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Hans Küng, toujours aux aguets

Lu sur le site "Les manants du Roi", deux articles sur le vieil homme aigri, qui récidive aujourd'hui en "exigeant" des excuses du Pape (17/3/2010)

Le problème, ce n'est évidemment pas Hans Küng, dont l'ego surdimmensionné n'intéresse pas grand monde (il en est au second tome de ses mémoires, pas moins de 736 pages!!! à comparer avec les 146 de la belle et touchante autobiographie de Joseph Ratzinger).
Non, c'est qu'on lui donne tellement la parole, au moment où se déchaînent des attaques d'une violence inouïe contre l'Eglise. Notez, il aurait tort de se priver, publicité personnelle et psychanalyse gratuites, ça ne se refuse pas.
Il remet donc ça aujourd'hui, selon une dépêche de l'AFP, reproduite sur La Croix.
Il a en effet publié une "tribune" dans le quotidien gauchiste allemand Süddeutsche Zeitung, à l'origine de la dernière campagne contre l'Eglise.
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Le théologien catholique très critique envers l'Eglise, Hans Küng, exige que le pape fasse son "mea culpa" sur la façon dont les affaires de pédophilie ont été gérées depuis des décennies, dans une tribune publiée mercredi par le Süddeutsche Zeitung.
"Cinq ans de pontificat sans rien modifier à ces pratiques funestes. La décence exigerait que le principal responsable de la dissimulation depuis des décennies, en l'occurrence Joseph Ratzinger, fasse son propre mea culpa", écrit le théologien suisse.
"Aucune personne au sein de l'Eglise n'a vu autant de cas des maltraitances passer sur son bureau que lui", continue Hans Küng, citant ses 24 ans à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la Foi où il a traité toutes les affaires de délits sexuels dans le monde entier "dans le plus grand secret", selon lui.
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Carlota m'a signalé deux textes remarquables parus le 13 mars sur le site "Les manants du Roi": http://www.lesmanantsduroi.com/... , l'un signé Dominique Daguet, et l'autre Gérad Leclerc.

