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La dernière classe

A propos de la sentence de la cour européenne de Strasbourg, Carlota "détourne" un des merveilleux et inoubliables Contes du Lundi, d'Alphonse Daudet. (5/11/2009)


Cela se passe en Alsace, pendant la guerre de 70. La Prusse a annexé l’Alsace-Lorraine

Et le narrateur se souvient de ce jour où le maître d’école a prononcé ces paroles inouïes

- Mes enfants, c'est la dernière fois que je vous fais la classe. L'ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l'allemand dans les écoles de l'Alsace et de la Lorraine. Le nouveau maître arrive demain. Aujourd'hui, c'est votre dernière leçon de français. Je vous prie d'être bien attentifs.

Texte ici: http://www.texteschoisis.com/...


« Mes enfants, c’est la dernière fois que je vous fais la classe avec le Crucifix de Notre Seigneur Jésus-Christ au mur. L’ordre est venu de [Berlin] Bruxelles de ne plus enseigner [que l'allemand dans les écoles de l’Alsace et de la Lorraine] la Chrétienté. Le nouveau maître arrive demain. Aujourd’hui c’est votre dernière leçon de [français] liberté. Je vous prie d’être bien attentif..."

C’est en l’honneur de cette dernière classe qu’il avait mis ses beaux habits du dimanche, et maintenant je comprenais pourquoi ces vieux du village étaient venus s’asseoir au bout de la salle. Cela semblait dire qu’ils regrettaient de ne pas y être venus plus souvent, à cette école. C’était aussi comme une façon de remercier notre maître de ses quarante ans de bons services, et de rendre leurs devoirs à la patrie qui s’en allait...

Alors, d’une chose à l’autre, M. Hamel se mit à nous parler de [la langue française] la vérité du Christ, disant que c’était la plus belle langue du monde, la plus claire, la plus solide : qu’il fallait la garder entre nous et ne jamais l’oublier, parce que, quand un peuple tombe esclave, tant qu’il tient bien sa langue, c’est comme s’il tenait la clé de sa prison... Puis, il prit [une grammaire] un Évangile et nous lut [notre leçon] quelques lignes. J’étais étonné de voir comme je comprenais. Tout ce qu’il disait me semblait facile, facile. Je crois aussi que je n’avais jamais si bien écouté, et que lui non plus n’avait jamais autant mis de patience à ses explications. On aurait dit qu’avant de s’en aller le pauvre homme voulait nous donner tout son savoir, nous le faire entrer dans la tête d’un seul coup.

Tout à coup l’horloge de l’église sonna midi, puis l’angélus. Au même moment, [les trompettes des Prussiens] les informations des Européistes [qui revenaient de l’exercice] éclatèrent sous nos fenêtre. M. Hamel se leva tout pâle, dans sa chaire. Jamais il ne m’avait paru si grand.

"Mes amis, dit-il, mes amis, je ... je ..."

Mais quelque chose l’étouffait. Il ne pouvait pas achever sa phrase.

Alors, il se tourna vers le tableau, prit un morceau de craie, et, en appuyant de toutes ses forces, il écrivit aussi gros qu’il put : "VIVE [LA FRANCE] LE CHRIST! "

Alphonse Daudet, La dernière classe. Récit d’un petit Alsacien,
Contes du Lundi, 1873, A. Lemerre.

Note

Ce sont les écoles chrétiennes qui ont transmis tout le savoir depuis les universités du Moyen Âge, jusqu'aux écoles gratuites pour les enfants pauvres, sous Louis XIV en France avec notamment celles créées par St Jean-Baptiste de La Salle dès la fin du XVII ème siècle en France (il a en a même créé une à Rome avec l'accord du Pape de l'époque.
Ces écoles chrétiennes sont maintenant dans 80 pays dans le monde.
La décision de Bruxelles-Strasbourg est, en plus d'être contraire aux décisions prises par les plus hautes instances italiennes, l'expression d'un négationnisme historique.

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