Actualités Images La voix du Pape Visiteurs Livres Sites reliés Lu ailleurs Index Recherche
Page d'accueil La voix du Pape

La voix du Pape


Pie XII vénérable Noël Statistiques du site Le Pape et les artistes Retour des anglicans République tchèque Un an déjà Le blog du P. Scalese Navigation Dernières entrées

Missa pro eligendo Romano Pontifice



La fameuse homélie du 18 avril 2005 sur la dictature du relativisme. Le Saint-Père y a fait allusion lors de la catéchèse du 16 décembre (16/12/2009)

Et c'est là que je me suis aperçue qu'il n'était pas si évident d'en trouver le texte intégral.
Le voici donc, pour notre bonheur, et notre réflexion, traduit en français, et dans sa version originale en italien.



Homélie du cardinal Joseph Ratzinger, doyen du Collège des cardinaux, lors de la messe "pro eligendo Romano Pontifice" du 18 avril 2005 en la Basilique Saint-Pierre

En cette heure de grande responsabilité, nous écoutons avec une attention particulière ce que le Seigneur nous dit avec ses propres mots. Des trois lectures, je voudrais choisir seulement quelques passages, qui nous concernent directement dans un moment comme celui-ci.
La première lecture nous propose un portrait prophétique de la figure du Messie – un portrait qui trouve toute sa signification à partir du moment où Jésus lit ce texte dans la synagogue de Nazareth, lorsqu’il dit : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture » (Lc 4, 21). Au centre du texte prophétique, nous trouvons une parole qui – au moins à première vue – apparaît contradictoire. Le Messie, parlant de lui, dit être envoyé « annoncer une année de grâce de la part du Seigneur, un jour de vengeance pour notre Dieu » (Is 61, 2). Ecoutons, avec joie, l’annonce de l’année de miséricorde : la miséricorde divine place une limite au mal, nous a dit le Saint-Père. Jésus-Christ est la miséricorde divine en personne : rencontrer le Christ signifie rencontrer la miséricorde de Dieu. Le mandat du Christ est devenu le nôtre à travers l’onction sacerdotale ; nous sommes appelés à proclamer, pas seulement par des paroles mais par notre vie, et avec les signes efficaces des sacrements, « l’année de miséricorde du Seigneur ». Mais que veut dire Isaïe lorsqu’il annonce le « un jour de vengeance pour notre Dieu » ? Jésus, à Nazareth, dans sa lecture du texte prophétique, n’a pas prononcé ces mots, il a conclu en annonçant l’année de la miséricorde. Est-ce la raison du scandale qu’a produit ensuite sa prédication ? Nous ne le savons pas. En tout cas, le Seigneur a offert son commentaire authentique de ces paroles par sa mort en croix. « Il a porté nos péchés dans son corps sur le bois de la croix », dit saint Pierre (1 P 2, 24). Et saint Paul écrit aux Galates : « Le Christ nous a rachetés de cette malédiction de la loi, devenu lui-même malédiction pour nous, car il est écrit : maudit soit celui qui pend au gibet, afin qu’aux païens passe dans le Christ Jésus la bénédiction d’Abraham et que par la foi nous recevions l’Esprit de la promesse » (Ga 3, 13s).
La miséricorde de Dieu n’est pas une grâce à bon marché, elle ne suppose pas la banalisation du mal. Christ porte dans son corps et dans son âme tout le poids du mal, toute sa force destructrice. Il brûle et transforme le mal dans la souffrance, dans le feu de son amour souffrant. Le jour de la vengeance et l’année de la miséricorde coïncident dans le mystère pascal, dans le Christ mort et ressuscité. Telle est la vengeance du Dieu : lui-même, dans la personne du Fils, souffre pour nous. Plus nous sommes touchés par la miséricorde du Seigneur, plus nous entrons en solidarité avec sa souffrance et devenons prêts à accomplir dans notre chair « ce qui manquer aux épreuves du Christ » (col 1, 24) .

