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Lectio divina (suite)

Un commentaire de Salvatore Izzo (l'extraordinaire lectio divina, une performance enthousiasmante), et des passages du texte intégral publié par l'OR (14/2/2010)

Voir: Lectio divina au Séminaire majeur de Rome



Salvatore Izzo faisait hier un compte-rendu du discours du pape devant l'Assemblée Pontificale pour la vie, concluant cette première partie de son article par ces mots:
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Cette défense que fait le pape allemand des droits des plus faibles et sa condamnation des visions erronées et dangereuses, ne doit pas être interprétée comme une sorte de moralisme.
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Et il enchaînait opportunément sur la lectio divina tenue au Séminaire Majeur de Rome:

Religieuses

Pas plus tard qu'hier, dans une extraordinaire Lectio divina proposée aux 200 séminaristes de Rome, s'exprimant pendant près d'une heure entièrement a braccio, le Pape a voulu préciser que "le christianisme n'est pas un moralisme, ce n'est pas à nous de faire quelque chose que Dieu attend. Ce que nous sommes, nous devons l'être aussi dans notre agir: nous ne pouvons pas seulement obéir à une loi extérieure". Pas plus qu'il ne nous est demandé un moralisme "héroïque".
Ratzinger a rappelé à cette occasion les premiers mots prononcés alors qu'il venait d'être élu, quand il s'est présenté comme "un humble travailleur dans la vigne du Seigneur".
"Dieu - a-t-il expliqué avec efficacité aux jeunes qui aspirent à la prêtrise - tel que rapporté aujourd'hui par l'Osservatore Romano qui a publié le texte intégral de la Lectio qui a été aussi une performance enthousiasmante de la part d'un octogénaire vraiment juvénile, assis à une simple table dans la chapelle de Notre-Dame de la Confiance, au séminaire du Latran -,a planté une vigne dans ce monde avec l'intention de trouver des fruits. Mais la véritable histoire est d'infidélité: au lieu des raisins, ce sont de petites choses immangeables qui sont arrivées".
"Malheureusement - a-t-il fait observer - aujourd'hui aussi, beaucoup vivent loin du Christ, ne connaissent pas son visage et dans leur pensée se renouvelle le dualisme d'un monde divisé entre le bien et le mal, comme si il y avait deux réalités tout aussi fortes".
C'est l'hérésie manichéenne, indéniablement répandue aujourd'hui avec l'idée qu'un Dieu bon est seulement une partie de la réalité: ainsi, il ne serait pas responsable du mal qui est en cours dans le monde". - Mais , s'est interrogé Benoît XVI - quelle pauvre apologie que celle-la: comment pouvons-nous compter sur ce Dieu, s'il n'est pas tout-puissant et si son amour finit là où commence le pouvoir du mal?".

La transcription de la lectio a été en effet publiée sur l'Osservatore Romano, et Raffaella l'a archivée sur son site.
C'est très long (cela représente quatre pages du traitement de texte), j'hésite donc à me lancer dans la traduction, qui va immanquablement paraître bientôt.
Mais c'est un bonheur à lire (un bonheur dont le verbatim que j'ai traduit hier ne rend que très partiellement compte, même si la substance y est).
Comme souvent, lorsqu'il s'adresse à un jeune auditoire, les mots familiers, et même les confidences personnelles, alternent avec les réflexions philosophiques de haute volée et les explications théologiques érudites, le tout dans ce style inimitable, qui prouve une fois de plus ce qu'un observateur perspicace (je ne me souviens plus son nom) soulignait: Benoît XVI écrit comme il parle!

Quelques perles relevées au hasard:

1.
Eminence, Excellences, Chers Amis,
Chaque année, c'est pour moi une grande joie d'être avec les séminaristes du diocèse de Rome, avec les jeunes qui se préparent à répondre à l'appel de Dieu pour être les travailleurs de sa vigne, les prêtres de son mystère. C'est la joie de voir que l'Eglise vit, que l'avenir de l'Église est présent aussi dans notre terre, justement ici à Rome

2.
Il n'y a pas longtemps, j'ai reçu une lettre d'un professeur de Ratisbonne, un professeur de physique, qui avait lu avec beaucoup de retard mon discours à l'Université de Ratisbonne, pour me dire qu'il ne pouvait pas être d'accord avec ma logique ou qu'il ne pouvait l'être qu'en partie. Il disait: "Bien sûr, je suis convaincu que l'idée que la structure rationnelle du monde exige une raison créatrice qui a fait cette rationalité qui ne peut pas s'expliquer par elle-même." Et il poursuit: "Mais s'il peut exister un démiurge - c'est ainsi qu'il s'exprime - un démiurge me semble certain d'après ce ce que vous dites, je ne vois pas qu'il existe un Dieu amour, bon, juste et miséricordieux. Je peux voir qu'il existe une raison qui précède la rationalité du cosmos, mais le reste non". Et de cette façon, Dieu lui reste caché. C'est une raison qui précède nos raisons, notre rationalité, la rationalité de l'être, mais il n'y a pas un amour éternel, il n'y a pas la grande miséricorde, qui nous donne vie.