L'article de Dominique Daguet

Hans Küng et Benoît XVI se connaissent bien et depuis fort longtemps: le premier est devenu un acariâtre vieillard persuadé d’être le seul à détenir le savoir, la connaissance, les mots qui conviennent pour notre temps et qui ne décolère pas de ne pas détenir le pouvoir des conceptions dans l’Église. Le second est pape, d’une douceur évangélique en même temps que d’une fermeté qui rassure le peuple chrétien mais fait enrager ceux qui ne songent qu’à tout « réformer » dans le sens de ce que dit « le monde », et donc une excellente cible pour celui qui se sait parce qu’il se veut supérieur à celui que le Saint-Esprit a mis sur le siège de Pierre. D’où des prises de position du premier qui manifestent à la fois la certitude de son infaillibilité et ses errements.
Hans Küng hait, disons déteste l’Église d’aujourd’hui, le « système romain » qu’il rend responsable de la « crise profonde » qui l’accable et la détruit. Il se livre dans l’Express du 26 février et dans une demi-page du Monde du 5 mars, à des attaques frontales qui feraient sourire s’il ne s’agissait d’une vieille guerre sournoise, où l’hypocrisie se cache sous le manteau d’une compétence prétendue. « La papauté actuelle, écrit-il, est un système médiéval, absolutiste. L’Église fonctionne aujourd’hui comme un système totalitaire, c’est un autre Kremlin ! » Pauvre homme, qui en est à écrire des sottises.
Il prend prétexte d’un certain nombre de tragédies qui ont abîmé le visage de notre Église ces dernières années, toutes ayant pour cause l’affreux penchant pédomane de certains prêtres. Je n’ai aucune indulgence pour ce crime, mais j’éprouve une gêne viscérale quand j’entends la haine l’emporter et exprimer des jugements péremptoires concernant les pauvres hommes qui ont succombé à ces tentations, péchés dont on sait qu’ils ne peuvent que marquer le visage du Christ et son corps tout au long de sa Passion. Qu’ils ne peuvent sur des lustres que rendre les victimes prisonnières de blessures dont on se demande si elles peuvent réellement cicatriser.
Hans Küng veut nous persuader que le Vatican est un nid de vipères : en effet, soutient-il, les crimes sexuels commis par des prêtres sont comme mis sous scellés puisque relevant du « secret pontifical », c’est-à-dire une expression équivalente à secret de l’instruction. Secret nécessaire jusqu’au moment du jugement. Quand la sanction est prononcée, rien ne s’oppose à sa divulgation. Mais, pour Hans Küng, peut-il sortir quelque chose de bien du Vatican ?
Mais affirmer que c’est le célibat des prêtres qui pousse ces hommes consacrés à de tels agissements, c’est purement et simplement une imposture. C’est déjà très probablement n’avoir rien compris aux éminentes raisons qui ont fait que l’Église catholique a choisi de demander à ses prêtres d’observer une chasteté totale – je ne veux ici, pour justifier ce propos que reprendre les paroles de Jésus : «Les disciples lui dirent : “Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, mieux vaut ne pas se marier.” Il leur répondit : “Tous ne comprennent pas ce langage, mais seulement ceux à qui c’est donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le sein maternel ; d’autres le sont devenus par le fait des hommes ; il y en a enfin qui se sont rendus tels par eux-mêmes à cause du Royaume des Cieux. Comprenne qui peut comprendre.” » Matthieu XIX, 3-12), et encore :Saint Mathieu et l'ange par Rembrandt van Rijn« Entrez par la porte étroite. Large est la porte et spacieux le chemin qui conduisent à la perdition ; beaucoup s’y engagent. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui conduisent à la vie ; il en est peu qui les trouvent » (Matthieu VII, 13-14).
Il en va des prêtres comme des hommes ordinaires : pécheurs comme nous tous, parfois jusqu’au crime. Le prêtre, s’il ne vise pas la sainteté avec constance, se retrouve désarmé devant les agissements de l’Ennemi ! Et ce n’est pas le mariage qui est la solution : combien d’hommes et de femmes mariés, père et mère de famille, succombent à cette horreur, qu’ils doublent le plus souvent du crime d’inceste ? Combien d’hommes politiques, de professeurs, de sportifs, d’hommes en apparence estimables, se révèlent soudain inscrits au club des monstres ? Mais le péché, quel qu’il soit, ouvre la porte à l’influence du démon, et donc expose le pécheur à sombrer dans des gouffres de plus en plus ténébreux.
Il n’y a guère que la prière, le recours constant et très humble à la grâce, la vision jamais perdue de la Passion et de la Résurrection du Christ qui peuvent protéger ceux qui se retrouvent sans cesse harcelés par ce type de tentation – mais la remarque vaut en vérité pour n’importe quel type de tentation, et cela va de celles qui semblent anodines (mais y en a-t-il d’anodines aux yeux de Dieu) aux plus épouvantables !