Passons à la deuxième lecture, à la lettre aux Ephésiens. Là, il s’agit, en substance, de trois choses : en premier lieu, des ministères et des charismes dans l’Eglise, comme don du Seigneur ressuscité et monté au ciel ; donc, de la maturation de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, comme condition et contenu de l’unité dans le corps du Christ ; et, enfin, de la participation commune à la croissance du corps du Christ, c’est-à-dire de la transformation du monde dans la communion avec le Seigneur.
Arrêtons-nous seulement sur deux points. Le premier est le chemin vers « la maturité du Christ », comme le dit, un peu en simplifiant, le texte italien. Plus précisément nous devrions, selon le texte grec, parler de la « mesure de la plénitude du Christ », à laquelle nous sommes appelés à parvenir pour être réellement adultes dans la foi. Nous ne devrions pas rester des enfants dans la foi, comme des mineurs. En quoi consiste être enfant dans la foi ? Saint Paul répond que cela signifie être « ballotté et emporté à tout vent de la doctrine » (Ep 4, 14). Description très actuelle !
Combien de vents de doctrines avons-nous connu au cours de ces dernières décennies, combien de courants idéologiques, de modes de pensée… La petite barque de la pensée de nombreux chrétiens, bien souvent, a été agitée par ces vagues, jetée d’un extrême à l’autre : du marxisme au libéralisme, jusqu’au libertinisme ; du collectivisme à l’individualisme radical ; de l’athéisme à un vague mysticisme religieux ; de l’agnosticisme au syncrétisme et ainsi de suite. Chaque jour, naissent de nouvelles sectes, réalisant ce que disait saint Paul sur l’imposture des hommes, sur l’astuce qui entraîne dans l’erreur (cf Ep 4, 14). Avoir une foi claire, selon le Credo de l’Eglise, est souvent étiqueté comme fondamentalisme. Tandis que le relativisme, c’est-à-dire se laisser porter « à tout vent de la doctrine », apparaît comme l’unique attitude digne de notre époque. Une dictature du relativisme est en train de se constituer qui ne reconnaît rien comme définitif et qui ne retient comme ultime critère que son propre ego et ses désirs .

Nous, en revanche, nous avons une autre mesure : le Fils de Dieu, l’homme véritable. C’est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi qui suit les vagues de la mode n’est pas « adulte ». Une foi adulte et mûre est profondément enracinée dans l’amitié avec le Christ. C’est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et nous donne le critère pour discerner entre le vrai et le faux, entre l’imposture et la vérité. C’est cette foi adulte que nous devons faire mûrir, c’est vers cette foi que nous devons guider le troupeau du Christ. Et c’est cette foi – seulement la foi – qui crée l’unité et se réalise dans la charité. Saint Paul nous offre à ce propos – en opposition aux péripéties continuelles de ceux qui sont comme des enfants ballottés par les vagues – une belle parole : faire la vérité dans la charité, comme formule fondamentale de la vie chrétienne. En Christ, la vérité et la charité coïncident. Dans la mesure où nous nous approchons du Christ, y compris dans notre vie, vérité et charité se mêlent. La charité sans vérité serait aveugle ; la vérité sans charité serait comme « une cymbale qui retentit » (1 Co,13, 1).
Venons maintenant à l’Evangile. De sa richesse je voudrais seulement extraire deux petites observations. Le Seigneur nous adresse ces merveilleuses paroles : « Je ne vous appelle plus serviteurs ... Mais je vous appelle amis » (Jn 15,15). Nous nous sentons seulement, et si souvent, des serviteurs inutiles ; et cela est vrai (cf Lc 17, 10). Malgré cela, le Seigneur nous appelle amis, il fait de nous ses amis, il nous donne son amitié.
Le Seigneur définit l’amitié de deux manières. Il n’y a pas de secrets entre amis : le Christ dit tout ce qu’il entend du Père ; il nous donne sa pleine confiance, et, avec la confiance, il nous donne aussi la connaissance. Il nous révèle son visage, son coeur. Cela nous montre sa tendresse pour nous, son amour passionné qui va jusqu’à la folie de la croix. Il s’en remet à nous, il nous donne le pouvoir de parler avec son être intime : « ceci est mon corps... », « je t’absous »... Il nous confie son corps, l’Eglise. Il confie sa vérité à nos esprits faibles et à nos mains fragiles - le mystère de Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, le mystère de Dieu qui « a tant aimé le monde qu’il lui a donné son fils unique » (Jn, 3, 16). Il nous élevé au rang d’amis - et nous, comment répondons-nous ?
Le second élément par lequel Jésus définit l’amitié, est la communion des volontés. « Idem velle - idem nolle » était aussi pour les romains la définition de l’amitié. « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15, 14). L’amitié avec le Christ correspond à ce qui est exprimé dans la troisième demande du notre Père : « Que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel ». A l’heure de Gethsémani, Jésus a transformé notre volonté humaine rebelle en une volonté conforme à la volonté divine et unie à elle. Il a souffert tout le drame de notre autonomie - et, c’est justement en portant notre volonté dans les mains de Dieu, qu’il nous donne la vraie liberté : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mt 21,39). Notre rédemption se réalise dans cette communion des volontés : être ami de Jésus, devenir amis de Dieu. Plus nous aimons Jésus, plus nous le connaissons, plus notre vraie liberté grandit et plus croit la joie d’être sauvé. Merci Jésus pour ton amitié !
L’autre élément de l’Evangile, que je voulais souligner, est le discours de Jésus sur le fait de porter du fruit : « Je vous ai institué pour que alliez, que vous portiez du fruit et un fruit qui demeure » (Jn 15, 16). C’est ici qu’apparaît le dynamisme de l’existence du chrétien et de l’apôtre : je vous ai institué pour que vous alliez... Nous devons être animés d’une sainte inquiétude : l’inquiétude de porter à tous le don de la foi et de l’amitié avec le Christ. En vérité, l’amour, l’amitié de Dieu, nous a été donné pour qu’il parvienne aussi aux autres. Nous avons reçu la foi pour la donner aux autres - nous sommes prêtres pour servir les autres. Et nous devons porter un fruit qui demeure. Tous les hommes veulent laisser une trace qui demeure. Mais que reste-t-il ? Ce n’est pas l’argent. Ce ne sont pas les bâtiments et encore moins les livres. Toutes ces choses disparaissent après un certain temps, plus ou moins long. La seule chose qui subsiste dans l’éternité, c’est l’âme humaine, l’homme créé par Dieu pour l’éternité. C’est ainsi que le fruit qui demeure est celui que nous avons semé dans l’âme humaine - l’amour, la connaissance ; le geste apte à toucher le coeur ; la parole qui ouvre l’âme à la joie du Seigneur. Alors, allons et prions le Seigneur, pour qu’il nous aide à porter du fruit, un fruit qui demeure. C’est seulement ainsi que la terre, de vallées de larmes, sera transformée en jardin de Dieu.
Revenons enfin, et encore une fois, à la lettre aux Ephésiens. La lettre dit - avec les paroles du psaume 68 - que le Christ, en montant au ciel « a distribué ses dons aux hommes » (Eph. 4, 8). Le vainqueur distribue des dons. Et ces dons sont apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et maîtres. Notre ministère est un don du Christ aux hommes, pour construire son corps - le monde nouveau. Vivons notre ministère comme cela, comme don du Christ aux hommes ! Mais, en cette heure, prions surtout avec insistance le Seigneur, pour qu’après le grand don du Pape Jean-Paul II, il nous donne à nouveau un pasteur selon son coeur, un pasteur qui nous guide à la connaissance du Christ, à son amour, à la vraie joie.
Amen.

