Le singe de Darwin
Carlota a lu pour nous un petit livre publié chez Tequi, "L'évolution", et nous fait partager ses impressions, nous donnant le désir très vif de le lire à notre tour (8/9/2009)
Voir ici la fiche de la librairie Tequi:
L’évolution de Dominique Tassot – ISBN : 978-2-7403-1524-8 – Ed Pierre Téqui 2009
(prix 15,00€)
http://www.librairietequi.com/
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L’évolution de Dominique Tassot : Un petit livre épatant pour ceux qui au moins une fois ont été étonnés qu’un reptile ait pu devenir oiseau, un poisson, minuscule petite mammifère version souris puis de nouveau un animal aquatique sous la forme d’une énorme baleine…
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LE SINGE DE DARWIN ET MOI !
Il y a cent cinquante ans Darwin devenait célèbre en publiant « de l’Origine des espèces » puis en 1871 « La descendance de l’homme » où il décrétait que l’homme descendait du singe. L’un des pères de la théorie de l’évolution, sans doute le plus célèbre et résolument matérialiste, avait produit « la justification intellectuelle qu’attendaient les athées » par rapport à ce qui était écrit dans la Genèse. Sa théorie reposait sur le principe de la sélection des meilleurs mais aussi de l’élimination des moins aptes (donc, si je suis son raisonnement une évolution qui se poursuivrait y compris pour l’homme d’aujourd’hui et de demain). Les idées de Darwin s’accordaient avec l’économie conquérante de la Grande-Bretagne de l’époque et l’idée de progrès tel qu’il était pensé depuis le siècle dit des Lumières et qui allait aboutir me semble-t-il à l’actuel mondialisme-consumérisme effréné... Mais Darwin aurait même séduit Karl Marx qui voyait dans sa théorie l’explication scientifique à la lutte des classes (élimination de la bourgeoisie dégénérée et son remplacement par l’homme nouveau dominant : l’ouvrier), tandis que Rudolf Hess, un proche d’Hitler écrira « Le nationalisme-socialisme n’est rien d’autre que de la biologie appliquée ». Tout cela nous est rappelé par Dominique Tassot dans un ouvrage paru récemment (avril 2009) intitulé, «L’évolution », et sous-titré, « une difficulté pour la science, un danger pour la foi ».
J’avoue avoir dévoré ce petit livre (environ 200 pages) malgré son sujet ardu. Et c’est vraiment dans un état d’esprit différent que j’ai relu la Genèse qui pourtant disait tout!
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre….Et Dieu vit que cela était bon…Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce…Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance…Et Dieu vit que cela était très bon.
En effet Dominique Tassot nous rappelle dans un premier chapitre ce qu’a dit Darwin puis dans un deuxième ce que dit la Bible. Dans une troisième étape il se demande s’il est possible de concilier la Bible et Darwin, et si un chrétien peut croire à l’évolution. Enfin il montre dans la quatrième partie de son ouvrage d’une façon très accessible que pour des raisons strictement scientifiques la théorie de l’évolution de Darwin ne repose sur aucune preuve.
Je ne qualifierais absolument pas Dominique Tassot de créationniste, en référence à la théorie développée dans les milieux protestants dès la fin du XIXe siècle en Amérique du Nord pour s’opposer au Darwinisme. En effet l’auteur ne part pas de la lecture littérale de la Bible. Au contraire c’est par un raisonnement particulièrement logique et étayé au vu des découvertes scientifiques les plus récentes, qu’il en arrive à ce qui est dit dans la Genèse. Il n’essaie pas de faire coller plus au moins bien les Saintes Écritures avec la théorie évolutionniste comme le firent le Père Theilhard de Chardin ou plus récemment le Père George Coyne, une démarche qui n’utilise pas tous les ressorts de la science et qui transforme Dieu (et pourquoi pas lui parmi tant d’autres ?) en un simple figurant qui serait juste là en gentil consolateur de nos vicissitudes d’hommes nés du hasard. L’auteur au contraire apporte l’éclatante démonstration que la science et la foi peuvent se conjuguer parfaitement et il conclut par un cinquième et dernier chapitre intitulé: « Croire en Dieu, oui…mais au vrai Dieu !
Dans son ouvrage Dominique Tassot cite Benoît XVI notamment quand ce dernier encore Cardinal Ratzinger reliait la crise de la foi en Europe avec « Le déclin de la doctrine de la Création » (* et **). Le livre de Dominique Tassot est préfacé par le Père André Boulet, marianiste et enseignant (professeur de sciences), qui n’hésite pas à dire : « Bien loin d’être un combat d’arrière-garde, comme certains voudraient nous le faire croire, le sujet de ce petit livre est d’une importance capitale car il présente un enjeu majeur pour la défense de la vérité comme pour la rectitude de la foi et de la vie chrétiennes ».
Et à mon humble avis de lectrice, il me semble que tout catholique ayant lu le petit livre de Dominique Tassot, s’en trouvera durablement mais aussi joyeusement réconforté dans sa foi.
(*) La vision judéo-chrétienne du monde repose sur la notion de Création.
(**) Cardinal Ratzinger, « les difficultés en matière de foi dans l’Europe d’aujourd’hui », l’Osservatore romano ed. fr. , n°28, 11 juillet 1989, p.5.
PS1 Et même si depuis cette époque les recherches se sont poursuivies, ceux qui veulent aussi rester de grands enfants, pourront relire ce que le professeur Jérôme Lejeune, éminent médecin généticien français, écrivait il y a près de trente ans à une jeune écolière pour lui expliquer que l’homme ne descendait pas du singe !
PS2 Et pour conclure, n’en déplaise à Pierre Boule (1912-1994), et en contradiction totale avec son excellente mais néanmoins très darwinienne nouvelle de science-fiction transposée à l’écran dans un contexte et avec des personnages nord-américains (le héros original est le journaliste français Ulysse Mérou remplacé au cinéma par qui l’on sait), le singe de Darwin et moi, ça fait vraiment deux!
Carlota
