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Terre Sainte

Le numéro spécial de la Revue de la Custodie de Terre Sainte, consacré au pélerinage du Saint-Père, du 8 au 15 mai dernier (MAB, 6/11/2009)

J'ai suivi pas à pas, ou presque (mais à distance!) le pélerinage du Saint-Père en Terre Sainte, du 8 au 15 mai 2009.
Les mots - et les images - sont restés gravés dans mon coeur, mais j'ai quand même préféré les conserver sur un site (http://beatriceweb.eu/TerreSainte/ ).

C'est grâce à lui que j'ai fait la connaissance... virtuelle - de Marie Armelle Beaulieu (MAB), une journaliste française, responsable du site internet de la Custodie de Terre Sainte. Nous avons même eu l'occasion de bavarder assez longuement au téléphone, de notre sujet d'intérêt commun!


MAB, a elle aussi suivi le Saint-Père pas à pas, mais contrairement à moi, elle l'a fait physiquement, ayant eu la chance de faire partie des journalistes accrédités qui ont couvert le voyage.
Elle a raconté son expérience sur le site de la Custodie , et sur le blog collectif que La Croix avait ouvert pour l'occasion: dans son dernier billet, daté du 17 mai, elle écrivait:

Samedi 16 mai au matin, j’ai appelé une amie religieuse palestinienne pour lui dire que j’étais en vie après cette semaine mémorable : 20 heures de sommeil en une semaine, 3 repas avalés en cinq jours, des journées de 22 heures de travail...

Je dois dire qu'elle a fait un travail de journalisme absolument exemplaire, et il s'est concrétisé dans la conception d'un numéro spécial de la revue "La Terre Sainte" entièrement rédigé par elle, et entièrement consacré au Saint-Père.
Un bijou, qui mériterait une publication luxueuse (même s'il est déjà très beau comme cela!)

Un des principaux intérêts du témoignage de MAB, pour moi, c'était qu'elle n'était pas au départ une "fan" de Benoît XVI, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas de dire cela. Et pourtant, devant les faits, elle a tout simplement "rendu les armes"... elle n'est pas la seule, elle l'explique d'ailleurs dans le billet du 16 mai, et c'est le plus bel hommage qu'on puisse imaginer.
Revenant à sa religieuse palestinienne, elle poursuit en effet:

Elle m’écoute mais ce qui lui brûle les lèvres de me dire c’est : “Je lui ai embrassé la main au Saint-Sépulcre.” Alors là je suis scotchée. Avant la visite, elle m’avait dit d’un ton sec que je ne lui avais jamais connu : “Qu’il reste chez lui !” Mais à l’autre bout de la ligne, je la sens si heureuse… Et ce n’est pas la seule à m’ exprimer ce bonheur, cette fierté de pouvoir dire : « J’y étais ». Je connais aussi nombre de religieux européens vivant ici, facilement sceptiques sur ce que dit ou fait Benoît XVI, parmi eux de grands intellos, eux aussi ont rendu les armes et lui rendent hommage… Moi aussi je lui aurais bien embrassé les mains… j’ai bien failli d’ailleurs.
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Marie Armelle m'a fait l'amitié de m'envoyer le numéro spécial de "La Terre Sainte", daté de mai-juin 2009, une cinquantaine de pages de reportages, d'interviewes, d'anecdotes, même, de textes du Saint-Père et de photos absolument inédites (ce ne sont pas en général celles que nous avaient transmises les agences de presse), que l'on peut commander, je pense, sur le site: http://www.custodia.org/spip.php?article541

Je me permets d'en reproduire quelques articles particulièrement significatifs...
Des témoignages vraiment rares, que j'ai personnellement beaucoup aimeés, et pour lesquels j'aimerais lui exprimer ma gratitude...

