Le petit Jésus de Prague
Les précisions érudites de mon amie Carlota (27/9/2009)
Le très Saint Père s’est adressé aux représentants de la République tchèque dans la Salle d’Espagne (Španělský Sal) du palais présidentiel de Prague et il a notamment parlé de la maison Europe.
Aussi après les très belles histoires racontées par « la Porte Latine » sur l’Enfant Jésus de Prague, je ne résiste pas à l’envie de vous adresser un petit complément d’information, cette fois-ci d’origine espagnole, sur la petite statue de Prague qui est la parfaite illustration de notre si précieux héritage chrétien et européen. Cet enfant Jésus qui lève le doigt c’est aussi un signe pour que nous regardions de nouveau et avec enthousiasme le futur en tournant le dos à cette culture de mort qui essaie de nous cerner de toutes parts avec de fausses promesses de liberté.
Quand Maximilien II de Habsbourg (Roi de Bohème et de Hongrie et empereur du Saint Empire Romain Germanique) épouse en 1548 sa cousine, Marie d’Espagne, fille de Charles Quint, les liens entre les familles nobles de Bohème et d’Espagne se resserrent encore. Quand la nouvelle Impératrice s’installe à Prague, dans sa suite se trouve doña María Manríquez de Lara, fille de don García Manríquez de Lara et de doña Isabel de Bregsano (une noble dame italienne – Rappelons-nous : au XVIème siècle une partie de l’Italie est espagnole par héritage, alliance ou conquête). En 1566, la fille de la famille se marie avec un noble de Bohême, Vratislav de Pernstejn, et elle garde avec elle une statue de l’Enfant Jésus sculptée en Espagne (Málaga dit-on). L’une de ses filles, Polixena, épouse à son tour un noble tchèque, Zdenek Adalbert de Lobkowitz. Voilà comment une statuette dont les caractéristiques sont celles des écoles de sculpture religieuses andalouses du XVIème siècle est arrivée à Prague.
Source de l’information: M ª Pilar Mijares Bejerano o.c.d.s. (Cadix 2009). http://www.geocities.com/jesuspraga/historia.htm
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Notes:
-> La Bohême (Čechy en tchèque, Böhmen en allemand) est actuellement l'une des composantes de la République tchèque avec la Moravie et une petite partie de la Silésie.
-> Bregsano, le nom de la dame italienne, est peut-être déformé ou incomplet
-> De la statue rapportée par une dame anglaise au XVème siècle, point d’élément !
-> La « salle espagnole » (Španělský Sal) du palais impérial, aujourd’hui palais présidentiel, a été construite par Rodolphe II de Habsbourg (fils de Marie d’Espagne et petit-fils de Charles Quint).
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L’enfant Jésus de Prague a eu toujours une place dans le cœur des Espagnols du fait, bien sûr, de l’origine de la statue ; des liens familiaux des souverains d’Espagne et de Bohème ; de la dévotion des carmélites ; mais aussi peut-être pendant plusieurs décennies parce que cette statuette était en quelque sorte le symbole de la résistance au totalitarisme soviétique, pour une Espagne anticommuniste.
