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Fogiel et le "disque du Pape"

A propos d'un pauvre "débat culturel" animé par un pauvre vendeur de soupe informative. (9/12/2009)

Le blog de Bernard Lecomte, sur lequel je suis arrivée un peu par hasard, proposait hier un billet intitulé Désarmante Frigide Barjot.

Il commençait ainsi:
Marc-Olivier Fogiel avait programmé, ce mardi matin, sur Europe 1, un petit moment d’antipapisme primaire, polémique et binaire...

Je suis donc allée "réécouter", pas uniquement par masochisme, ledit "petit moment":
http://www.europe1.fr/Radio/Videos-podcast/...

Allez-y, si vous avez le coeur bien accroché, et dix minutes à perdre.
On y voit Virginie Merle (alias Frigide Barjot, décidément, je n'aime pas ce nom) essayant crânement de "défendre" le Pape, et "le disque du Pape" au micro de Marc-Olivier Fogiel, et "contre" un dessinateur de Charlie-Hebdo et le pauvre Guy Carlier: le premier, auteur sans doute de ces taches de boue qui passent pour une expression d'esprit français dans certains milieux, mais dont le nom ne me dit rien, s'en fichait d'ailleurs éperdument, et on se demande à quel titre il avait été invité, ou plutôt, on ne le comprend que trop. Il n'a pris que très peu la parole, pour dire les banalités anti-cléricales que l'on peut attendre du nauséabond torchon sur papier - désolée, je ne trouve pas d'autre mot - qui l'emploie: franchement, ce type a un siècle de retard, on se croirait revenu en 1905, et s'il pouvait comprendre à quel point le Pape est plus moderne que lui, à quel point c'est LUI qui est "ringard" il rougirait de honte jusqu'aux oreilles.

FB vaut franchement mieux que son pseudo: elle a été plutôt pugnace (même si j'ai assez peu apprécié sa façon de battre sa coulpe pour les fautes de l'Eglise, et si elle a prononcé quelques inexactitudes, comme "il a été élu Pape à l'âge où Jean-Paul II est mort"), elle est sympathique, et très probablement sincère, et peut-être sera t'elle parvenue à convaincre les éléments les plus sains de l'auditoire matinal de la station. De ce côté là, c'est plutôt positif, et elle s'en est bien tirée.

Mais le pseudo-débat, "modéré" par l'odieux et ricanant personnage qui sévit chaque matin pendant 3 heures sur la radio, m'a convaincue une fois de plus qu'aucun dialogue n'est possible avec certains. Je cite Joseph Ratzinger: "Là, le Créateur a eu vraiment la main lourde". Personnellement, je n'ai pas envie de les convaincre, et même pas de discuter avec eux. J'aurais peur de me salir, littéralement, et j'ai juste envie de leur dire "giù le mani - bas les pattes de notre Pape". On ne peut pas davantage les convaincre, qu'on ne peut convertir le diable. C'est impossible, et en regardant l'émission, j'ai vraiment eu sous les yeux le visage hideux du mensonge (évoqué encore par Joseph Ratzinger à propos des contestataires de 68 dans les facultés de théologie allemandes).
Je leur en veux, non pas tant de ce qu'ils disent, finalement, qui est si attendu, tellement nul et si consternant de bêtise que c'en est pitoyable, mais de me rendre méchante, ce que je ne suis pas, du moins je le crois.

Juste une petite précision: le dessinateur "humoristique" s'est permis de qualifier le disque d'"opération de propagande" [sait-il le vrai sens noble de ce terme? En latin (médiéval), propaganda est l'adjectif verbal de propagere signifiant littéralement « ce qui doit être propagé », wikipedia] au profit de l'Eglise. Comme si la station qui l'invitait ne passait pas son temps à en faire, de la propagande, et au pire sens du terme - c'est-à-dire publicité cachée éhontée pour les copains, et bourrage de crâne permanent!
Je voudrais sur ce point apporter mon témoignage personnel. Pour faire de la propagande efficace, il faut des relais médiatiques bienveillants (ce n'est manifestement pas le cas ici) et surtout un réseau commercial derrière.
J'ai commandé le disque en Italie, mais j'ai appris entre-temps qu'il était disponible en France.
Je suis passée chez Virgin: introuvable.
A la Fnac, au fin fond du magasin, dans le cagibi où a été reléguée la musique classique, j'ai vu une toute petite affiche - format A5 - avec l'illustration de la pochette du disque, et le titre ALMA MATER, sans aucune mention du nom du Pape. J'ai demandé à un vendeur, qui m'a amené un exemplaire, caché dans le bas d'une gondole. Par comparaison, les dernières sussurations de Charlotte Gainsbourg ont droit à des gondoles pleines à l'entrée du magasin, à côté des caisses, et à des posters géants (et aussi à une émission spéciale de 2 heures sur la même station de radio).
Propagande, disent-ils?
Mais qui peut encore les croire, sur quelque sujet que ce soit? Dommage que FB, alias Virginie Merle, n'ait pas eu la présence d'esprit de leur faire remarquer

Je termine en citant un ministre de leur amis: "Etre traîné dans la boue par vous, c'est un honneur".
Et cette fois, c'est vrai.

En attendant Copenhague... Un merle blanc dans les jardins du Vatican