Une photo parmi tant d'autres


Quelle photo fallait-il retenir en Une du magazine?
Nous avons choisi l'expression de la joie Saint Père. Cette photo a été prise à Bethléem, j'aurais pu prendre la même à Jérusalem, à Nazareth, si je n'avais pas été si loin.
Participant au blog dédié par le journal La Croix à ce pèlerinage, j'y ai pourtant qualifié le pape de « glacial » ce qui m'a valu quelques commentaires.
L'adjectif était mal choisi mais la joie chez Benoît XVI est souvent contenue et certainement très intérieure. Trop parfois peut-être. Dans ce pays et dans cette situation où l'on a parfois que la force du désespoir pour réussir à sourire, on a besoin de la joie des autres, de chaleur, d'encouragement jusque dans les gestes.
Bien qu'il ne soit pas extraverti Benoît XVI a su néanmoins, un peu partout, dispenser de tels gestes. Le choix des photos du pèlerinage tout au long des pages de la revue qui lui sont consacrées a privilégié ces instants.
Mais on a vu et lu aussi sur le visage du Saint Père des expressions de gravité, de réflexion, de concentration, de recueillement.
Personnellement ce n'est pas Benoît XVI forçant sa nature pour se montrer plus chaleureux qui m'a réellement et profondément touchée mais c'est à chaque fois et partout Benoît XVI en prière. Devant le mur occidental, lors des messes, durant sa prière à la grotte de Nazareth et devant le Saint Sacrement dans la chapelle des Franciscains.
J'ai du mal à trouver les mots pour décrire ce que j'ai vécu spécialement au Saint Sépulcre. Devant moi, j'avais de dos un homme agenouillé immobile, pas de quoi pour un photographe multiplier les clichés... ce n'est pourtant pas cela qui a fait taire le crépitement des appareils photos mais bien plutôt le sentiment d'assister à un moment si fort qu'il fallait communier au moins par respect à ce moment d'intimité entre le pape et son Seigneur. Intimité? Oui et non. Puisque nous étions tous dans cette prière. Je me suis sentie portée par elle, moi et avec moi toute l'Église de Terre Sainte et avec nous toute l'Église universelle. Le pape ne semblait pas porter sur ses épaules un fardeau, mais il s'offrait et nous présentait au Seigneur tous, un à un, le milliard de chrétiens mais aussi un à un les juifs, les musulmans, toute l'humanité. Le saint et le pécheur ensemble, le traditionaliste et le progressiste. Tous ensemble dans le coeur de Benoît XVI, bénéficiant de la même sollicitude puisque c'est à celle de Dieu qu'il en appelait. C'est dans la force de cette prière-là que tout le reste prend sens, le dialogue interreligieux et oecuménique, les affirmations politiques aussi.
On ne peut pas, et en Terre Sainte moins qu'ailleurs peut-être, dissocier la finitude de l'homme et ses aspirations, de la grandeur de Dieu et de son projet pour l'humanité.

MAB

Edito

Une spéciale Benoît XVI
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Pour nous, habitants de Terre Sainte, ce voyage fut d'une très grande richesse. Et s'il est terminé, l'aventure continue. Les rues du quartier chrétien de la Vieille Ville de Jérusalem, comme celles de Bethléem, sont encore pavoisées d'affiches et posters du pape lui souhaitant la bienvenue.
Le Saint Père nous a laissé un trésor avec tous ses discours et homélies, un trésor qu'il va nous falloir méditer et mettre en pratique. (Tous les discours prononcés par le Pape et par ses hôtes seront édités dans les mois qui viennent sous l'égide de l'Assemblée des Évêques Ordinaires de Terre Sainte.)
Dans ce numéro, plus modestement, nous reprenons les différentes étapes du pèlerinage du Souverain Pontife. Le texte laisse une large place à l'illustration et nous n'avons cité qu'un seul discours intégralement, celui de son départ d'Israël tant il résume l'esprit d'ensemble du voyage.
Cette revue ne fait pas l'analyse du voyage, elle permet juste d'en revivre les étapes, avec quelques petits commentaires et anecdotes. Elle s'ouvre sur une interview du Custode qui livrait à chaud un bilan et sur la conférence de presse du Patriarche et du Nonce quelques jours aussi après le départ du pape.

