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Van Rompuy: qui c'est, celui-là?

Le nouveau président de l'Union européenne. Qui se rappelle encore de la motion contre le Pape votée en mars dernier par le parlement belge? (26/11/2009)

Alors que la France ne bruissait que de "la main d'Henry" (le footballeur), en toute discrétion et en toute opacité, l'Union Européenne se dotait d'un président nommé, et d'une responsable de la diplomatie.
Je n'ai pas honte de dire que j'ignore tout de leur rôle, et des circonstances qui les amènent à ces postes. Tout a été fait pour qu'il en soit ainsi, et que les "citoyens" s'en désintéressent. Le pouvoir est devenu définitivement anonyme et anti-démocratique.
Les grands medias, de leur côté, ont en effet été très soucieux de nous expliquer que ces nominations de "deux personnalités effacées" n'avaient aucune importance. Ou plutôt, qu'il s'agissait là d'un "duo pour une Union européenne au rabais". Dormez, braves gens, sous vos bonnets de coton, le "super-état" s'occupe de tout.
On lira à ce sujet cet article de Reuters sur le site de l'Express.fr.

Pour nous, catholiques, il est peut-être bon de nous rafraîchir la mémoire. Au moins à ceux qui ne se souviennent plus de la motion scandaleuse déposée contre le Pape en mars dernier par le parlement belge, à la suite de l'affaire dite du préservatif (*).
Une honte pour la Belgique, auquel le nouveau président de l'UE n'était pas étranger.

C'est ce que fait cet article en italien publié sur le journal Libero, et traduit par moi.
Texte en italien: Raffaella.

Le Vatican attend les premiers gestes du "catholique" adulte Van Rompuy
Gianfranco Amato
Presidente di Scienza e Vita di Grosseto
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Herman Van Rompuy, qui est-ce?
Ce Carnéade (*) de la politique internationale vient d'être nommé premier président de l'Union européenne.
Catholique modéré (ndt: ???), atlantiste, Van Rompuy revendique les racines judéo-chrétiennes de l'Europe et se montre sceptique sur l'entrée de la Turquie dans l'Union. Bon médiateur - au point de se voir affublé du surnom d'"horloger des compromis impossibles" - on dit qu'il aime bien proclamer publiquement son inspiration à la doctrine sociale de l'Eglise.
Cela suffit pour susciter l'enthousiasme des catholiques de chez nous.
Pourtant, le Saint-Siège a accueilli avec extrême précaution la nouvelles de sa nomination.
Oui, parce que c'est le même Van Rompuy qui occupe aujourd'hui le poste de Premier ministre de Belgique.

Le Vatican n'a pas oublié la visite désagréable, le 15 avril dernier, de l'ambassadeur belge auprès du ministre des Affaires étrangères du Vatican, Mgr Dominique Mamberti, afin de lui transmettre la résolution du Parlement de Bruxelles contenant la "condamnation des déclarations inacceptables du pape lors de son voyage en Afrique" et la note officielle de protestation subséquente au Saint-Siège. (*)

Même l'Espagne de Zapatero, ou la France hyper-laïque n'en étaient jamais arrivées là.
La résolution condamnant le Pape Benoît XVI a été approuvé par le Parlement belge le 3 Avril 2009 par 95 voix pour (y compris les démocrates-chrétiens flamands, et parmi eux le premier ministre Van Rompuy), 18 contre (avec les nationalistes d'extrême droite flamande) et 7 abstentions.

Le Vatican n'a pas non plus oublié les paroles que prononça à cette occasion, le même Van Ropuy, en défense de la sentence: "Ce n'est pas au Pape de remettre en cause les politiques de santé publique, qui bénéficient d'un soutien unanime et qui sauvent chaque jour des vies".

Dure et irritée, telle fut la réponse du secrétairiat d'Etat du Saint-Siège (*)b à travers une note qui, après avoir parlé de "campagne de dénigrement" contre le Pape Benoît XVI, alla jusqu'à "déplorer qu'une assemblée parlementaire ait pu critiquer le Saint-Père sur la base d'un extrait d'interview tronqué et sorti de son contexte, qui a été utilisée par certains groupes avec une intention claire d'intimider, comme pour dissuader le pape de donner son avis sur certains sujets, dont la pertinence morale est évidente, et d'enseigner la doctrine de l'Eglise ".
L'Osservatore Romano lui-même ne fut pas tendre: "Le respect évident envers une institution de représentation démocratique ne doit pas faire oublier l'obligation tout aussi légitime obligations envers la liberté d'expression d'une (!!!) autorité religieuse à laquelle se réfèrent plus d'un milliard de femmes et d'hommes dans le monde entier, en particulier lorsque ses déclarations n'ont pas été comprises dans leur intention. "

