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Pacelli, Wojtyla: richesse insondable de l'Eglise

Un bel article d'une désormais vieille connaissance, José Luis Restán, chroniqueur du site espagnol "religionenlibertad.com", traduit par Carlota (24/12/2009)

Texte original ici: http://www.religionenlibertad.com/...


Autres articles de José Luis Restán traduits par Carlota:
Une monumentale homélie!
Passion pour l'unité
La question du Crucifix: le suicide le l'Europe


Pacelli y Wojtyla: la riqueza insondable de la Iglesia
Traduction de Carlota
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Le journaliste espagnole José Luis Restán dans un article du 22 décembre du site espagnol www.religionenlibertad.com revient sur le décret des vertus héroïques reconnues par Benoît XVI a deux de ses prédécesseurs et il démonte comme de bien entendu les attaques contre Pie XII.


"Les saints sont signe de la nouveauté radicale que l’Incarnation- Mort- Résurrection du Fils de Dieu a introduite dans l’histoire. Ils ne sont pas les représentants du passé mais ils constituent le présent et le futur de l’Église".
Le jour même où Benoît XVI prononçait ses mots il a signé les Décrets qui reconnaissent les vertus héroïques de ses prédécesseurs Pie XII et Jean-Paul II. C’était attendu en ce qui concerne Karol Wojtyla, c’est toute une surprise pour Eugenio Pacelli.

Benoît XVI a démontré à nouveau sa liberté d'esprit dans les deux cas.
En ce qui concerne Jean Paul II, il a dû tempérer les esprits de ceux qui le poussaient en entonnant le « Santo subito», mais les critiques récentes du Belge Daneels (Ndt : Président de la conférence des évêques belges) qui dénonçaient un certain favoritisme au moment d’examiner le cas Wojtyla n’ont pas eu plus d’effet sur lui. Le Pape polonais a du passer par tous les filtres, même si son cas a pu avancer à une plus grande vitesse grâce à une connaissance bien documentée de sa vie et à une multitude de témoignages disponibles.

Pour ce qui concerne le cas Pacelli, le Pape Ratzinger avait sur la table depuis un an l’avis favorable de la Congrégation pour les Causes des Saints, mais il a préféré attendre. Durant cette période il a fait sa propre lecture de la figure de Pie XII, il a visité Jérusalem, il a fait remarquer aux frères hébreux l’inébranlable amitié de l’Église Catholique avec le peuple juif et son engagement avec le sort de ce peuple. Mais en même temps il leur a fait savoir que cette amitié doit être gratuite et par conséquent elle n’acceptera ni conditions ni menaces.

Dans son discours à la Curie Romaine, prononcé deux jours après la reconnaissance publique des exceptionnelles vertus qui ouvrent le chemin vers la Béatification de Pie XII, Benoît XVI a voulu souligner la signification de sa visite à Yad Vashem, le Mémorial de l’ Holocauste à Jérusalem: «Une rencontre saisissante avec la cruauté de la faute humaine, avec la haine d’une idéologie aveugle qui sans justification aucune a condamné des millions de personnes à la mort, et de cette façon, a voulu extirper du monde, également Dieu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et le Dieu de Jésus-Christ ».

Des milliers d’heures d’examen minutieux de la documentation existante ont mené l’Église à la conviction que Pie XII fut complètement conscient de mal radical du nazisme et il a agi, dans le contexte historique qu’il lui a été donné de vivre, pour protéger les Juifs de l’horrible persécution qui s’abattait sur eux. Eugenio Pacelli, comme secrétaire d’état de Pie XI, fut le serviteur de l’activité doctrinale du Saint Siège avec les encycliques Non abbiamo bisogno, Mit Brenender Sorge et Divini Redemptoris, trois pièces du magistère pontifical qui ne laissent place à aucun doute quant à la clarté de jugement devant l’ouragan totalitaire qui menaçait l’Europe, bien avant que la plupart des chancelleries occidentales n'aient élaboré un diagnostic clair (ndt : José Luis Restán aurait pu être beaucoup plus incisif pour qualifier l’attitude de l’époque des pays occidentaux y compris outre-Altantique !)