Certains lecteurs n'apprécieront peut-être pas que tout le numéro ne parle que de ce voyage. Pardon, mais comprenez qu'il était historique, qu'il nous a marqués et continue de le faire au point qu'il pourrait avoir bien plus de portée dans le futur que celui de Jean Paul II, peut-être plus médiatique mais dans une situation plus facile. Benoît XVI, lui, a choisi la difficulté. Tous les voyants étaient au rouge et pourtant il est venu et quinze jours après son départ, il plane dans l'Église locale un air de changement. Comme si elle était bien décidée à prendre une part active pour qu'on en finisse avec le processus et qu'on en arrive à la paix ! Enfin ! Mais aussi à l'unité dans l'Église et à un dialogue renouvelé avec les autres religions.

Le Saint Père nous a dit et répété que nous devions bâtir des ponts et oeuvrer au cceur de la société. Je m'en vais chercher une truelle !

MAB

Les leçons du Pélerinage



Ces lignes ne sont pas un bilan objectif, juste le témoignage d'une chrétienne, certe Française mais vivant en Terre Sainte et à ce titre faisant partie de la communauté que le Pape venait visiter.
Quand Benoît XVI a quitté le Saint Sépulre, au dernier jour de sa visite, je me suis faufilée entre deux gardes du corps, je l'ai interpellé « Très Saint Père », il m'a regardée avec un sourire et dans le même instant j'étais propulsée plusieurs mètres derrière. C'est l'histoire des deux photos [ci-contre].
J'aurais vraiment aimé lui embrasser la main. D'abord parce que c'est le Pape: respect. Ensuite parce que ce pape m'a époustouflée, soufflée, ravie. Il a forcé mon admiration et donné une vraie leçon ecclésiale !
Je n'étais guère favorable à sa visite quand je l'ai apprise en octobre 2008 parce que je pensais que ce n'était pas le moment. Imaginez ce que je pouvais penser après la guerre de Gaza ! Mais quand elle fut officialisée par le Pape lui-même le 8 mars, je me suis rangée à l'avis du Patriarche : autant tout faire pour qu'elle se passe bien.
Du 8 mars au 11 mai j'ai publié un article tous les trois jours sur le site internet de la Custodie afin de donner des informations aux journalistes du monde et au monde sur la terre que le pape s'apprêtait à visiter. Et durant la visite, j'ai eu la chance d'être accréditée parmi les journalistes près le Saint Siège. Les conditions de travail ont été dantesques, qu'il me suffise de dire que j'ai dormi 20 heures en 7 nuits, que j'ai pris 3 repas en 6 jours. Mais j'ai pu être le témoin privilégié de bien des instants de cette visite papale munie de mon appareil photo. Je n'aurais pas parié un shekel (notre monnaie locale) pour le succès de cette visite. Mais je n'aurais pas parié davantage sur son échec. A vrai dire, j'étais dans l'expectative la plus totale et voulais me laisser surprendre et je l'ai été, découvrant un Benoît XVI maître de son dossier.
Il faut rendre hommage à l'Assemblée des Évêques Ordinaires de Terre Sainte et au Custode pour l'aide qu'ils lui ont apportée chacun à sa manière pour préparer ce voyage et ces discours. Je les ai lus et relus et suis dans l'admiration. Je ne parlerai pas pourtant d'un sans-faute, la perfection n'est pas de ce monde, mais la question n'est pas de compter les fautes. On a dit que le pape venait sur un champ de mines et c'est vrai, pourtant il les a toutes évitées même si certaines ont pu exploser après son passage, mais sans faire d'autres victimes que les personnes venues s'assurer qu'elles fonctionnaient encore... Je parle ici de tous ceux qui se sont partout acharnés à « chercher » la petite bête et ils sont nombreux !
Il y a quelques leçons que j'ai retenues
Un pape n'est pas plus polonais qu'il est allemand, - quand bien même Dieu se sert de notre incarnation dans un lieu et un temps donné de l'histoire humaine pour agir dans le monde - le pape est le pasteur d'une Église universelle et qui a universellement, à l'image de Dieu, le devoir d'avoir le souci de tous, Le temps de Dieu n'est pas le nôtre j'estimais que ce n'était pas le moment de la visite. Dieu par son représentant sur terre, m'a montré qu'elle tombait à point. Il fallait qu'il vienne justement quand la situation est la plus difficile. Ce n'était pas seulement courageux, c'était aussi prophétique.
Si la résolution du conflit est politique, dixit le pape, elle ne se fera pas sans les hommes de foi et de bonne volonté. Ils sont en mesure d'insuffler aux politiciens le supplément d'âme qui manque aujourd'hui à leurs décisions.