CAPPELLA PAPALE
Missa pro eligendo Romano Pontifice

OMELIA DEL CARDINALE JOSEPH RATZINGER
DECANO DEL COLLEGIO CARDINALIZIO
------------------------------------------------
Patriarcale Basilica di San Pietro

Lunedì 18 aprile 2005
> Is 61, 1 - 3a. 6a. 8b - 9
> Ef 4, 11 - 16
> Gv 15, 9 - 17

* * * * * *
In quest’ora di grande responsabilità, ascoltiamo con particolare attenzione quanto il Signore ci dice con le sue stesse parole. Dalle tre letture vorrei scegliere solo qualche passo, che ci riguarda direttamente in un momento come questo.


La prima lettura offre un ritratto profetico della figura del Messia – un ritratto che riceve tutto il suo significato dal momento in cui Gesù legge questo testo nella sinagoga di Nazareth, quando dice: “Oggi si è adempiuta questa scrittura” (Lc 4, 21). Al centro del testo profetico troviamo una parola che – almeno a prima vista – appare contraddittoria. Il Messia, parlando di sé, dice di essere mandato “a promulgare l’anno di misericordia del Signore, un giorno di vendetta per il nostro Dio.” (Is 61, 2). Ascoltiamo, con gioia, l’annuncio dell’anno di misericordia: la misericordia divina pone un limite al male - ci ha detto il Santo Padre. Gesù Cristo è la misericordia divina in persona: incontrare Cristo significa incontrare la misericordia di Dio. Il mandato di Cristo è divenuto mandato nostro attraverso l’unzione sacerdotale; siamo chiamati a promulgare – non solo a parole ma con la vita, e con i segni efficaci dei sacramenti, “l’anno di misericordia del Signore”. Ma cosa vuol dire Isaia quando annuncia il “giorno della vendetta per il nostro Dio”? Gesù, a Nazareth, nella sua lettura del testo profetico, non ha pronunciato queste parole – ha concluso annunciando l’anno della misericordia. É stato forse questo il motivo dello scandalo realizzatosi dopo la sua predica? Non lo sappiamo. In ogni caso il Signore ha offerto il suo commento autentico a queste parole con la morte di croce. “Egli portò i nostri peccati nel suo corpo sul legno della croce…”, dice San Pietro (1 Pt 2, 24). E San Paolo scrive ai Galati: “Cristo ci ha riscattati dalla maledizione della legge, diventando lui stesso maledizione per noi, come sta scritto: Maledetto chi pende dal legno, perché in Cristo Gesù la benedizione di Abramo passasse alle genti e noi ricevessimo la promessa dello Spirito mediante la fede” (Gal 3, 13s).

