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Encore sur l'agression du 24 décembre

Deux articles italiens qui se détachent de la masse des commentaires : "un humble chrétien, qui ne se met au centre de rien", et "le dernier livre, même s'il n'est pas écrit, du pape théologien, s'appelle le silence". (4/1/2010)

Décidément, je suis amenée, un peu malgré moi, à revenir plus que prévu sur le déplaisant épisode de la nuit de Noël: il est totalement exemplaire, à la fois de l'attitude du Saint-Père (qui est ici, entièrement, le Pasteur, et ce rôle, depuis qu'il est pape, est au moins aussi important que celui du théologien) et de celle de ses détracteurs.
Il y a eu beaucoup de commentaires, dont certains franchement inutiles, versant dans le pathos larmoyant "boniste" tellement à la mode. On me permettra de confesser que la personnalité de cette Maiolo ne m'inspire vraiment pas une sympathie immodérée (je suis une catholique "en chemin", après tout).
L'appeler "Susanna", et la plaindre, c'est peut-être un peu excessif, d'autant plus qu'on ne peut pas exclure une partie (ou plus?) de simulation. Laissons cela au Saint-Père, dont c'est le privilège exclusif.

Dire qu'elle n'avait pas d'intention malveillante est absurde, puisqu'elle aurait littéralement pu "briser" le Pape, nul besoin d'une arme pour cela, et chacun le sait! Le pardon de ce dernier n'en est que plus généreux.

Ces deux articles que j'ai traduits de l'italien se distinguent du lot.
Celui du Giornale, d'abord: c'est à peu près la première fois que la comparaison entre les deux papes me semble pertinente. Et si l'on excepte l'allusion à un prétendu scoop de son journal, Renato Farina a cueilli avec finesse - mais non sans ironie - le vrai trésor de cette personnalité discrète et sublime, qui refuse "les feux de la rampe", c'est-à-dire des medias.
Celui de Maria aussi (voir ici: Le Pape qui nous parle avec ses gestes ). Indulgente (trop) envers "Susanna", certes. Mais elle "lit" pour nous les silences du Pape - qui sont aussi une des expressions de son magistère - à travers un de ses récents discours, celui qu'il a prononcé le 8 décembre dernier Place d'Espagne, devant la statue de Marie Immaculée.
Et elle conclut par cette phrase lumineuse et extraordinaire:
Le dernier livre, même s'il n'est pas écrit, du pape théologien, s'appelle le silence.

Le Pape pardonne Maiolo

Texte ici: Il Giornale
Ma traduction
Et le Vatican confirme le scoop du "Giornale"
Renato Farina, 4 janvier
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(ndt: ah! le scoop!! En réalité, un lien renvoie à un article du 3 janvier. Or, l'information circulait sur internet depuis la veille puisque je l'avais moi-même trouvée sur le site "Il Tempo" le 2 janvier. Sans intention de faire un scoop, mais parce que l'information confirmait magnifiquement ce que nous connaissons de la personnalité du Saint-Père.)

