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Une campagne orchestrée

Un texte d'un religieux catalan traduit par Carlota (29/3/2010)
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Extraordinaire anecdote sur la disponibilité du cardinal archevêque de Munich.
Il aurait été écrasé par la bureaucratie.
Mais il était parfaitement accessible, à condition de contourner l'obstacle du secrétaire barrant la porte de son bureau.

Carlota

“Une campagne orchestrée”
(original ici)
par le Père Josep-Ignasi Saranyana, théologien

Article paru dans l’édition du « Periódico de Catalunya », journal barcelonais qui tire une double édition en castillan et en catalan. De tendance socialiste et autonomiste sans être séparatiste (« catalanisme non nationaliste »).
On y peut lire aussi à l’occasion de cette dernière campagne contre le Pape, des titres du genre «Des fidèles de la moitié du monde perdent confiance dans le sommet du clergé » (je me demande comment ils ont fait leur sondage pour dire que la moitié des catholiques voire des habitant de la planète n’ont plus confiance dans le Pape !) ou «La confiance trahie » de Juan José Tamayo, un article où le journaliste se répand sur les écoles, les séminaires tenus par les religieux depuis des siècles. Evidemment des coups de patte bien utiles au moment où des parents espagnols, après des pétitions nombreuses dans leur pays, déposent plainte auprès du Tribunal Européen des Droits de l’Homme de Strasbourg pour protester contre le cours d’«éducation pour la citoyenneté » imposé par l’État espagnol aux enfants. Cette matière enseigne notamment les conceptions de « l’éducation du genre » et la « santé reproductive », qui sont bien sûr contraires à l’enseignement de l’Église qui y serait même ridiculisée.
Le texte du Père Josep-Ignasi Saranyana Closa, un Catalan, professeur de théologie à l’Université de Navarre et au curriculum vitae impressionnant (ici) apporte quelques éléments sachant bien qu’il n’y a pas plus sourds que celui qui ne veut pas entendre !

Ma traduction

Depuis des semaines avec un goutte à goutte médiatique qui paraît bien calculé, sont publiées presque chaque jour des informations sur les abus sexuels commis par des ecclésiastiques sur des enfants et des jeunes, tout au long de plusieurs décennies. Les faits dénoncés constituent objectivement de graves délits (et péchés) même si beaucoup d’entre eux ne peuvent plus faire l’objet de poursuite judiciaire compte tenu du délais de prescription. Il y a peut-être eu un comportement fautif de la part des évêques qui n’ont pas appliqué le droit avec la rigueur qui due, en poursuivant les abus de pédérastie et d’homosexualité.

Tout dernièrement la campagne médiatique a pris une tournure, peut-être prévisible, mais très injuste.
On veut impliquer le Saint Père Benoît XVI dans un scandale, sous prétexte que lui aussi, quand il était archevêque de Munich (Allemagne) a agit avec peu de rapidité dans un cas survenu dans son diocèse. Ce sont des informations vagues et éthérées, difficiles à confirmer; des rumeurs non suffisamment contrôlées relatives à sa très brève étape munichoise, quand il souffrait d’une véritable asphyxie administrative diocésaine, de celle dont il n’a su (ou n’a pu) se libérer ; une structure administrative héritée de son prédécesseur. Avec raison on disait alors que l’Église en Allemagne était le premier créateur d’emploi et le premier employeur. Le diocèse de Munich avait plus de 200 employés rémunérés à plein temps.
Je me rappelle que, à l’occasion d’un bref voyage en Bavière (au début de 1981), j’ai sollicité une audience auprès du cardinal, alléguant mon amitié avec lui,et que l’un de ses secrétaires a refusé de m’en donner un avant six mois. Au vu de cela, j’ai appelé sa sœur Maria… et le soir même je dînais chez lui.

En tout cas, le cardinal Joseph Ratzinger avant d’être élu Pape, connaissait beaucoup de ces faits, pour être préfet de la congrégation de la foi, qui est compétente, pour les péchés d’une extrême gravité commis par des ecclésiastiques. Mais ce n’est que depuis 2001, quand a été approuvée une législation spéciale pour des délits et péchés très graves (motu propio Sacramentorum sanctitatis tutela, rédaction dans laquelle Ratzinger est intervenu directement et d’une manière décisive), que le Saint Siège a un instrument légal adéquat pour agir dans de telles hypothèses très graves qui auparavant n’étaient pas réglées avec autant de sévérité.

En cela, comme cela se passe également dans les ordonnances juridiques des États, le Droit Pénal s’adapte aux nouvelles situations, à mesure qu’elles se présentent. En Espagne par exemple, la législation sur la violence du genre (ndt ou « violence conjugale ». Voici la définition qui apparaît sur le portail internet du ministère espagnol de l’égalité : « La violence de genre est celle qui, comme manifestation de la discrimination, la situation d'inégalité et les relations de pouvoir des hommes sur les femmes, est exercé sur celles-ci par ceux qui sont ou ont été les conjoints ou de ceux avec qui elles sont liées ou ont été liées par des relations similaires d’affectivité, même sans vie commune »), qui avant aussi existait, sans pouvoir être poursuivie avec autant de rigueur qu’aujourd’hui, est encore toute récente.

Je pourrais donc dire que Ratzinger avait les mains liées avant 2001. De ce fait ce n’est qu’à partir de ce moment qu’il a pu s’occuper des affaires spécialement graves. À ce sujet, nous nous rappelons tous (il suffit de se plonger dans internet et de chercher dans le site du Vatican) les paroles impressionnantes que Ratzinger adressa à la multitude de fidèles rassemblée au Colisée au moment de la neuvième station du chemin de Croix romain de 2005 alors que Jean-Paul II agonisait dans ses appartements. « Combien de saleté dans l’Église et parmi ceux qui, du fait de leur sacerdoce devraient s’y adonner complètement ! »)

Le 19 dernier, le Pape a adressé une lettre aux fidèles d’Irlande. Dans cette lettre, en plus de condamner de tout son poids les abus commis avec « violence », il a dénoncé la passivité d’évêques de cette nation. Il a rappelé aussi la grave responsabilité devant Dieu qu’ont encouru les coupables. Cependant, il n’a pas fait que rester dans la dénonciation prophétique et dans les lamentations, il a aussi veillé à mettre dans sa lettre des paroles d’encouragement et d’espérance.

Quelles conséquences pourront sortir de ces plaintes dont je parle? Peut-être va t-il se produire un discrédit de l’éducation catholique, en ignorant le bien immense fait à la société pendant des siècles ? Peut-être y aura-t-il une retraite des ecclésiastiques dans leurs obligations ministérielles ? Peut-être y en aura-t-il qui en profiteront pour attaquer le célibat ecclésiastique avec l’évidente méconnaissance des raisons théologiques qui le soutiennent ? Tout cela est possible. Mais l’Église qui a 20 siècles d’histoire a été traversée des situations aussi complexes que la présente, et même beaucoup plus, et elle en est toujours bien tirée.

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Commentaire de Carlota:
L’argument du passage rapide à Munich et d’une administration diocèse sclérosée par les habitudes (on connaît bien cela dans l’administration) me semble vrai mais malhabile pour les médias toujours prêts à se jeter sur les gens. Car un chef est responsable, même s’il n’est pas au courant !
Par contre sa grande disponibilité avec l’anecdote de la sœur montre bien qu'on avait possibilité de le rencontrer si l’obstacle du secrétaire barrant l’entrée du bureau pouvait être déplacé.

George Weigel et le mauvais journalisme Lynchage du Pape