Le péché est un ravageur dont il faut connaître les risques qu’il fait courir à ceux qui ne le prennent pas au sérieux, ou qui le minimisent, ou qui le nient. Nous l’avons bien vu avec l’avortement banalisé comme un des nouveaux droits de la femme, alors qu’il n’est qu’un permis légal de supprimer une vie. Le péché fait sombrer l’être dans les ténèbres où règne cet Ennemi qui a réussi à soumettre le Christ à une suite d’épouvantes dont il est toujours difficile de comprendre à la fois l’horreur et l’intensité. Et parmi tous les esclavages auxquels l’homme peut-être livré celui de la chair est un des plus déroutants et des plus tenaces.
Vouloir, comme le suggère Hans Küng « décrisper » les esprits en ce qui concerne l’usage de la sexualité que nous pouvons faire, c’est déjà avoir cédé la moitié du terrain menant au naufrage. Il y a un usage saint de la sexualité, il y en a d’autres qui n’ouvrent que les portes de l’enfer. Han Küng voudrait-il que l’imprudence devienne la règle ? Et que signifie l’expression « décrisper » ? Dans l’évangile, Jésus est très clair et ne cache ni la beauté du mariage ni la laideur de ce qui le détruit : pas plus il n’hésite à proposer le plus difficile, qui devient aisé quand on ne cherche à le vivre qu’en se soumettant à la miséricorde du Père.
D’ailleurs, Hans Küng sait-il de quoi il parle dans ce qu’il avance au sujet de la pédophilie ? Puisqu’en fait il ne prend prétexte d’elle que pour s’occuper d’un autre sujet ? Démontrer qu’elle a pour cause le célibat des prêtres aurait dû logiquement être sa préoccupation : non, il lui suffit d’affirmer qu’il en est ainsi, alors que toutes les statistiques démontrent le contraire.
Il ose dire que le phénomène est « massif » dans l’Église : d’où tient-il cette information, qui n’est qu’une sorte de projection mentale ? On ne lance pas en l’air de tels crachats sans au moins avoir vérifié qu’on ne dit que la vérité, une vérité vérifiée. Ainsi écrire : « Il est certes incontestable que ce genre d’affaire se produit aussi dans des familles, des écoles, des associations et également au sein d’Églises où la règle du célibat des prêtres n’existe pas. Mais pourquoi le phénomène est-il à ce point massif justement dans les Églises catholiques dirigées par des hommes non mariés ? Bien entendu, ces déviances ne sont pas exclusivement à porter au débit du célibat. Mais celui-ci est structurellement l’expression la plus frappante de la relation crispée qu’entretient la hiérarchie catholique avec la sexualité, celle-là même qui détermine son rapport à la question de la contraception et à bien d’autres. » On aimerait qu’un théologien aussi armé intellectuellement n’avance pas de telles approximations sans au moins tenter de les argumenter avec des tableaux, des graphiques, des statistiques, des commentaires précis.
Mais voici qu’un des lièvres qu’il court est levé : la sexualité doit devenir une sorte de liberté tranquille, « décrispée ». Le mensonge du caractère « massif » de la pédophilie sert d’argument pour permettre enfin une contraception débridée – or en France pratiquement toutes les femmes usent de la contraception ce qui ne sert en rien à diminuer le nombre des avortements, ces actes que l’on dit appartenir à la catégorie des « droits de la femme », ce qui en soi, conceptuellement, est bien pire qu’une absurdité, une sottise énorme dont on devrait rougir en la pensant exacte…
Il n’y a pas, hélas, une seule couche de la société où ne se cachent des nids de pédomanes. Ou d’incestueux, car la pédomanie accompagne souvent l’inceste. Ou encore d’adultères ou d’amoureux d’eux-mêmes, pour ne prendre que des exemples de sexualité plus ou moins délétères. Mortifères. Tératogènes. Qu’on soit prêtre, qu’on ne le soit pas, célibataire ou non, catholique ou agnostique, ou athée, qu’importe, quand on se trouve sans lutter entre les mains de tels démons, si la prière se tait dans la gorge du pécheur, il est perdu. La fascination le laisse sans ressource devant la séduction qui s’emploie contre lui. Quelle importance alors, pour lui, qu’il soit ou non marié, qu’il soit d’Église ou du Grand Orient, de l’Éducation nationale, de la Poste ou de la BNP ? La question n’est plus soulevée, le « tenté » sort de sa condition habituelle, il est entré dans un des cercles qui mène droit à la porte de l’Enfer. La sexualité inchaste est sans doute l’un des grands pourvoyeurs de la fosse commune où s’entasse le gibier de Satan.

