon souvenir des populations sans mémoire, car il vient de sortir, sous le titre "Dernière salve", le 3e tome de son Dictionnaire impolitiquement correct. Après avoir collé à la roue de Bayrou, il paraît (dixit le site de ... Marianne, on n'est jamais si bien servi que par soi-même!), qu'il rêve désormais d'une carrière de "thinktanker" (rien que ça... et d'abord, qu'est-ce que cela veut dire?)
De passage ce midi dans une grande surface culturelle à laquelle je ne tiens pas à faire de pub, j'ai eu en main ladite "Dernière salve" (dont on souhaite qu'elle sera vraiment la dernière!).
Le livre se présente sous forme d'un lexique.
Comme je le fais par réflexe dans ce genre de situation, j'ai regardé l'inévitable entrée "Benoît XVI".
Là, qu'on me permette de saluer le courage impressionnant de ce grand pourfendeur du prêt-à penser.
Qu'on en juge (j'ai sorti un calepin pour noter ce morceau de bravoure exceptionnel):
Benoît XVI:
Pape extrêmement confit, et pas seulement en dévotion.
Maton du dogme.
Peu conciliant, et peu conciliaire.
Tire la corde par un bout, tandis que la Société la tire par l'autre: en sens inverse.
En voilà un qui n'a pas peur de se faire embastiller! Dans les cachots du Vatican peut-être? chapeau!
Deux pages plus loin, à la même lettre B, il y avait une entrée "Berlusconi".
Rebelote: même courage, même volonté de se dresser contre la meute, de s'opposer au lynchage.
Admirable!
Berlusconi (Silvio):
Archétype de ces conservateurs officiellement accros à l'ordre et à la loi... qui ne se rendent jamais à une partouze sans leur crucifix. Faites ce que je vous dis, mais nymphette pas ce que je fais (ndr: quel subtil jeu de mot!)
J'ai refermé le livre, j'en avais assez lu.
Une formidable réponse lui était indirectement donnée dans cet article à méditer paru en juillet sur un site italien VRAIMENT non conformiste (Come Don Chisciotte ) trouvé grâce... au père Scalese, et intitulé "Le club des faux dissidents".
Je l'avais traduit ici: http://benoit-et-moi.fr/2009-II/...
Extrait:
Les faux dissidents se reconnaissent parce qu'ils jouissent d'un espace médiatique dont un vrai dissident peut seulement rêver. Ils sont comme schizophrènes : ils déplorent le manque d'attention médiatique mais en réalité, ils en profitent (par exemple ils écrivent dans les grands titres) ; ils criminalisent le système actuel mais ils lui appartiennent, recevant de l'argent de sociétés appropriées bien insérées dans le système ; avec les mots, ils voudraient faire la révolution, mais ils se gardent bien d'aller au-delà des limites établies. En outre, ils ont des nombreux paladins qui les défendent à épées tirées lorsque quelqu'un ose mettre en doute leur honnêteté....
Un système qui fabrique même les dissidents pourrait être mis sous une botte de fer, vu que les gens ne seraient pas en mesure de voir d'autres « luttes » contre le système que celles voulues par le système même.
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