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Les catho-citoyen(ne)s du Comité de la jupe

... étrange association de mots, aux réminiscences pas très heureuses.
Carlota leur rafraîchit la mémoire (14/10/2009)

Le comité de la jupe cherche en ce moment à capter l'attention des medias, et il a tellement réussi son coup que j'en ai parlé moi-même à deux reprises ici ( Lu ailleurs , 9 et 13 octobre) - pas pour lui faire de la pub, mais parce qu'il me paraît important de contrer la démarche qui inspire ses membres, et demontrer que nous ne sommes pas dupes.
Le comité organise à cet effet des marches "catho-citoyennes" (sic!) dans la plus pure tradition de l'agitprop, qui indique bien le caractère politique très marqué à la gauche culturelle de leur action de subversion.

Il n'est donc pas étonnant de trouver sur leur site www.comitedelajupe.fr la bénédiction (virtuelle!) d'un prince de l'Eglise.
Pas n'importe lequel: il s'agit du cardinal Martini (Berlicche écrit à son neveu (3) ) - un prélat dont il est peut-être exagéré de dire que "la compétence, la sagesse et le discernement sont reconnus par tous"
Un des membres du mouvement a en effet trouvé dans son livre Conversations nocturnes à Jérusalem (traduit en fait en français sous le titre "Le rêve de Jérusalem") un chapitre sur le rôle des femmes dans l'Eglise qui lui apparaît comme le manifeste idéal du mouvement.
Il écrit (c'était juste avant la "marche" de dimanche dernier qui a selon les organisateurs rassemblé 400 personnes - c'est-à-dire probablement deux fois moins, et encore! - mais qui n'en a pas moins été relayée avec fracas par l'ensemble des grands medias, pour qui tout est bon quand il s'agit d'attaquer l'Eglise, surtout de l'intérieur):
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Quand on lit le dernier livre d’entretiens du Cardinal Martini (le rêve de Jérusalem, DDB, 2009), on a la surprise de lire dans sa quatrième partie , « pour une Église ouverte » (p. 165 à 169)
comme une bénédiction adressée précisément pour le Comité de la Jupe…
Alors, à quelques jours de la première marche des « cathos citoyen-ne-s », ne boudons pas notre plaisir en partageant ces quelques pages heureuses et appelantes, venant de la part d’un homme à la compétence, la sagesse et le discernement reconnus par tous.
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Bon, je laisse la parole à Carlota, qui s'adresse au Comité en question avec des argument bien plus percutants (et plus concrets) que moi, qui me suis contentée d'exposer ici des généralités.

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Carlota:


Je suis assez terrifiée par les revendications corporatistes des « citoyennes » catholiques du « comité de la jupe ». Le mot comité évoque malencontreusement dans mon esprit une assez pénible époque où l’on parlait de salut public et où les citoyennes « tricoteuses » après être descendues dans la rue, étaient particulièrement assidues à certains spectacles, mais c’est sans doute une association d’idées complètement fortuite ! (*)

Je ne vais pas rappeler les récurrentes revendications de certaines personnes dont ce fameux « comité de la jupe » qui semble faire beaucoup parler de lui en ce moment, et qui reprend sans vraiment d’originalité les habituelles attaques contre l’Église Catholique dont la position pleine de Foi et de sagesse a encore été rappelée hier par notamment Monseigneur Castet, évêque de Luçon (Vendée).
Cependant je m’étonne, toujours et encore, que ces manifestant(e)s s’obstinent à vouloir faire leur propre église de l’Église Catholique qui n’est pas notre église comme l’a dit le Très Saint Père, mais celle du Christ. Ces dames et les, paraît-il, religieux qui les soutiennent, ne pourraient-ils trouver, si je puis m’exprimer ainsi, chaussures à leurs pieds, dans les différentes églises anglicanes ou réformées comme par exemple celle de Suède dont certains vantent l’ouverture d’esprit. Il n’y a que l’embarras du choix, voire même au sein de la religion musulmane qui, semble-t-il, ne met pas d’intermédiaires entre les vrais croyants et Allah.