La misericordia di Cristo non è una grazia a buon mercato, non suppone la banalizzazione del male. Cristo porta nel suo corpo e sulla sua anima tutto il peso del male, tutta la sua forza distruttiva. Egli brucia e trasforma il male nella sofferenza, nel fuoco del suo amore sofferente. Il giorno della vendetta e l’anno della misericordia coincidono nel mistero pasquale, nel Cristo morto e risorto. Questa è la vendetta di Dio: egli stesso, nella persona del Figlio, soffre per noi. Quanto più siamo toccati dalla misericordia del Signore, tanto più entriamo in solidarietà con la sua sofferenza – diveniamo disponibili a completare nella nostra carne “quello che manca ai patimenti di Cristo” (Col 1, 24).

Passiamo alla seconda lettura, alla lettera agli Efesini. Qui si tratta in sostanza di tre cose: in primo luogo, dei ministeri e dei carismi nella Chiesa, come doni del Signore risorto ed asceso al cielo; quindi, della maturazione della fede e della conoscenza del Figlio di Dio, come condizione e contenuto dell’unità nel corpo di Cristo; ed, infine, della comune partecipazione alla crescita del corpo di Cristo, cioè della trasformazione del mondo nella comunione col Signore.

Soffermiamoci solo su due punti. Il primo è il cammino verso “la maturità di Cristo”; così dice, un po’ semplificando, il testo italiano. Più precisamente dovremmo, secondo il testo greco, parlare della “misura della pienezza di Cristo”, cui siamo chiamati ad arrivare per essere realmente adulti nella fede. Non dovremmo rimanere fanciulli nella fede, in stato di minorità. E in che cosa consiste l’essere fanciulli nella fede? Risponde San Paolo: significa essere “sballottati dalle onde e portati qua e là da qualsiasi vento di dottrina…” (Ef 4, 14). Una descrizione molto attuale!

Quanti venti di dottrina abbiamo conosciuto in questi ultimi decenni, quante correnti ideologiche, quante mode del pensiero... La piccola barca del pensiero di molti cristiani è stata non di rado agitata da queste onde - gettata da un estremo all’altro: dal marxismo al liberalismo, fino al libertinismo; dal collettivismo all’individualismo radicale; dall’ateismo ad un vago misticismo religioso; dall’agnosticismo al sincretismo e così via. Ogni giorno nascono nuove sette e si realizza quanto dice San Paolo sull’inganno degli uomini, sull’astuzia che tende a trarre nell’errore (cf Ef 4, 14). Avere una fede chiara, secondo il Credo della Chiesa, viene spesso etichettato come fondamentalismo. Mentre il relativismo, cioè il lasciarsi portare “qua e là da qualsiasi vento di dottrina”, appare come l’unico atteggiamento all’altezza dei tempi odierni. Si va costituendo una dittatura del relativismo che non riconosce nulla come definitivo e che lascia come ultima misura solo il proprio io e le sue voglie.

Noi, invece, abbiamo un’altra misura: il Figlio di Dio, il vero uomo. É lui la misura del vero umanesimo. “Adulta” non è una fede che segue le onde della moda e l’ultima novità; adulta e matura è una fede profondamente radicata nell’amicizia con Cristo. É quest’amicizia che ci apre a tutto ciò che è buono e ci dona il criterio per discernere tra vero e falso, tra inganno e verità. Questa fede adulta dobbiamo maturare, a questa fede dobbiamo guidare il gregge di Cristo. Ed è questa fede - solo la fede - che crea unità e si realizza nella carità. San Paolo ci offre a questo proposito – in contrasto con le continue peripezie di coloro che sono come fanciulli sballottati dalle onde – una bella parola: fare la verità nella carità, come formula fondamentale dell’esistenza cristiana. In Cristo, coincidono verità e carità. Nella misura in cui ci avviciniamo a Cristo, anche nella nostra vita, verità e carità si fondono. La carità senza verità sarebbe cieca; la verità senza carità sarebbe come “un cembalo che tintinna” (1 Cor 13, 1).

