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Irritée... et irritante

Difficile de ne pas être l'un(e)... sans être l'autre, lorqu'on suit l'actualité en essayant d'y réagir, comme nous le faisons. Carlota constate que tout est fait pour nous faire perdre le sens des réalités, et le cinéma participe plus que jamais à cet état de choses. Décryptage des derniers"bourrages de crâne" sur grand écran (15/10/2009).

Carlota conclut non sans humour:
Mais de quoi parleraient donc tous les cinéastes et producteurs sans la religion du Christ qui reste pour eux une telle source d’inspiration!
Eh oui! Rien que cet acharnement prouve que l'Eglise est bien vivante. Car à quoi bon s'acharner sur un cadavre?
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Dans son audience générale du 14 octobre dernier, le pape Benoît XVI a évoqué Pierre le Vénérable un saint abbé qui vécut à Cluny au XIIème siècle et il a notamment cité cette phrase: « On pourra obtenir davantage d'un homme en le tolérant, qu'en l'irritant avec des plaintes » (Ep. 172, l.c., p. 409).
Bien sûr, le Très Saint Père a raison et tous les jours que Dieu fait je me sens très concernée par cette phrase, que je sois à la place de l’irrité ou à celle de l’irritant.
Dois-je donc continuer à envoyer mes petits courriers aux paroles souvent tranchantes à Béatrice? Mais je repense aussi à la phrase du cardinal Bertone où il se demande si aujourd’hui une vaste proportion de la population est en mesure de distinguer la réalité de la fiction.
D’autant, vais-je ajouter que tout est fait pour lui faire perdre la réalité des choses comme le montre la succession d’évènements qui deviennent non évènements (cf l’ex- affaire du ministre français de la culture) ou inversement. Le cinéma participe plus que jamais à cet état de choses. J’ai parlé récemment du «Rose et noir» de Gérard Jugnot. Mais avant la superproduction nord-américaine «Légion », voilà « Agora », pour bien enfoncer le clou au cas où certains spectateurs n’auraient pas encore compris !

« Agora », le dernier film du cinéaste hispano-chilien Alejandro Amenábar (né en 1972, réalisateur de « Mar adentro » - 2004 - où il prônait ouvertement et avec les ressorts compassionnels habituels du genre, l’euthanasie) vient de sortir en Espagne (9 octobre), le même jour que « Katyn » (2007) d’Andrzej Wajda.

Déjà présenté au festival de Cannes en mai 2009 « Agora » n’y avait pas vraiment suscité l’enthousiasme (Sortie France annoncé pour 2010).
Il s’agit pourtant, bien que tourné en langue anglaise, du film espagnol le plus cher jamais produit. De nombreuses scènes ont été réalisées à Malte pour les décors naturels. Le film a fait l’objet, Outre - Pyrénées d’un énorme battage médiatique et semble être pour l’instant un non moins énorme succès en salle. Il raconte les derniers mois de la vie d’Hypathie d’Alexandrie, qui fut mathématicienne, astronome et enseigna au IVème siècle de notre ère dans l’un des hauts lieux du savoir antique. Sa personnalité atypique lui a permis de séduire notamment l’imagination de nos écrivains Romantiques du XIXè. Le sujet du scénario a donc tout pour plaire au public contemporain, avec le dépaysement d’un péplum et tous les moyens de l’informatique pour essayer de reconstituer au mieux le monde gréco-romain et le grand port égyptien de l’époque. Malheureusement aux quelques premiers instants de bonne surprise visuelle succède l’ennui. Les protagonistes aux doctes tirades nous endorment presque, l’histoire plus ou moins sentimentale à l’intérieur de la supposée Histoire avec un grand H, est faiblarde. Les acteurs eux-mêmes semblent se morfondre.
Mais surtout les idéologies véhiculées par un film-prétexte sont particulièrement fatigantes à supporter quand on veut aller au cinéma pour tout simplement se changer les idées.
« Agora » est en effet encore un tissu d’erreurs historiques et d’anachronismes et un mélange de théories philosophiques mal digérées et fumeuses. En outre la cathophobie ordinaire y suinte encore et les mêmes arguments auxquels nous commençons à être habitués au cinéma ressortent sur l’intolérance, le machisme, l’obscurantisme de la religion (en faite essentiellement chrétienne) qui s’oppose à la liberté et au progrès en particulier scientifique et à l’épanouissement de la raison et du bien-être de chacun.
Hypathie dont le personnage cinématographique a été considérablement rajeuni pour rendre encore plus pathétique sa mort, était, nous n’en doutons pas, une femme exceptionnelle. Mais elle est transformée à l’écran en vierge (entièrement consacrée à ses recherches scientifiques) martyre athée d’un laïcisme féministe, massacrée par une populace chrétienne (*), méchante, inculte et sanguinaire qui brûle par-dessus le marché la célèbre bibliothèque de la ville (a priori les deux évènements sont séparés de plusieurs années). Bref encore un beau film bien comme il faut pour nous formater.

Et je n’ai pas encore évoqué « Thirst, ceci est mon sang » (**) passé assez inaperçu malgré le sujet, en attendant mars 2010 et une autre superproduction futuriste « Légion » de Scott Stewart.

Mais de quoi parleraient donc tous les cinéastes et producteurs sans la religion du Christ qui reste pour eux une telle source d’inspiration!

Carlota, 15/10/2009

Notes de Carlota

(*) Cette présentation des Chrétiens d’Égypte du IVème est d’autant plus désolante que leurs descendants (Les Coptes) qui ont réussi à garder la Foi de leurs ancêtres depuis deux millénaires, malgré les conquêtes arabes et turcs, subissent toujours au XXIème siècle des persécutions religieuses et des humiliations civiques dans leur propre pays, dans l’indifférence générale des bien-pensants de la planète (affaire récente des chiffonniers du Caire de Sœur Emmanuel dont les cochons, leurs moyens de subsistance, ont été écorchés sous prétexte de la grippe H1N1).

(**) « Thirst, ceci est mon sang » (sorti le 30 septembre 2009 en France) film du Sud-Coréen Park Chan-wook. Un jeune prêtre plein de charisme se porte volontaire pour tester en Afrique un nouveau vaccin. Mais il meurt, ramené à la vie par une transfusion sanguine bizarre, il se transforme alors peu à peu en vampire, rentre en Corée et succombe aux charmes de la femme d’un ami d’enfance. La Corée du Sud ayant un fort pourcentage de catholiques pour un pays d’Asie, si l’on excepte les Philippines, on peut imaginer l’effet d’un film de ce type même si la « vampirisation » du héros est la cause de tout et qu’il nous faut sans doute ne pas prendre au sérieux ce genre de production, mais nous ne sommes plus une adolescente en recherche de repères…

(***) « Légion » dont le synopsis annonce déjà : « Lorsque Dieu perd foi en l'humanité, il envoie sa légion d'anges pour que ceux-ci balayent la race humaine. L'espoir des humains ne demeure plus que dans un groupe aidé par l'archange Michael ».

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