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Messori, et l'Internet

Réflexion sur le message du Saint-Père pour la journée 2010 des communications sociales (26/1/2010)

Les prêtres évangélisateurs et les pièges de l'Internet

Source: Il Corriere della Sera, via Raffaella.
(Ma traduction)
VITTORIO MESSORI
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Ils auraient tort, ceux qui se seraient alarmés, après avoir jeté un coup d'oeil aux titres consacrés hier au Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale des communications: cyber-prêtres, l'Église numériques, web-évangile.
Même parmi les non-pratiquants - aujourd'hui la majorité des Italiens, mais finalement, heureux que l'église existe, et conserve son aspect de toujours - certains se sont inquietés, en pensant qu'un écran froid allait remplacer le visage rubicond du prêtre ou que les confessions se feraient via le chat.
Il n'en sera pas ainsi. Comme disait André Frossard «le Dieu chrétien ne sait compter que jusqu'à un»: le message de Jésus n'est pas une idéologie comme les idéologies modernes, qui s'adressent aux masses, à l'humanité, aux classes, à la nation, au peuple, au parti. C'est une parole calibrée pour chacun, elle ne connaît pas l'anonymat, elle veut venir en aide aux enfants d'un Père pour qui tout le monde a un nom, un prénom, une histoire unique.
Le contact humain, le tête-à-tête (en français dans le texte), l'écoute et la parole, sont essentiels à la vie de l'Eglise et ne disparaîtront jamais.
C'est, entre autres, un aspect du christianisme qui est très cher justement à Benoît XVI, grand intellectuel mais ennemi des abstractions idéologiques, et partisan de la redécouverte d'une foi incarnée, concrète, «tactile»: à commencer par la liturgie qui, pour lui, doit revenir à donner les émotions et le sens du sacré.

Ce que le Pape souligne, avec ce document, c'est que «même dans le cyberespace, Dieu a le droit à la citoyenneté», qu'il y a là une grande opportunité pour l'évangélisation, offerte par un nouvel outil en mesure de traverser toutes les frontières et d'atteindre instantanément tout le monde.

Pendant des siècles l'Eglise a utilisé la chaire (surélevée, et munie d'un toit spécial destiné à accroître la portée de la voix) et les parchemins manuscrits par des moines dans le scriptorium; ensuite, elle s'appropria immédiatement l'imprimerie à caractères mobiles; dès que la technologie le permit, elle équipa les églises de hauts-parleurs électriques; elle utilisa le plus complètement possible le cinéma, au point que le réseau des salles paroissiales était le plus important en Italie; la radio et ensuite la télévision ont été employées autant qu'il était possible ...
L'arrivée de l'Internet n'a pas suscité plus d'effarement que cela: au contraire, la vague d'initiatives a été telle que désormais, seules quelques paroisses n'ont toujours pas leur propre espace sur le Web et l'augmentation continue du nombre de "sites catholiques" répertoriés par les moteurs de recherche est impressionnante .
Le traditionnel bénévolat des croyants s'est déversé ici, fournissant compétences et talents pour une présence diffuse.

C'est de ce travail que le pape s'est félicité demandant instamment de ne pas diminuer les efforts, et en soulignant l'importance pour l'apostolat et, d'une façon générale, pour les relations entre les gens.

Certes, comme toute chose humaine, Internet a deux faces: il est possible, par exemple, de suivre tous les jours le chapelet en direct, dans de nombreuses langues, depuis la grotte de Lourdes ou on peut communiquer entre membres des nombreuses Confrérie de Saint-Joseph. Mais avec le clic à une adresse différente, on accéde au plus grand espace pornographique du monde et de l'histoire, d'ailleurs en partie gratuit, au point d'avoir contraint à la fermeture journaux et salles de cinéma "hard".

Cette nature à double face du grand réseau est illustrée par les statistiques des visites selon lesquelles les deux mots les plus cliqués par les internautes n'ont que trois lettres: God et Sex.
Mais pour revenir à la perspective catholique, il y a un aspect qui semble avoir échappé aux observateurs: Internet a favorisé un retour impétueux vers une "science" qui semblait oubliée dans l'Église elle-même, alors que dès le début elle avait eu un grand rôle dans l'évangélisation. Je veux parler de l'apologétique, entendue comme défense de l'accord entre foi et raison, entre l'histoire et la Bible, entre l'église et l'Evangile.
Après Vatican II, les vieux manuels d'apologétique - jugé inutiles dans un monde où la vérité de la foi serait témoignée par l'engagement social et non par des démonstrations logiques ou historiques - avaient disparu dans les séminaires eux-mêmes.
En fait, ils étaient aussi - et ils le sont plus que jamais - nécessaires, et le Réseau a donné une forte augmentation à leur redécouverte.
Là, en effet, de nombreux sites et de nombreux blogs et forums sont consacrés à la démolition de la base historique de l'Ecriture et à la polémique sur l'histoire de l'Eglise. Cela va d'études universitaires à des tirs à vue dignes du bar des Sports, des critique insidieuses aux blasphèmes les plus triviaux.
C'est un fait que, piqués au vif, les internautes catholiques (prêtres et laïcs, ces derniers en grand nombre) ont réagi en dépoussiérant les textes apologétiques pour répondre à la liste, vieille mais toujours ravivée, des accusations: l'Evangile comme mythe oriental, les miracles comme superstition, Galilée , l'Inquisition, les croisades, le massacre des Cathares, la nuit de la Saint-Barthélemy, la conquête des Amériques, la condition des femmes, la simonie, les relations entre le catholicisme et le totalitarisme ...
Et cela, tout en égranant le chapelet familier, mais qui a désormais une nouvelle, extraordinaire, visibilité.
Sur le web, la défense de l'accord entre la foi et la raison, la foi et l'histoire, bat son plein: un nouveau départ qui plaît à Joseph Ratzinger, qui justement a consacré sa vie à ces questions, d'abord comme professeur, puis comme ancien préfet de l'ex Saint-Office, et enfin comme pasteur de l'Eglise universelle.

© Copyright Corriere della Sera, 25 Janvier 2010 (ma traduction)

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