Veniamo ora al Vangelo, dalla cui ricchezza vorrei estrarre solo due piccole osservazioni. Il Signore ci rivolge queste meravigliose parole: “Non vi chiamo più servi… ma vi ho chiamato amici” (Gv 15, 15). Tante volte sentiamo di essere - come è vero - soltanto servi inutili (cf Lc 17, 10). E, ciò nonostante, il Signore ci chiama amici, ci fa suoi amici, ci dona la sua amicizia. Il Signore definisce l’amicizia in un duplice modo. Non ci sono segreti tra amici: Cristo ci dice tutto quanto ascolta dal Padre; ci dona la sua piena fiducia e, con la fiducia, anche la conoscenza. Ci rivela il suo volto, il suo cuore. Ci mostra la sua tenerezza per noi, il suo amore appassionato che va fino alla follia della croce. Si affida a noi, ci dà il potere di parlare con il suo io: “questo è il mio corpo...”, “io ti assolvo...”. Affida il suo corpo, la Chiesa, a noi. Affida alle nostre deboli menti, alle nostre deboli mani la sua verità – il mistero del Dio Padre, Figlio e Spirito Santo; il mistero del Dio che “ha tanto amato il mondo da dare il suo Figlio unigenito” (Gv 3, 16). Ci ha reso suoi amici – e noi come rispondiamo?

Il secondo elemento, con cui Gesù definisce l’amicizia, è la comunione delle volontà. “Idem velle – idem nolle”, era anche per i Romani la definizione di amicizia. “Voi siete miei amici, se fate ciò che io vi comando” (Gv 15, 14). L’amicizia con Cristo coincide con quanto esprime la terza domanda del Padre nostro: “Sia fatta la tua volontà come in cielo così in terra”. Nell’ora del Getsemani Gesù ha trasformato la nostra volontà umana ribelle in volontà conforme ed unita alla volontà divina. Ha sofferto tutto il dramma della nostra autonomia – e proprio portando la nostra volontà nelle mani di Dio, ci dona la vera libertà: “Non come voglio io, ma come vuoi tu” (Mt 21, 39). In questa comunione delle volontà si realizza la nostra redenzione: essere amici di Gesù, diventare amici di Dio. Quanto più amiamo Gesù, quanto più lo conosciamo, tanto più cresce la nostra vera libertà, cresce la gioia di essere redenti. Grazie Gesù, per la tua amicizia!

L’altro elemento del Vangelo - cui volevo accennare - è il discorso di Gesù sul portare frutto: “Vi ho costituito perché andiate e portiate frutto e il vostro frutto rimanga” (Gv 15, 16). Appare qui il dinamismo dell’esistenza del cristiano, dell’apostolo: vi ho costituito perché andiate… Dobbiamo essere animati da una santa inquietudine: l’inquietudine di portare a tutti il dono della fede, dell’amicizia con Cristo. In verità, l’amore, l’amicizia di Dio ci è stata data perché arrivi anche agli altri. Abbiamo ricevuto la fede per donarla ad altri – siamo sacerdoti per servire altri. E dobbiamo portare un frutto che rimanga. Tutti gli uomini vogliono lasciare una traccia che rimanga. Ma che cosa rimane? Il denaro no. Anche gli edifici non rimangono; i libri nemmeno. Dopo un certo tempo, più o meno lungo, tutte queste cose scompaiono. L’unica cosa, che rimane in eterno, è l’anima umana, l’uomo creato da Dio per l’eternità. Il frutto che rimane è perciò quanto abbiamo seminato nelle anime umane – l’amore, la conoscenza; il gesto capace di toccare il cuore; la parola che apre l’anima alla gioia del Signore. Allora andiamo e preghiamo il Signore, perché ci aiuti a portare frutto, un frutto che rimane. Solo così la terra viene cambiata da valle di lacrime in giardino di Dio.

Ritorniamo infine, ancora una volta, alla lettera agli Efesini. La lettera dice - con le parole del Salmo 68 - che Cristo, ascendendo in cielo, “ha distribuito doni agli uomini” (Ef 4, 8). Il vincitore distribuisce doni. E questi doni sono apostoli, profeti, evangelisti, pastori e maestri. Il nostro ministero è un dono di Cristo agli uomini, per costruire il suo corpo – il mondo nuovo. Viviamo il nostro ministero così, come dono di Cristo agli uomini! Ma in questa ora, soprattutto, preghiamo con insistenza il Signore, perché dopo il grande dono di Papa Giovanni Paolo II, ci doni di nuovo un pastore secondo il suo cuore, un pastore che ci guidi alla conoscenza di Cristo, al suo amore, alla vera gioia. Amen.

On ne connaît que ce qu'on aime Jean de Salisbury et la dictature du relativisme