L'épisode du blâme belge contre l'Eglise catholique, et l'attitude tenue par Van Rompuy à l'époque, n'est certainement pas un motif d'espoir pour les catholiques, étant donné que le Parlement européen a condamné le Pape et le Saint-Siège pour violation des droits de l'homme une trentaine de fois, alors que les pays comme Cuba et la Chine n'ont pas subi plus d'une douzaine de réprimandes de Bruxelles. En additionnant rapports, motions, questions et déclarations écrites présentées par des députés au cours des treize dernières années, on arrive à plus de 60 attaques contre le Saint-Siège et l'Eglise catholique, ayant toujours pour objet d'essayer de le faire apparaître comme un dangereux repaire de fondamentalistes.

L'Europe que Van Rompuy devra représenter est celle-là même qui a jugé "déplorable les ingérences de l'Eglise et des communautés religieuses dans la vie publique et politique des États, surtout lorsqu'elles visent à limiter les droits de l'homme et les libertés fondamentales, comme dans les domaines sexuel et de la reproduction, ou lorsqu'elles favorisent et encouragent la discrimination", et qui a déploré les églises qui prônent "l'exclusion des femmes dans la hiérarchie "(résolution 13/3/2002).

Durant le triste épisode de la résolution parlementaire belge, l'intervention du chrétien-démocrate Van Rompuy consista simplement à atténuer le texte original de la sentence qui parlait de «déclarations dangereuses et irresponsables», obtenant qu'il fût modifié en "affirmations inacceptables". Un compromis au rabais qui ne fait certes pas honneur à quelqu'un qui est candidat pour représenter l'Union européenne.

Mais qu'avait dit exactement le pape au journaliste Philippe Visseyrias, de France 2, lors de ce voyage en Afrique?
A la question:
"Sainteté, la position de l'Église catholique sur la façon de lutter contre le sida est souvent considéré comme irréaliste et inefficace. Affronterez-vous le thème pendant le voyage? ",
il donna cette réponse, a braccio (http://benoit-et-moi.fr/2009-I/...):
"Je dirais le contraire. Je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente et la plus forte dans la bataille contre le Sida est vraiment l'Église catholique avec ses structures, ses mouvements et communautés. Je pense à Sant'Egidio qui fait tant dans la lutte contre le Sida, aux 'camilliani', aux soeurs qui se consacrent aux malades. On ne peut pas surmonter le problème du Sida seulement avec l'argent, qui aussi est nécessaire, s'il n'y a pas une âme qui sait appliquer une aide. Et on ne peut pas surmonter ce drame avec la distribution de préservatifs, qui au contraire augmentent le problème. La solution peut être double, une humanisation de la sexualité et une vraie amitié envers les personnes souffrantes, la disponibilité, même avec des sacrifices personnels, à être avec les souffrants. Ceci est notre double force: rénover l'homme intérieurement, lui donner la force spirituelle et humaine pour avoir un comportement juste et en même temps la capacité de souffrir avec les souffrants dans les situations d'épreuve. Cela me semble la juste réponse que l'Église donne, une contribution importante ".

Telles sont les paroles jugées inacceptables par le "catholique Van Rompuy", au point de mériter une condamnation officielle par un acte parlementaire. Cela ne semble pas un très bon départ pour cette pauvre Union européenne.

Notes (*)

Carnéade:
En 156 av. J.-C., il fut chargé d'une ambassade à Rome, avec Diogène de Babylone (un Stoïcien) et Critolaos (un Péripatéticien), pour faire exempter les Athéniens de l'amende reçue pour le sac d'Orope.
Son discours sur la justice effraya Caton l'Ancien; Lactance raconte à propos de cette rencontre qu'un jour, Carnéade avait argumenté en un sens, et que le lendemain, il tint exactement le discours inverse, réfutant la justice qu'il avait louée la veille. ..
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L'indécente motion belge
Pour mémoire... Voir ici: http://benoit-et-moi.fr/2009-I/...
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A vrai dire, la réaction du Vatican n'a pas été si dure que ça.
Il faut relire ce que disait le Père Scalese à ce sujet:
"La première chose à faire est de rappeler les nonces pour consultations ; convoquer au Secrétariat d'État les ambassadeurs respectifs et délivrer une note de protestation et exiger de leurs gouvernements des excuses publiques et des rétractations de ce qu'ils ont affirmé (n'est-ce pas ainsi que font les organisations juives ?). Et, si ce n'est pas fait, rompre les relations diplomatiques".

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