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Le Père Scalese est de retour

Après un mois d'absence. Et il commente à sa façon la décision du Saint-Père sur Pie XII et Jean-Paul II. Autres nouvelles sur "le cas Pie XII" (3/1/2010)

Le Père Scalese est enfin de retour!
Il me plaît de penser qu'il a un peu écouté mes injonctions...

Il avait interrompu son blog fin novembre, de retour en Italie (et surbooké) après plusieurs années de mission en Indonésie et en Inde, au nom de l'ordre des Barnabites, dont il fait partie.
Il envisage de revoir la fréquence de ses billets. Mais même si c'est une fois par semaine, ou par mois (ou une fois de temps en temps), ses contributions sont indispensables.
Pour ce premier billet de retour, il a choisi de commenter la décision du Saint-Père de signer le décret reconnaissant les vertus héroïques de Jean-Paul II... et de Pie XII.

Samedi 2 Janvier 2010
http://querculanus.blogspot.com/..
Ma traduction
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Rieccomi! (Me revoilà!)

Les fêtes ont été l'occasion pour échanger des vœux (au fait, Bonne Année à tous les lecteurs!) Et aussi pour ... reccueillir "le cri de douleur qui de toutes parts se lève vers nous." Je plaisante!
(...)
En effet, il convient de dire qu'en toutes choses, on peut trouver un compromis: passer d'un rythme de billets presque quotidien à un silence total n'est peut-être pas juste, il peut y avoir un moyen terme. Mettre à jour le blog de temps à autre, sans aucune régularité, ou bien avec une fréquence faible (par exemple, hebdomadaire).
Voilà, je voudrais recommencer à écrire quelque chose, pour le moment je ne sais pas à quel rythme (nous verrons).
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En ce mois de silence (mon dernier message date de la fin de Novembre) beaucoup de choses sont arrivées. Je n'ai certes pas l'intention de passer en revue tous les événements de la dernière partie de 2009. Mais je ne peux m'empêcher de dire quelques mots sur ce qui s'est produit suite à la déclaration des vertus héroïques de Pie XII (20 Décembre 2009).
Je dois dire que j'ai accueilli avec grand plaisir la proclamation simultanée de Pie XII et de Jean-Paul II comme "vénérables". Cela m'a semblé un coup génial (et inattendu) de Benoît XVI. Ce qui m'a ennuyé, ce n'est pas tant les réactions du monde juif - prévisibles! - que la note du Père Lombardi, qui, avec ses contorsions logiques a réussi à affaiblir d'un seul coup une décision claire et courageuse.

Non pas que la déclaration faite par le porte-parole du Vatican, soit sans précédent: Le même raisonnement a été utilisé en référence à Pie X, pour son attitude jugée trop rigide à l'égard des modernistes réels ou présumés; et comme le rappelle le même Père Lombardi, il fut repris par Jean-Paul II en référence à Pie IX.
L'argument n'est pas sans fondement (il ne fait aucun doute que les Saints peuvent avoir fait des erreurs au cours de leur vie, sans que cela affecte en rien leur sainteté), bien qu'il convienne de prendre garde à ne pas mener à l'extrême l'opposition entre "le témoignage de vie chrétienne donnée par la personne" et "l'importance historique des choix opérationnels", parce que sinon on ne comprend pas en quoi consisterait un témoignage de vie chrétienne qui ne s'exprimerait en choix d'actes concrets.

Mais le problème est ailleurs.
Ce qui ne tourne pas rond, c'est que cette distinction ne s'applique que dans certains cas: comme par hasard, seulement avec les papes du nom de Pie (IX, X et XII) [ndt: ce n'est pas pour rien que dans le livre "Vatican 2035", le pape hyper-réac et ridiculisé succédant au pape actuel dans un avenir hypothétique s'appelait... Pie XIII] .
Comme cela a été souligné à juste titre, les paroles prononcées par Jean Paul II lors de la béatification de Pie IX ( "La sainteté vit dans l'histoire et aucun saint ne peut se soustraire aux limites et aux contraintes de notre propre humanité. En béatifiant un de ses fils, l'Eglise ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu'il a faits, mais plutôt, elle le désigne à l'imitation et à la vénération pour ses vertus, en louange à la grâce divine qui resplendit en eux") ne pourraient-elles pas s'appliquer aussi à celui qui s'exprimait?
Ou bien, dans le cas de Papa Wojtyla, nous trouvons-nous face à une «sainteté sans conditions ni restrictions", pour laquelle aucune recherche historique n'est nécessaire (au point qu'on a dérogé aux règles de procédure adoptées par lui-même)?
Cela signifie-t-il qu'à partir de maintenant, nous avons deux catégories de sainteté: une à accepter en bloc ( «c'est à prendre ou à laisser»), sans aucune possibilité de critique, et l'autre, où au contraire, il sera possible de faire une série de distinctions (prenons les vertus chrétiennes et refusons les choix)? Vous comprenez qu'une fois cette route prise, on ne sait pas où elle finit (est-ce un hasard que cette note du Père Lombardi ne figure pas dans le Bulletin de la salle de presse?).

