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A propos de la béatification de JP II

Le Père Scalese s'interroge sur le "procès médiatique" (9/3/2010)

Vu sur Internet aujourd'hui:



La béatification de Jean-Paul II (annoncée, et estampillée par la presse, qui, n'ayant rien de "grave" à reprocher au Pape polonais, a donc décidé qu'il était bel et bien "bon pour les autels", contrairement à Pie XII, coupable de ce que l'on sait) pourrait être retardée. Par exemple, le miracle qui lui avait été attribué, une religieuse française guérie de la maladie de Parkinson grâce à son intercession, pourrait ne pas être reconnu.

Dernier épisode, lu hier dans la presse italienne hier (via Raffaella): la sortie d'un livre écrit par un vaticaniste italien, intitulé (de façon ambigüe, ou, au moins, sensationnelle) "Karol et Wanda" et sous-titré "Histoire d'une amitié qui a duré toute une vie".

Il n'est pas question de mettre ici en cause la sainteté de Karol Wojtyla, devenu Jean-Paul II. Et de toutes façons, ce n'est évidemment pas à moi de décider.
Mais pas non plus (j'allais dire encore moins) aux medias!
On peut donc s'interroger sur le rôle exorbitant que ceux-ci se sont arrogés dans des décisions internes à l'Eglise, qui reviennent, en dernier lieu, au Souverain Pontife..

Procès médiatiques

Vendredi 5 Mars 2010
http://querculanus.blogspot.com/
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Le processus de béatification de Jean Paul II se transforme à son tour en un feuilleton.
Il était inévitable que cela finisse ainsi. Il est évident qu'une fois choisie la voie du procès médiatique (je ne sais pas si vous vous êtes aperçus que le procès s'est jusqu'à présent joué dans les médias plutôt que dans les salles austères des tribunaux ecclésiastiques), on devait s'attendre à quelques coups de théâtre. Le problème est que maintenant nous allons tomber dans le ridicule.

Tout a commencé avec cet irresponsable (improvvido) "Santo subito!" des funérailles: il fut présenté comme l'expression spontanée de la Vox Populi, mais ensuite, certains ont émis le soupçon qu'il s'agissait d'une opération bien planifiée par un certain "lobby".

Deuxième acte: les pressions sur le nouveau Pape sont devenues insistantes au point de l'obliger à déroger à la règle des cinq ans pour l'introduction de la cause de béatification. Bien sûr, le Pape était libre de répondre aux pressions de façon différente, mais il est indéniable que les pressions ont existé (je ne sais pas si vous vous rappelez que, par la suite, à l'insistance de certains qui réclamaient de Benoît XVI l'approbation des vertus héroïques de Pie XII, la salle de presse du Saint-Siège a répondu par une sèche invitation à ne pas exercer sur le Saint-Père une pression intolérable).

A l'introduction de la cause a succédé un procès-éclair, dont la vitesse ne peut que soulever quelque perplexité sur le caractère scrupuleux des procédures. Des rumeurs circulaient, selon lesquelles tous les documents n'avaient pas été mis à disposition. A ce qu'il paraît, le vote du Comité consultatif sur les vertus héroïques n'était pas unanime.

Pendant ce temps, dans les medias, un procès parallèle se déroulait: en plus des articles de journaux et des émissions de télévision, il y a eu deux volumes publiés peu opportunément, interférant lourdement avec le travail des juges. D'abord le livre de Wanda Poltawska, "Diario di un' amicizia" (Journal d'une amitié), dont la publication a été fortement critiquée par le cardinal Dziwisz, puis celui du postulateur Slawomir Oder, "Pourquoi il est saint", démoli par Gianfranco Svidercoschi. On pensait peut-être hâter la béatification; en fait, on l'a entravée.

Puis il y a eu la déclaration sur les vertus héroïques, qui a été présenté comme une sorte de pré-béatification: on a même déjà proposé des dates: le 2 avril ou le 16 Octobre 2010. Oubliant que, après la déclaration des vertus héroïques, il est nécessaire qu'il y ait un autre procés pour le miracle; mais il semblait qu'il s'agissait d'une simple formalité: le miracle était déjà là et il semblait incontestable. Aujourd'hui, il semble qu'il ne le soit pas tant que ça.
Pour l'amour du ciel, il n'y a rien d'étrange dans les processus normaux; mais là, il ne s'agit pas d'un processus normal ...

Et puis il y a eu le consistoire pour l'approbation de plusieurs canonisations (qui auront lieu le 17 octobre 2010), dans lequel il n'est fait aucune mention de la béatification du pape Wojtyla. Certains (y compris dans l'épiscopat polonais), ont exprimé leur déception.

Si je puis exprimer mon humble avis, je pense que nous n'y sommes pas. C'est vrai que les temps ont changé, c'est vrai que les règles qui régissent le processus de béatification et de canonisation ont été modifiées, mais il me semble que nous avons atteint une situation intolérable. Je me souviens qu'autrefois, dans la vie des Serviteurs de Dieu, très prudemment, on déclarait que, dans le respect des décrets d'Urbain VIII, l'écrit ne pouvait en aucune façon prévaloir sur le jugement de l'Eglise et qu'on s'en remettait aux décisions du Siège apostolique. Mais maintenant nous sommes confrontés à une série de "forcements", qui rendent un très mauvais service à Jean-Paul II.

Je dirais qu'il est temps de mettre un terme à ce mauvais pli. Ce n'est pas cela, la façon de procéder aux béatification et aux canonisations; tout doit revenir à la procédure normale, avec la rigueur et la discrétion qu'elle nécessite. Si le processus, plutôt que d'exiger cinq ans, nécessite dix, vingt ou cinquante ans, qu'importe? Pourquoi toute cette précipitation?
Si Jean-Paul II est saint, tôt ou tard, il sera reconnu publiquement. Pourquoi vouloir à tout prix brûler les étapes, avec le risque de semer des soupçons, auxquels il sera par la suite difficile de remédier.



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