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Scandale des "abus". Où sont les soutiens?

Une réflexion désabusée sur le silence de certains sites (10/3/2010)

Les soutiens habituels du Pape dans la blogoshère catholique française se font presque tous - pour le moment - étonamment discrets sur le scandale dit des "prêtres pédophiles" (appellation impropre, puisqu'il s'agit en réalité de "pédophiles prêtres", ce qui est très différent, et nous savons à quel point le vocabulaire est important dans le combat des idées).

D'une certaine façon, je les comprends: moi-même, j'ai hésité. Ne risque-t-on pas de servir de caisse de résonance à l'infamie? (En rapportant de façon neutre les ragots, vous les répandez, dit un commentaire dans La Croix)
Mais le silence de certains blogs a été une déception pour moi. Car ce silence a évidemment un sens, qui dépasse le simple oubli, et que je préfère ne pas trop approfondir pour le moment. Il sera toujours temps si cela va trop loin.
Personnellement, j'ai décidé d'en parler. Le Saint-Père a été grossièrement attaqué, jusque dans ses affections. Il est aussi un homme, que j'aime et admire. A ce titre, je le défends, comme je le ferais si quelqu'un de ma famille était injustement attaqué.

Et pas seulement cela.
Face à une vague de fond, se taire, c'est dire que nous avons peur de la vérité. Justement non, et il était particulièrement important de la rétablir, cette vérité, pas dans l'invective grossière, mais dans l'argumentation sérieuse: lien entre célibat et pédophilie, contenu de l'instruction de la CDF signée par le cardinal Ratzinger en 2001, effectifs réels des prêtres pédophiles, témoignages d'affection au pape et à son frère, etc... J'ai conscience, bien sûr, de la pauvreté de ma contribution, j'aurais voulu faire beaucoup plus, mais je manque autant de compétences que de temps.

Tout cela pour dire que je salue l'attitude de Frédéric Mounnier, l'envoyé spécial de la Croix à Rome, qui a ouvert le débat dans son blog, à travers deux billets déjà (Autour de la pédophilie , et Lecture de la crise pédophile).

Certes, le premier article commence mal: "Du côté de l’Allemagne remontent à la surface de sordides affaires anciennes, mettant désormais en cause le frère du pape. A quand le dévoilement d’une affaire mettant en cause Josef Ratzinger alors qu’il était archevêque de Munich?".

Mais on doit le créditer d'avoir donné une voix (en ne censurant pas leurs commentaires, ce que d'autres font systématiquement) à ceux qui n'en ont jamais.
Ces voix changent des éructations pitoyables bourrées de fautes de syntaxe et d'orthographe lues sur internet.
Il y a 2000 ans, la populace (comment l'appeler autrement?) a condamné Jésus à Mort, aujourd'hui, elle déverse sa haine contre l'Eglise et son Chef, à travers blogs et forums. En toute impunité: anonymat oblige!

Frédéric Mounnier confirme la vulgate généralement admise, avec cet argument que nous ne connaissons que trop, la "théorie du complot" comme objet de dérision:
" (...) la tentation est forte, on peut le lire sur les blogs, l’entendre dans les conversations, de céder à l’éternelle théorie du complot : « « Ils » nous en veulent. Nous devons faire front et nous défendre ». Au risque d’en oublier le devoir de vérité ? Il serait dommage, me semble-t-il, que le catholicisme devienne un communautarisme parmi d’autres, une « forteresse assiégée » parmi d’autres, défendant sa part de marché (de vérité ?), son bout de gras médiatique, minorité opprimée et victimisante parmi d’autres. L’universalité de la Bonne Nouvelle mérite mieux ".

Je me permets de reproduire la réponse de Pierre Aelred (auteur d'autres excellentes contributions au débat précédent) à Frédéric Mounnier, aujourd'hui.

Je ne remets pas en cause l’importance et la gravité des faits qui sont reprochés à CERTAINS prêtres dans CERTAINES institutions.
J’avoue cependant me demander si nous vivons vous et moi dans le même monde et si nous côtoyons la même Eglise.
Je vais chaque jour sur les sites du Monde, de Libération, du Point, de L’express et j’en passe. Osez prétendre qu’il n’y a pas, même passivement, un effort concerté des médias pour n’offrir qu’un seul point de vue sur la question des abus sexuels démontre au moins une certaine légèreté.
Pas une seule fois vous ne remettez en cause la manière dont la plupart des médias rapportent ces affaires. Vous affirmez qu’une telle lecture est du ressort de la théorie du complot.
Je ne parle de La Croix et de ses 200 000 lecteurs, je parle des autres ceux qui représentent plusieurs millions de lecteurs qui souvent se contentent d’un seul son de cloche.

Quand à l’Eglise que je côtoie c’est celle qui m’a accueilli voici 9 ans. Celle que je côtoie est en marche, malmenée, haïe, diffamée… mais et avant toute chose en marche. Elle est composée d’hommes et de femmes qui chaque jour se convertissent. Ce qu’elle propose c’est le message du Christ, mort et ressuscité pour nous et SEUL exempt de tous péchés.
Si certains aujourd’hui dans NOS sociétés occidentales la quittent parce qu’elle n’est pas parfaite, conforme à leurs attentes séculières, conforme au diktats à la mode, pro-avortement, gay-friendly etc.. je ne peux que prier pour eux qui s’égarent. Car s’ils la quittent pour une question d’image, ne se sont-ils pas totalement trompés en la rejoignant ?
Je n’ai pas rejoint une image. J’ai rejoint une Eglise de pécheurs, ce que je suis moi même.
Juger l’Eglise c’est s’accorder bien du crédit pour oser le faire et c’est surtout – ce qui est bien plus grave – ne retenir des messages que Benoît XVI nous a livré depuis le début de son pontificat que ce que les médias généralistes en rapportent. Avons-nous jamais eu un Pape plus modeste, attentif, petit au côté des petits ?
Cette année plus de 3000 adultes la rejoindront lors de la veillée pascale, s’ils le font c’est pour UNE personne, le Christ, pas pour Benoît XVI, pas pour Pierre, Paul, Jacques… ou alors ils se sont trompés.

Quant aux dommages faits à l’Eglise, la bonne nouvelle c’est que nos contemporains n’ont aucune mémoire et que d’ici une génération ou moins tout aura été oublié.
Enfin, dans une perspective christique, cessons de toujours nous complaire dans nos petits malheurs individuels ou collectifs, le Christ vaincra en fin de compte.

Catéchèse du 10 mars: Vatican II Prêtres pédophiles