Ensuite arrivèrent les terribles années de la Seconde Guerre Mondiale et Pie XII dut décider, au milieu de la tourmente, comment administrer ses ressources et ses possibilités. L’Église s’était déjà prononcée clairement sur l’idolâtrie nazie et une bonne partie de ses prêtres étaient en train d’être l’objet d’une dure persécution en Allemagne, en Pologne et dans d'autres régions d’Europe. L’expérience semblait montrer que les déclarations dures et explicites, comme celles de l’épiscopat hollandais, n’avaient servi qu’à entraîner une recrudescence de la fureur de la persécution, tant des Juifs que des Catholiques, et des épiscopats européens ne manquèrent pas de demander au Pape d’éviter ce mode d’intervention. On comprend le cas de consciente du Souverain Pontife, qui peut difficilement se juger dans un bureau. En tout cas dans le message radiophonique de Noël 1942, Pie XII fit référence à la persécution endurée par des milliers d’innocents tout simplement du faire de leur nationalité ou de leur race, évidemment en référence aux Juifs.

En tout cas Benoît XVI a présenté lui-même ces faits dans l’homélie de la messe du cinquantenaire de la mort de Pie XII, en octobre 2008. Pie XII préféra agir «souvent de manière secrète et silencieuse, précisément parce que, conscient des situations concrètes de ce moment complexe de l’histoire, il devinait que « c’était le seul moyen d’éviter le pire et de sauver le plus grand nombre possible de Juifs ». À cette tâche il dédia toutes ses énergies, mobilisant le réseau étendu des nonciatures, les paroisses et les ordres religieux.

C’est seulement ainsi que l’on peut expliquer l’unanime reconnaissance du monde juif dans les années de l’après-guerre, quand on n’avait pas ouvert le débat contaminé à la racine. Rappelons par exemple les déclarations du ministre des affaires extérieures de l’État d’Israël Mme Golda Meir: «Quand le martyr le plus épouvantable a frappé notre peuple, durant les années de terreur nazie, la voix du Souverain Pontife s’est élevée en faveur des victimes ». Ou celle du rabbin de Jérusalem, Isaac Herzog, qui en 1944 affirmait que «le peuple d’Israël n’oubliera jamais ce que Pie XII et ses collaborateurs sont en train de faire pour nous malheureux frères à l’heure la plus tragique de notre histoire».

La confusion qui a mené à la folie d’accuser Pie XII de complicité avec le nazisme, ou tout au moins de tiédeur, démarre avec la première à Berlin de la pièce de théâtre «Le vicaire» de Rolf Hochhuth, en 1963. Diverses recherches, dont la plus récente celle du professeur Michael Hesemannn , - Der Papst, der Hitler trotzte (Le pape qui défia Hitler), Augsburg (St. Ulrich) 2008 (ndt :Ne semble pas avoir été encore traduit en français), signalent que la dite œuvre répond à une stratégie élaborée par le KGB pour démolir l’image du Souverain Pontife qui était devenu un bastion de l’anticommunisme. Il est sûr que l’année des premières représentations de cette pièce, le gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne montra son amertume devant les accusations portées contre Pie XII « qui avait à divers occasions élevé la voix contre les persécutions raciales du troisième Reich, et libéré tant d’Hébreux des mains de leurs poursuivants ». Mais il est sûr que les découvertes de tant d’historiens ( et pas que peu d’entre eux juifs) qui documentent la monumentale stratégie du Pape Pacelli en faveur des Juifs, rencontrent à peine un écho dans la grande presse mondiale, alors qu’elle reprend comme une espèce de dogme le contenu infondé du « Vicaire ».

Mais il est clair que Benoît XVI a décidé que l’Église doit se conformer à sa propre conscience et non pas aux humeurs du pouvoir médiatique. Par ailleurs, la reconnaissance des vertus héroïques du Pape Pacelli servira aussi à dissoudre quelques lieux communs très affirmés au sein du monde catholique comme l’image de Pie XII, Pape rigide, incapable de juger convenablement le sens de l’histoire, et en opposition dialectique avec le Bienheureux Jean XXIII. Dans l’homélie mentionnée plus haut, Benoît XVI le présentait comme le précurseur du Concile Vatican II sur des thèmes comme l’Ecclésiologie, la Liturgie, les Sciences bibliques, l’encouragement des missions et la promotion du laïcat.

Quand le Pape marqua sa signateur sur le document correspondant, il avait aussi mentionné sur son agenda à la date du 17 janvier 2010 sa visite à la Synagogue de Rome. Quelques voix irritées du monde juif ont fait craindre pour l’avenir de cette visite qui heureusement a déjà été confirmée par la Communauté juive de Rome.

Le Pape Ratzinger est doux et patient, il encaisse les coups, il sait attendre et sait expliquer. Mais il ne recule pas d’un millimètre quand sont en jeu la vérité et la liberté de l’Église.

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