Que cherche à prouver exactement Hans Küng ? Quel est ici son combat ? Il faut aller chercher dans un article publié par le Monde le 29 octobre 2009 : « Sous couvert d’unité, le Vatican enterre des décennies d’œcuménisme. Un vrai drame : après avoir heurté de front les juifs, les musulmans, les protestants et les catholiques réformistes, voilà que le pape Benoît XVI s’en prend maintenant aux anglicans [il est à signaler que Hans Küng n’avait pas apprécié que le Vatican se soit rapproché de « certains » anglicans, ceux qui justement refusaient le sacerdoce des femmes…]. Forte de 77 millions de membres, cette communauté chrétienne est la troisième en importance après l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe. Que s’est-il passé ? Après avoir réintégré les disciples de la Fraternité Saint-Pie-X, le pape voudrait combler les rangs clairsemés de l’Église catholique romaine en recrutant des anglicans favorables à Rome. Ces derniers devraient pouvoir passer du côté de l’Église catholique romaine plus facilement. »

La vraie cible, comme aperçu au début de cette « humeur », sont bien les institutions catholiques, elles qui imposent le célibat. Une telle hargne laisse à penser que Hans Küng aurait aimé être marié… Pour alléger mon propos, juste un instant, je transcris ici une réflexion du père Denis Sonnet, spécialiste s’il en est de la condition conjugale : « Plus je rencontre de couples en difficulté, plus je remercie le Seigneur de m’avoir gardé célibataire »
Oui, pour le théologien allemand, le célibat est une invention médiévale en contradiction avec ce que dit l’évangile… « Pierre, ainsi que les autres disciples du Christ, écrit-il, ont été mariés tout au long de leur apostolat. Cela a été le cas, de nombreux siècles durant, pour les évêques et les prêtres de paroisse, ce qui, comme chacun sait, se perpétue aujourd’hui dans les Églises d’Orient, y compris chez les uniates restés liés à Rome, et dans l’orthodoxie dans son ensemble, au moins pour ce qui est des prêtres. » Quelle étrange méthode est la sienne, que je synthétiserai ainsi : « Affirmez, affirmez sans preuves mais affirmez, il en restera toujours quelque chose ». Lisez, cher lecteur, les deux citations de l’évangile que j’ai pris soin de transcrire au début de ce texte, et dites-moi s’il ne s’agit pas d’un appel à se donner tout entier à Dieu, sexualité comprise ? Mais notre homme persiste : « C’est bien le célibat érigé en règle qui contredit l’Évangile et la tradition du catholicisme primitif. Il convient de l’abroger. » Voici Hans Küng déguisé en Pape, en Concile même…
Mais n’en fait-il pas trop ? Le peuple des catholiques n’est pas composé que d’ignares : la culture n’est pas non plus restée à la porte des églises paroissiales : oser dire que le célibat est à la racine du mal qui ronge l’Église est grotesque, et je le dis tout en sachant à quel point Hans Küng mérite sur d’autres plans le respect, mais pas ici. Ici, en vérité, il perd toute crédibilité. N’est-il pas d’ailleurs favorable à l’ordination des femmes, mariées naturellement, pourquoi pas avec un prêtre ? Pas une des modes dites de progrès et issues du « monde » – ce monde où nous sommes mais dont nous ne sommes pas – ne lui a échappé : il n’aime rien tant que de les adopter pour tenter de les faire admettre par l’Église : mais elle n’est pas un manège pour courbettomanes.
Pour un théologien, fantasmer sur ces questions redoutables est une mauvaise affaire : une affaire de perdition intellectuelle et de perdition tout court. Ce qu’il a osé une fois de plus, on est en droit d’espérer que ce n’est que la courbette de trop : celle qui fait se pencher si en avant devant ceux qui n’ont rien à suggérer à l’Église car ils ne sont pas de son bercail.
Il est significatif que le quotidien du soir – le Monde – en ait fait « son » théologien alors qu’il est probable que peu de gens dans son équipe d’informateurs aient quelque compétence pour en juger : il est vrai que les inspirateurs de la rue Cadet ne peuvent être que satisfaits de cette révérence et même de cette déférence « mondaine », si constamment obéissante à leurs mots d’ordre occultes. L’on sait l’hostilité du Grand Orient envers l’Église dont il promet depuis longtemps la mort – et faute de l’obtenir doit se contenter de faire savoir qu’elle va très mal alors que le nombre des prêtres dans le monde a augmenté de plus de 2% entre 2002 et 2009…
Pour fermer ce texte sur un propos réjouissant, j’indiquerai à mon lecteur qu’il peut sans modération aucune lire sur ce sujet le livre du Père Christian Cochin s.j., Les origines apostoliques du célibat sacerdotal, chez Ad Solem : « Cet ouvrage est de première importance. Il suppose des recherches considérables, longues et méthodiques. […] en la matière je ne pense pas que rien puisse lui être comparé, même de loin », a écrit le cardinal de Lubac. Une autre pointure…

Une succession de mensonges Piloter l'Eglise dans la tempête