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Art et religion

Décidément, la rencontre du Saint-Père avec les artistes en novembre prochain à la Chapelle Sixtine suscite beaucoup de réactions.
C'est un sujet qui me passionne, et Carlota autant que moi. (21/9/2009)
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Audience prochaine du Pape aux artistes
Audience du Pape aux artistes (2)

Nous attendons donc avec une réelle impatience le discours de Benoît XVI...

Carlota

Il n’est pas de bon ton d’être passéiste, ce qui démontre paraît-il une peur de l’avenir et un enfermement sur soi même, mais ….
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L’on dit que les églises doivent aller avec leur temps (ou la mode !) pour bien montrer leur intégration dans le siècle, de même que celle de leurs fidèles. Nos églises contemporaines ont été faites par des architectes qui ont aussi fait de barres d’immeubles (déshumanisées ?)…ou des édifices aux formes d’une géométrie plus qu’épurée.
L’attrait de la mode se retrouvait déjà au XIXème siècle comme en témoigne l’église de la Madeleine qui suit l’engouement pour le monde gréco-romain du Ier Empire, tandis qu’une vague de construction de grands édifices néogothiques, aujourd’hui jugés par certains particulièrement laids, a été à l’origine de la disparition de nombreuses petites églises séculaires, il est vrai, déjà bien malmenées pendant la Révolution!
Et pourtant les églises des siècles passés sont des livres d’art religieux à elles seules. Elles sont aussi le témoignage de tous les chrétiens qui nous ont précédés et qui semblent nous encourager dans notre foi (même si nous n’en voyons qu’une infime partie du fait notamment de la disparition de la foisonnante polychromie médiévale). Rappelons-nous aussi que la Contre-Réforme a été également artistique et combien de chefs d’œuvres en sont nés, face à l’austérité de la nouvelle Religion Réformée.
Il y a sans doute plus besoin de cœur que de cours pour accueillir le beau. D’autant plus à une époque où l’on a fait de la vérité une valeur relative… et que cette relativité s’est introduite bien évidemment dans l’Art mais malheureusement aussi dans la Religion.
Et pourtant la contemplation du beau nous porte tellement plus facilement vers Dieu…Faites l’essai, regarder un vrai vitrail ancien traversé par la lumière, écouter un Te Deum aux grands orgues ! Et ce n’est sans doute pas par hasard que des jeunes générations de catholiques se tournent vers la liturgie traditionnelle et pas seulement « les lefebvristes » malgré ce que veulent nous faire croire les médias.

Nota :
Pour réfléchir sur la notion d’Art notamment en peinture à partir de l’apparition de nouveaux progrès techniques de la seconde moitié du XIXe siècle, le livre sans doute très polémiste mais néanmoins intéressant de Jean-Louis Harouel, « La grande falsification - L'art contemporain » (ed. Jean Cyrille Godefroy 2009) vaut peut-être le détour.

Commentaire (de moi)

Je n’ai pas de connaissances particulières en architecture.
Pour distinguer la beauté de la laideur, je me fie généralement à mon instinct, qui n’est pas si mauvais conseiller.
La beauté (comme la laideur) est intemporelle, mais il faut admettre devant les faits que les dernières décennies nous ont donné peu d’occasions de l’admirer. Et cela vaut pour tous les arts, ou prétendus tels, comme le cinéma, la haute couture, la « littérature »… et la « musique », qui n’en finissent pas de s’auto-caricaturer. Que dire alors de la peinture et de l’architecture ? Et cela devient encore plus choquant - et surtout problématique - lorsqu’il s’agit d’art « sacré ».

Notre époque est celle de l’exploit technologique, et du néant artistique. Il s’agit d’une sorte de transfert du génie humain (alors que la Renaissance, par exemple, avait réussi à conjuguer un peu les deux, mais dans un rapport de force inverse).
Ne rêvons, on ne pourra pas inverser cette tendance.

Je ne trouve pas que les églises néo-gothiques qui ont été construites en France (mais pas seulement) dans la seconde moitié du XIXème siècle et au début du XXème sont laides…
Elles sont modestes, certes, conventionnelles peut-être, mais elles parlent à nos yeux et à notre cœur. Le clocher est ce qui identifie le mieux le village français (ce n’est pas pour rien si Mitterrand l’avait utilisé pour illustrer sa campagne électorale) et sa disparition annoncée n’est pas sans poser de graves problèmes (lire à ce sujet l’article au titre assez stupéfiant dans La Vie, qui continue à passer auprès de beaucoup de gens pour un journal catholique : "Faut-il abattre les clochers?" .

Parlant de l‘église d’Aschau , le village de Bavière où il avait passé une partie de son enfance, le Saint-Père évoquait avec attendrissement dans ses mémoires (je crois…) « notre jolie petite église ».
Elle date de cette époque, puisqu’il me semble qu’en 1990, une cérémonie avait été organisée en présence du cardinal Ratzinger pour fêter son centenaire..
Et elle porte fièrement ce qu’un lecteur du Père Scalese, se référant au vocabulaire moderne du marketing, appelle le « family style » : ces quelques éléments communs à différents produits qui rendent une marque reconnaissable

La communication du Pape Saint Corbinien et la bête