Par contre je voudrais revenir sur l’association des mots citoyen(ne)s et catholiques que j’ai du mal à comprendre.
En effet je conçois tout à fait qu’un(e) catholique ait le devoir d’agir en catholique dans les actes de sa vie de citoyen(ne) bien qu’il me semble que cela soit a priori assez rarement le cas aujourd’hui si j’en juge par les lois et décisions politiques qui régissent notre pays et qui sont bien souvent contraires à la religion catholique notamment pour ce qui concerne le respect de la vie. Mais je crois utile de rappeler qu’il y a malheureusement aussi parmi les baptisés (et ceux qui sont malgré tout enfants de Dieu dans l’attente du baptême) bien des personnes qui ne sont pas reconnues avec tous les attributs de la citoyenneté même si ces personnes ont plus de 18 ans. Je pense notamment aux handicapés mentaux sous tutelle qui ne sont pas des citoyens tout à fait comme les autres puisqu’ils n’ont pas le droit de vote, auxquels il faut ajouter les personnes âgées qui perdant la tête peuvent être placées également sous tutelle. Nous pouvons aussi évoquer tous les enfants à naître qui peuvent même être considérés par le législateur comme moins que des futurs citoyens… Ce sont des situations qui existent dans nos pays occidentaux.

Mais il faut aussi citer des êtres humains qui vivent ou plutôt survivent dans les pays où la notion de citoyenneté si elle existe sur le papier, ne correspond pas à grand-chose dans les faits. Il y aussi tous les pauvres qui ne peuvent pas s’exprimer. Or c’est cette humanité réellement silencieuse et bâillonnée qui est l’Église Catholique.

C’est ce qui a fait dire récemment au Père Joaquín Alliende (actuel président de l’Aide à l’Église En Détresse)(**) : « Par mon travail j’entends les lamentations des pauvres dans plus de 140 pays du monde […].L’encyclique du Saint Père Caritas in veritate est la réponse au cri des pauvres de notre temps. J’ai écrit […] au Pape Benoît XVI pour le remercier de ne pas opposer le silence à ces cris, mais d’apporter des réponses qui peuvent changer le monde ».

Bien sûr les revendications d’un comité comme celui de la jupe dont la complaisance des medias amplifie la portée, couvrent sans peine le cri silencieux des pauvres. Mais c’est à eux pourtant que le Royaume des Cieux a été promis...
Carlota, 13 octobre 2009

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Notes

(*) Tricoteuses et comité de salut publique

Allusion à la révolution française (certes, nous n'en somme pas là, mais on conviendra que les mots sont mal choisis):
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Comité de salut public: organe du gouvernement révolutionnaire depuis 1793, mis en place pour faire face aux oppositions qui menaçaient la Révolution et qui fut chargé de proposer des mesures énergiques pour assurer sa sauvegarde, tant sur les frontières qu'à l'intérieur du pays.
Bertrand Barère - membre inamovible pendant dix-sept mois... imposa la plupart des décisions et, en liaison avec le Comité de sûreté générale à sa dévotion, imposa la dictature révolutionnaire et la politique répressive dite de Terreur dont la mise "à l'ordre du jour", annoncée par lui le 5 septembre 1793, fut faite au nom du "salut public" et de la "sûreté générale". (wikipedia)

Tricoteuses: C'est ainsi qu'on appela les femmes d'origine populaire qui suivaient en tricotant les séances de là Convention et apostrophaient les députés depuis les tribunes. Elles se trouvaient aussi sur le chemin menant à l'échafaud et participaient aux "messes rouges", trempant leurs mouchoirs dans le sang des victimes. (J. TULARD, J.F. FAYARD, A. FIERRO, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789 1799, Laffont, Paris, 1987).

(**) Aide à l'Eglise en détresse

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"Rose et noir". Jugnot politiquement correct Carlota, sur les minarets