Il a attendu que le bruit autour de l'incident se soit calmé, puis, pour la Saint Sylvestre, il a envoyé son secrétaire chez "la Maiolo": Padre Georg a apporté les salutations du Pape et lui a donné un chapelet. Le Vatican confirme le scoop du "Giornale".
Le dernier jour de l'année, il y a eu un message du pape, en dehors des documents officiels, confidentiel, personnel, mais au fond, adressé à chacun de nous. Au lieu d'une phrase, un fait.
Mgr Georg Gänswein, secrétaire du Pape, s'est rendu à Subiaco le jour de la Saint Sylvestre, envoyé par son patron. Là, dans une structure protégée pour les personnes atteintes de troubles mentaux, se trouve Susanna Maiolo, la jeune Suissesse de 25 ans qui le soir de Noël à Saint-Pierre a sauté d'un bond au-dessus des barrières de sécurité, et s'est accroché à Benoît XVI, le faisant tomber par terre. (Et avec le pape, elle a aussi fait tomber le Cardinal Roger Etchegaray, pour lequel, à 87 ans, il s'agissait d'un fait grave: la fracture du fémur).
Padre Georg s'est rendu chez Susanna, qui a été longtemps internée dans un hopital psychiatrique suisse (??), et il s'est assuré de son état d'esprit, il lui a dit que le Saint-Père croyait dans ses bonnes intentions et donc lui pardonnait, et il l'a dit également au nom du cardinal basco-français blessé. Avec plein de voeux et le don d'un chapelet. On ne connaît pas les réponses de la fille. Il s'en est allé, et a rendu compte.
Nous avons appris tout cela d'une personne très proche du pape, confiant dans la discrétion du confident: impossible. Je le sais et je le dis.
Il circulait parmi les prêtres et les fidèles beaucoup de critiques au silence du Pape. Pas un mot sur ce qu'il pensait, sur ses émotions, s'il avait pardonné ou non. C'est vrai: l'épisode était en soi marginal par rapport aux mystères de la célébration liturgique, mais il a fait les premières pages et les titres d'ouverture des journaux et des journaux télévisés dans le monde entier. Le jugement (giudizio) a obéi au préjugé (pregiudizio): s'agissant d'un Pastore tedesco (ndt: l'affreux jeu de mots récurrent depuis l'élection, et que je me refuse à traduire), glacial, souriant superficiellement et en réalité lié à la doctrine plus qu'à l'humanité. Même parmi les commentateurs autorisés, l'homme Joseph Ratzinger passe pour un pape incapable de grands geste spectaculaires sur la scène mondiale. Donc, au fond, à une époque où ce qui compte, c'est l'image et la puissance des gestes, par rapport à la profondeur de la pensée et de l'annonce, voilà Benoît XVI livré à l'incompréhension et à la solitude.
La comparaison avec Jean-Paul II vient involontairement : il dominait le grand théâtre du monde, forçait le destin, conjurait le sort, comme un géant, et il l'était vraiment. Bien qu'il n'y ait pas de comparaison possible avec l'attentat dont Wojtyla a été victime, Ratzinger a vécu tout cela sur un mode mineur, il n'a pas revendiqué la protection de la Sainte-Vierge, ni remercié Dieu devant les micros pour les périls auxquels il avait échappé (à cet âge, tomber avec les lourds ornements pontificaux, aurait pu être très grave). De même, il ne s'est pas rendu en personne, comme l'avait fait le Grand Polonais, pour écouter celui qui avait essayé de le tuer. Les caméras avaient même permis de lire les mots: Agca n'a pas demandé pardon, mais seulement ce qu'était cette Fatima à qui le pape avait attribué le miracle de la balle déviée.
Ratzinger a un destin différent, ou si vous préférez une autre conception de la Providence. Il n'a pas eu (Deo Gratias!) le don terrible d'un tueur turc musulman, mais une pauvre suissesse sans éclairs mystiques. Il reçoit des menaces atroces de la part de sites islamistes, en échange, la presse occidentale libérale le traite de réactionnaire. Et maintenant d'insensible.
Au contraire, on découvre que sa vie est celle d'un humble chrétien, qui ne se met au centre de rien, pas même quand ils le mettent sur la première page. Il est capable de pardon, d'amitié, d'espoir, même s'ils lui attribuent seulement la haine de "la dictature du relativisme», comme si sa vision du monde se réduisait à cette critique amère.
Comme nous sommes aveugles: ce pape "minimo" est grand dans l'amour et l'humilité.
A propos d'amitié et de voeux pour la nouvelle année, voici une phrase que personne n'a mentionné même si Benoît XVI l'a prononcée devant le monde: "Je vous souhaite que l'amitié de notre Seigneur Jésus Christ vous accompagne tous les jours de cette année qui va commencer. Puisse cette amitié du Christ être notre lumière et notre guide, en nous aidant à être des hommes de paix, sa paix. Bonne Année à vous tous. "

Relecture d'un silence

Dimanche 3 Janvier 2010
Relecture d'un silence. La rencontre entre Mgr Gänswein et Susanna Maiolo
Texte ici: http://chiamatiallasperanza....
Ma traduction.


Le Pape se tait, il ne se répand pas en paroles sur l'épisode du 24 Décembre dernier qui l'a vu protagoniste inconscient d'une agression au Vatican, par une femme de 25 ans, italo-suissse, Susanna Maiolo, qui il y a un an déjà, de la même manière, avait essayé de l'«embrasser», en grimpant sur la barrière qui la séparait de la procession, à Saint-Pierre.
Et pourtant, à exactement une semaine de cette nuit-là, la jeune fille, hospitalisée dans le département de psychiatrie de l'hôpital de Subiaco, a reçu la visite du secrétaire personnel du pape, Mgr Georg Gänswein.