Les chrétiens locaux doivent s'investir toujours plus et toujours mieux dans la vie de la société
qu'ils partagent, qu'elle soit israélienne ou palesti sienne. Les chrétiens oçcidentaux ont le devoir d'agir eux aussi. Par le moyen de la prière et en aidant financièrement la chrétiens locale mais aussi en agissant politiquement auprès de leurs gouvernements pour les pousser à hâter la résolution du conflit. Nous devons aimer les juifs et les musulmans comme des frères. Nous étrangers, nous devons aimer de façon égale les Israéliens et les Palestiniens si nous souhaitons qu'ils apprennent sinon à s'aimer au moins à se respecter.
Notre amour nous poussera à dire la vérité voire ses vérités à celui qu'on aime, sans orgueil, sans chercher son intérêt, sans s'emporter en supportant tout, en faisant confiance en tout, en espérant tout, en endurant tout. Certains regrettent que ce voyage ait été trop politique pourtant c'est en se sentant compris dans cette dimension humaine que nous avons puisé des forces spirituelles, pour rester ici, pour vivre ici notre foi de façon renouvelée et élargie.

Nous n'avons pas fini de vivre de ce voyage même s'il a pris fin. Déjà des rencontres s'organisent pour reprendre et méditer tous les discours et homélies et envisager comment mettre en pratique ce à quoi le pape nous a appelés.
J'étais dubitative et me voilà conquise et vraiment il me brûle de l'écrire faute d'avoir pu lui dire "Merci Benoît XVI".

MAB

Billet d'humeur



Il y a des murs plus urgents à abattre
Benoît XVI n'a pas la gestuelle facile de son prédécesseur, mais son voyage a été ponctué d'images fortes et de gestes symboliques.
En l'an 2000, lors de la visite de Jean Paul II, le mur de séparation n'existait pas. Si Jean Paul II a lui aussi visité un camp de réfugiés palestiniens, celui de Al-Dihasheh, on n'avait pas vu sa silhouette se détacher sur le mur. Avec le moment où Benoît XVI prit les mains de ses voisins, un juif et un druze, durant la rencontre interreligieuse à Nazareth, c'est cette image qui demeurera peut-être la plus forte. Beaucoup regrettent ici qu'il ne se soit pas rendu à Gaza. C'était impossible. Officiellement pour raisons de sécurité, officieusement parce que c'était impossible diplomatiquement. Les Israéliens se sont étouffés à l'idée que cela puisse arriver, et l'Autorité palestinienne ne pouvait pas non plus désirer le voir dans cette portion du pays où règne le Hamas. Mgr Twal déclara de son côté: « Les dirigeants des pays arabes ne s'y rendent pas, pourquoi le pape devrait-il y aller avant eux? »
Je m'interrogeais ici même dans le précédent numéro sur les gestes que pourrait poser le Souverain Pontife. Il ne s'est pas contenté de gestes, il y a ajouté le verbe et ses discours sont sans ambiguüté sur la position de l'Église sur le judaïsme, l'antisémitisme, la relation avec l'islam, les devoirs des chrétiens du Moyen Orient, la violence dans la région et plus généralement le conflit israélo-palestinien. Sur les questions politiques, à vues humaines, nous sommes plus loin que jamais d'une solution. Pourtant, le voyage de Benoît XVI, ce qu'il a dit et fait, a renouvelé notre foi et notre espérance: Dieu est toujours à l'oeuvre dans le cours de l'histoire et Dieu ne veut pas notre bonheur sans nous. Il n'utilisera pas de baguette magique pour faire tomber les murs et les obstacles. Pour construire la paix: « Il est d'abord nécessaire, nous dit le pape, d'ôter les murs construits autour de nos cceurs, les barrières érigées contre nos voisins. » Alors d'autres murs pourront être abattus. M.-A. B.

Important!

MAB annonce un DVD pour Noël.
Nous l'attendons avec impatience...

Dans la peau d'un évêque Plaidoyer pour Benoît XVI