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La Cour des Gentils

Extrait du discours des Voeux de la Curie Romaine (22/12/2009)

Les voeux à la Curie ne sont pas encore traduits intégralement en français, laissons ce soin au site du Saint-Siège.
(Texte en italien: http://www.vatican.va/..).
Le long texte de 4 pages a surpris les commentateurs plus par ce qu'il n'a pas dit que par ce qu'il a dit.
Mais seuls des "observateurs" peu attentifs pouvaient supposer qu'il allait parler des violentes polémiques qui ont secoué cette année la barque de Pierre.
Il s'est exprimé très longuement sur l'Afrique, qui est vraiment au coeur de ses préoccupations (cela n'intéresse pas les medias, car les medias ne s'intéressent à l'Afrique que lorsqu'il s'agit de culpabiliser l'Occident) puis, beaucoup plus brièvement, à son voyage "en Jordanie et en Terre Sainte", et il a eu ces mots (VIS):
"Ma visite à Yad Vashem fut également un moment d'émotion... à ce mémorial... de la cruauté humaine, d'une folie humaine perpétrée par une idéologie aveugle et sans justification, au nom de laquelle des millions de personnes ont été assassinées et qui avait pour but final de chasser Dieu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de Jésus. Yad Vashem est avant tout un monument qui témoigne contre la haine et qui appelle à la purification, au pardon et à l'amour".

Presque à la fin du discours, il a consacré un paragraphe à sa visite en République tchèque, c'est celui que j'ai choisi de traduire.
Il y développe l'idée biblique de "Cour des Païens". Ces païens d'aujourd'hui, avec qui l'Eglise devrait selon lui avoir un dialogue culurel un peu comme avec les autres religions, ne sont-ils pas, par exemple, de ce courant que les italiens appellent "les athées dévots"?

-> Sur le grand succès de ce voyage, revoir ici: République tchèque

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(..)
Je voudrais dire un mot de gratitude et de joie pour mon voyage en République tchèque.
Avant ce voyage j'avais été averti qu'il s'agissait d'un pays avec une majorité d'agnostiques et d'athées, où les chrétiens constituent plus qu'une minorité. La surprise a été d'autant plus joyeuse de voir que partout, j'ai été entouré par une grande cordialité et une grande amitié; que les grandes liturgies ont été célébrées dans une atmosphère joyeuse de foi; et que dans les milieux universitaires et de la culture, mes paroles ont rencontré une vive attention; que les autorités de l'Etat m'ont témoigné une grande courtoisie et ont fait tout leur possible pour contribuer au succès de ma visite.
Je serais à présent tenté de dire quelque chose sur la beauté du pays et sur le magnifique témoignage de la culture chrétienne, qui seul rend cette beauté parfaite.
Mais je considère comme particulièrement important que même les personnes qui se considèrent comme athées ou agnostiques, doivent nous tenir à coeur autant que les croyants (devono stare a cuore a noi come credenti.).
Lorsque nous parlons de nouvelle évangélisation, ces personnes pourraient prendre peur. Elles ne veulent pas se voir comme objets de mission, ni renoncer à leur liberté de pensée et de volonté. Mais la question de Dieu reste présente aussi pour eux, même s'ils ne peuvent pas croire dans le caractère concret de son attention pour nous.
À Paris, j'ai parlé de la recherche de Dieu comme du motif fondamental dont est né le monachisme occidental et, avec lui, la culture occidentale.
Comme premier pas de l'évangélisation, nous devons essayer de garder vivante (éveillée) cette recherche, nous devons nous soucier que l'homme n'écarte pas la question de Dieu comme question essentielle de son existence. Nous préoccuper qu'il accepte cette question et la nostalgie qui se cache en elle.
Je pense ici à la parole que Jésus citant le prophète Isaïe, à savoir que le Temple devrait être une maison de prière pour tous les peuples (cf. Is 56, 7; Mc 11, 17). Il pensait à ladite cour des Gentils (des Païens), qu'il débarassa d'affaires extérieures, afin qu'il y ait un espace libre pour les païens qui voulaient prier là, le Dieu unique, même s'ils ne pouvaient pas prendre part au mystère au service duquel l'intérieur du temple était réservé.
Espace de prière pour tous les peuples - pensant ainsi aux personnes qui ne connaissent Dieu, pour ainsi dire, que de loin; qui sont insatisfaits de leurs dieux, leurs rites, leurs mythes; qui veulent le Pur et le Grand, même si Dieu est pour eux le "Dieu inconnu" (cf. Actes 17, 23). Ils devaient pouvoir prier le Dieu inconnu, et ainsi, être en rapport avec le vrai Dieu, même au milieu des ténèbres variées.
Je pense que l'Eglise aujourd'hui devrait ouvrir également une «cour des Gentils» où les hommes pourraient en quelque sorte s'accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d'avoir trouvé l'accès à son mystère, au service duquel est la vie intérieure de l'Eglise. Au dialogue avec les autres religions doit maintenant s'ajouter le dialogue avec ceux pour qui la religion est quelque chose d'étranger, à qui Dieu n'est pas connu et qui cependant, ne voudraient tout simplement pas rester sans Dieu, mais au moins s'en approcher, comme Inconnu.
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