3.
Je pense que quiconque a compris cela, a été touché par ce mystère, que Dieu s'est révélé, a déchiré le voile du temple, a révélé son visage, trouve une source de joie permanente. Nous ne pouvons que dire: «Merci. Oui, maintenant nous savons qui tu es, qui est Dieu et comment Lui répondre". Et je pense que cette joie de connaître Dieu qui s'est révélé, qui s'est montré jusqu'à l'intime de son être, implique aussi la joie de le communiquer: quiconque a compris cela, vit touché par cette réalité, doit faire comme l'ont fait les premiers disciples qui sont allés chez leurs amis et leurs frères, en disant: "Nous avons trouvé celui dont parlent les prophètes. A présent, il est là". La mission n'est pas quelque chose d'extérieur ajouté à la foi, mais elle est le dynamisme de la foi elle-même. Celui qui a vu, celui qui a rencontré Jésus, doit aller chez ses amis et doit dire à des amis: "Nous l'avons trouvé, c'est Jésus, celui qui a été crucifié pour nous".

4.
Et finalement nous arrivons au dernier mot de ce passage: "Je vous le dis: Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le concèdera". Une brève catéchèse sur la prière, qui nous surprend encore et encore. Deux fois dans ce chapitre 15, le Seigneur dit: "Ce que vous demanderez, je vous le donnerai" et encore une fois au chapitre 16.
Et nous voudrions dire: "Non, Seigneur, ce n'est pas vrai". Tant de bonnes et profondes prières de mamans qui prient pour leur enfant qui se meurt et ne sont pas exaucées, tant de prières pour qu'arrivent de bonnes choses et le Seigneur ne les exauce pas. Que signifie cette promesse?
Au chapitre 16, le Seigneur nous donne la clef pour comprendre: il nous dit ce qu'il nous donne, ce qu'est ce tout, la charà, la joie: celui qui a trouvé la joie a trouvé tout et voit tout à la lumière de l'amour divin. Comme saint François, qui a composé le grand poème sur la la création dans une situation de désolation (détresse), et pourtant, justement là, à côté du Seigneur souffrant, il a redécouvert la beauté d'être, la bonté de Dieu, et il a écrit ce grand poème.
Il convient de rappeler en même temps, certains versets de l'Evangile de Luc, où le Seigneur, dans une parabole, parle de la prière, en disant: «Si vous qui êtes mauvais donnez déjà tant de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera l'Esprit Saint à vous, Ses enfants". L'Esprit Saint - dans l'Evangile de Luc -, c'est la joie dans l'Evangile de Jean, c'est la même réalité: la joie est l'Esprit Saint et l'Esprit Saint est la joie, ou, en d'autres termes, de Dieu, n'implorons pas de chose grandes ou petites, de Dieu, implorons le don divin, Dieu lui-même; tel est le grand don que Dieu nous donne: Dieu lui-même. En ce sens, nous devons apprendre à prier, prier pour la grande réalité, la réalité divine, pour qu'Il nous donne lui-même, qu'il nous donne son Esprit afin que nous puissions répondre aux exigences de la vie et aider les autres dans leur souffrance. Bien sûr, Notre-Père nous l'enseigne.
Nous pouvons prier pour beaucoup de choses, dans tous nos besoins, nous pouvons prier: "Aide-moi." C'est très humain et Dieu est humain, comme nous l'avons vu, de sorte qu'il est juste de prier Dieu pour les petites choses de notre vie quotidienne.
Mais dans le même temps, la prière est un chemin, je dirais une échelle: nous devons apprendre de plus en plus pour quelles choses nous pouvons prier et pour quelles choses nous ne pouvons pas prier, car elles sont des expressions de mon égoïsme. Je ne peux pas prier pour des choses qui sont nuisibles aux autres, je ne peux pas prier pour des choses qui aident mon égoïsme, mon orgueil. Ainsi, sous les yeux de Dieu, la prière devient un processus de purification de nos pensées, de nos désirs.







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