Une rencontre presque inattendue, du moins par ceux qui anticipaient un face à face entre la jeune femme et le Pape lui-même, qui au contraire est resté ferme sur sa position de respect silencieux, envers une jeune fille mentalement instable, et d'abandon confiant à Dieu, exempt de toute théâtralité des sentiments,pourtant très à la mode en ce moment.
D'autre part, le Saint-Père, à l'occasion de la fête de l'Immaculée Conception, avait émis un avertissement non seulement à la population romaine, mais à toute l'humanité, l'invitant à se purifier du mal, quotidiennement "raconté, répété, amplifié, nous habituant aux choses les plus horribles, nous faisant devenir insensibles et, d'une certaine manière, en nous intoxiquant, car la négativité n'est pas totalement éliminée et, jour après jour, elle s'accumule. Le cœur s'endurcit et les pensées s'assombrissent. "

Dans ces mots, il est facile de retouver la motivation intérieure d'un silence du pape qui donc ne porte en lui-même aucun signe d'une insensibilité stérile, ni d'une supériorité froide et détachée, mais apparaît comme le Magistère vivant de ce que le Saint-Père lui-même affirme.

La leçon de Benoît XVI, se place dans l'optique d'une société qui braque de plus en plus les projecteurs sur des personnages inconnus - à l'improviste, et souvent pour des raisons peu exemplaires - transformés en véritables "moteurs" de la machine du show business automobile jusqu'à un "pillage" sans respext de la vie d'autrui.

"Dans la ville vivent — ou survivent — des personnes invisibles, qui de temps en temps apparaissent en première page ou à la télévision, et sont exploitées jusqu'au bout, tant que la nouvelle et l'image attirent l'attention. C'est un mécanisme pervers, auquel il est malheureusement difficile de résister. La ville cache tout d'abord, et ensuite elle expose au public. Sans pitié, ou avec une fausse pitié. Il y a en revanche en chaque homme le désir d'être écouté comme une personne et d'être considéré une réalité sacrée, car chaque histoire humaine est une histoire sacrée, et demande le plus grand respect. "
A ces mots du Saint-Père, prononcés avec force devant la statue de la Vierge Immaculée, Place d'Espagne , faisait suite une invitation à ne pas se sentir "toujours spectateurs, comme si le mal ne concernait que les autres », mais à prendre conscience que "nous sommes tous des acteurs et, dans le mal comme dans le bien, notre comportement a une influence sur les autres".

Paroles éclairantes sur la raison d'une rencontre, celle entre le Don Georg et Susanna, qui a eu lieu dans le secret absolu et dont les premières nouvelles n'ont filtré qu'hier.
Sur "Le Giornale" d'aujourd'hui, il y a d'autres indiscrétions: le secrétaire du Pape, s'étant assuré de l'état d'esprit de la jeune femme, s'est fait le porte-parole du pardon papal, mais ce qu'elle a fait valoir en réponse à ces allégations, on ne le sait pas.
Il est probable que sans les «révélations» de plusieurs patients des urgences qui ont reconnu la silhouette du prélat, malgré toutes les mesures prises pour assurer la confidentialité de la visite, et sans les déclarations d'un proche du pape (comme il apparaît encore dans l'article paru sur "Il Giornale"), aujourd'hui personne ne pourrait rien savoir de l'entrevue qui a duré environ 30 minutes et s'est tenue le 31 Décembre en fin de matinée.
Éviter les spéculations des médias au sujet d'un hypothétique "face à face" entre le pape et Maiolo, aura certainement conduit à la décision de Benoît XVI, sur la base de sa propre invitation à imiter la Vierge Marie, elle qui "nous apprend à nous ouvrir à l'action de Dieu, à regarder les autres comme il les regarde: à partir du cœur. Et à les regarder avec miséricorde, amour, tendresse infinie, surtout ceux qui ne sont les plus seuls, méprisés, exploités."

De sa chaire de professeur et pasteur, Papa Ratzinger, une fois encore, nous enseigne à ne rien regarder en surface, à ne pas transformer les personnes en corps "qui perdent leur âme, deviennent des choses, des objets sans visage, échangeables et consommables. "

Le dernier livre, même s'il n'est pas écrit, du pape théologien, s'appelle le silence.

Mgr Leonard nouveau primat de Belgique Les 3 heures du Pape