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Histoire des santons de Provence

... autour de la belle crèche de Carlota (13/12/2009)

Carlota m'écrivait:


(...) comme nous sommes vraiment de grands enfants nous avons aussi pris notre crèche en photo (photo-montage - le petit Jésus et les rois mages ont été retirés aussitôt!). Pour en faire des cartes de voeux.

J'ai un faible bien sûr pour ma gitane et son bébé, mon brigand repenti et mon gardian et son taureau noir (c'est la bagarre car chacun à son préféré et loue ses mérites et repentances!)

Ma crèche polonaise en bois sculpté

Le temps des crèches est revenu.
Pour beaucoup d'entre nous, elles ont le parfum de la magie de Noël, quand cette fête, même si elle n'était déjà plus tout à fait religieuse, n'était pas encore le monstre commercial assez répugnant qu'elle est devenue.
Il y a deux ans, j'avais fait un sujet sur les crèches: http://benoit-et-moi.fr/2007/... .
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J'aime qu'une crèche ait une histoire - en plus, bien sûr, de réprésenter en une image immédiatement accessible, la scène de la Nativité.
Les voisins et amis de Joseph Ratzinger, à Pentling, les Richardi, ont raconté que le Cardinal, lorsqu'il venait leur rendre visite, à chaque Noël, ne manquait pas d'observer les changements de place et les nouvelles figurines dans leur crèche familiale.
Une année, était apparue une ambulance Playmobil. Le Cardinal ne s'était pas formalisé, et s'était même amusé, d'entendre le petit enfant de la famille lui expliquer gravement qu'elle était prête à emmener le petit Jsus à l'hôpital au cas où il tomberait malade...

Mais je m'écarte de mon propos.
D'abord, je suis en admiration devant la beauté de la crèche, et le bon goût avec lequel elle a été arrangée (la tapisserie, au fond, représente le Roi Louis XVI en visite au port de Cherhourg, en juin 1786, c'est donc un plaisir supplémentaire pour moi).

J'ai demandé à mon amie quelques détails sur les personnages.
Voici un texte érudit sur les santons de Provence (quoi que pense Carlota, je ne connaissais pas, et il en est certainement de même de beaucoup de lecteurs... pas seulement étrangers):



Les santons de Provence.
Carlota, 11/12/2009

La Révolution française ayant entraîné la fermeture des églises et bien sûr l’interdictions des représentations publiques de la Nativité, au sein des familles provençales on aurait alors installé de petits personnages initialement confectionnés de mie de pain, le santoun (petit saint) devenu en français santon. Le premier fabricant de santons (personnages d’argile peinte) a ouvert boutique à Marseille en 1800. Les santons représentent donc à l’origine les petites gens de la Provence en costume d’époque donc du XIXème siècle. Les crèches provençales comprennent bien sûr l'enfant Jésus, Saint Joseph, La Sainte Vierge, le bœuf, l’âne, les bergers avec les moutons, le vieux et la vieille, le ravi (je l’aime beaucoup celui-là, le faible d’esprit, celui de l’Évangile, qui comprend tout de suite avec son cœur l’importance de la Nativité), le musicien tambourinaire (avec son tambour et sa flûte), le pêcheur, le bûcheron, la fermière, le meunier, le vannier, le rétameur, le rémouleur, la lavandière, la marchande de légumes et fruits. S’ajouteront, la cueilleuse de lavande, l’Arlésienne, le braconnier, le garde-champêtre, le gendarme, Monsieur le Curé, Monsieur le Maire, et des personnages plus spécialement camarguais comme le gardian à cheval et une partie de sa manade (le petit taureau de combat), et bien sûr les gitans si présents aux Saintes Maries de la Mer que j’affectionne eux aussi beaucoup comme la femme et son bébé au sein, le montreur d’ours, le musicien et son singe dressé, et le sombre bandit repenti au allures de brigand de la lointaine Andalousie, avec son poignard à la ceinture. L’imagination des santonniers, dans le respect de la tradition, est sans limite, mais les règles sévères (tailles, couleurs, habits). Qui dit d’ailleurs que ma liste est bien conforme !

Chaque année, un nouveau Santon vient s’ajouter aux habitants du village d’argile, et les enfants choisissent leur préféré. Une année même un chat s’est installé sur le toit ! Dans le temps de mon enfance, si nous n’étions pas sages, notre santon ou notre mouton de la crèche pouvait être aussi puni en étant installé un peu en retrait. Mais bien sûr tout le monde était de nouveau bien placé le jour J.
Il me plaît aussi à penser que le bel éléphant (*) qui accompagne les Rois Mages (et non pas le chameau plus habituel), est devenu un animal de la crèche provençale à la suite de l’arrivée en France via Marseille en 1825, d’une dame éléphant d'Afrique donnée par le vice-roi d'Égypte au Roi de France. Cette majestueuse pachyderme fut installée royalement au Jardin des Plantes où elle décéda trente ans plus tard après avoir fait le bonheur de générations de petits Parisiens.

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