Quant à la recherche historique, il me semble évident qu'elle devrait toujours bénéficier du maximum de liberté. Je ne crois pas que l'Eglise ait quoi que ce soit à craindre à cet égard. Les procès en canonisation ont toujours été un exemple de rigueur historique extrême (et c'est pour cela que nous devrions y aller doucement, dans la dérogation aux procédures établies, et encore plus dans la soumission à la foule, facilement manipulable). Mais il y a juste un domaine aujourd'hui, où les lois de nombreux États restreignent la liberté de cette recherche. Vous savez ce que je veux dire. Il ne me semble pas très cohérent d'utiliser, concernant la même époque historique, deux poids et deux mesures.

A propos de la béatification de Pie XII

J'ai acheté l'hebdomadaire (catholique?) "Pélerin", qui titrait, à côté d'une photo d'un inquiétant Pie XII sur fond bleu: Les pièces du dossier.

L'éditorial de la directrice de la rédaction est pour le moment disponible sur internet, j'aurais donc pu économiser deux euros quatre-vingt-dix.
Il me rend perplexe. C'est une litote!!! A vrai dire, les propos tenus contre le Pape (réclamant des dirigeants de l'Eglise, avec un toupet incroyable le courage de parler vrai et l’intelligence d’être à l’écoute, la volonté d’assumer leurs convictions et le souci de les faire partager, et surtout se permettant d'écrire que davantage d’attention et d’écoute à la sensibilité de l’opinion publique n’aurait pas fait de mal.) me laissent sans voix!!

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Effets d’annonce et Pie XII
Nous vivons dans une société de la communication. Ce qui compte avant tout, c’est le bon mot, la mise en scène. Les gouvernants investissent dans des cohortes de sondages pour scruter l’opinion. Les hommes politiques soignent les effets d’annonce : « Cela ne peut plus durer, je m’occupe du problème, vous allez voir ce que vous allez voir… » Chacun cisèle sa « petite phrase », bien préparée pour être placée au moment voulu. L’émotion tend à éclipser la raison. Un fait divers ? Vite une loi ! Un autre fait divers ? Une autre loi ! La communication-spectacle prend trop souvent le pas sur la réflexion, le travail de fond, la vision à plus long terme, le suivi de la décision.

Tel n’est certainement pas le reproche que l’on peut faire à Benoît XVI ! Les décisions du pape sont sûrement mûries, pensées théologiquement et conçues pour s’inscrire dans le long terme de l’Église catholique. Pas de budget sondages au Vatican. Les convictions d’abord ; la communication et le souci de la réception passent au second plan. À tel point que le sens de certaines annonces échappe parfois au plus grand nombre. C’est ce qui est arrivé, il y a quelques jours encore, avec le choix de Benoît XVI de relancer par surprise le procès en béatification de Pie XII. L’information est d’abord tombée sans explication. Les réactions étaient pourtant prévisibles : Pie XII ne mérite sans doute pas la « légende noire » dont certains l’ont affublé, mais de là à envisager d’en faire un modèle éminent de vie chrétienne, il y a un pas. Davantage d’attention et d’écoute à la sensibilité de l’opinion publique n’aurait pas fait de mal.

Pour 2010, faisons donc le vœu que nos gouvernants comme nos Églises aient le courage de parler vrai et l’intelligence d’être à l’écoute, la volonté d’assumer leurs convictions et le souci de les faire partager. Formulons aussi des vœux pour que les citoyens, comme les croyants, préfèrent la raison à l’émotion, les convictions à l’esbrouffe. Merci aussi de soutenir de vos vœux les bonnes résolutions des journalistes de la presse chrétienne : ne pas entrer dans le jeu de la société de communication mais… en maîtriser suffisamment les codes pour bien informer les lecteurs, surtout dans les cas où l’Église oublierait de se faire comprendre. Meilleurs vœux à tous !

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Sur le même sujet, voici également une information relayée la semaine dernière par La Croix (lien à l'appui, que vous ne trouverez pas ici):

PARIS, 28 déc 2009 (AFP) - Le B'nai B'rith lance une pétition contre la béatification de Pie XII

L'organisation juive B'nai B'rith a lancé une pétition contre la décision de l'Eglise catholique de béatifier Pie XII qui a, selon elle, "laissé s'accomplir les crimes nazis", a annoncé lundi l'ONG dans un communiqué.
La pétition lancée dimanche avait recueilli un millier de signatures lundi en fin de journée sur le site dédié. ...
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2010: l'agenda de Benoît XVI Mesquinerie... et publicité gratuite