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Triomphe à Malte

Hier, le Saint-Père a rencontré, hors caméras, plusieurs victimes d'abus sexuels. Et dans ses discours et homélies, il a tracé pour Malte le devoir d'être un rempart pour les valeurs de l'Union européenne. Le beau reportage de Salvatore Izzo (AGI) (19/4/2010)


La rage et la colère balayées par les larmes de Ratzinger
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(AGI) - La Valette, le 18 avril
(Salvatore Izzo)
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Avant de tomber sur la route de Damas, Paul, comme il l'a lui-même raconté, avait férocement persécuté l'Église de Dieu et essayé de la détruire.
"Mais - a déclaré le pape en visite à Malte - la haine et la colère exprimées par ces mots ont été complètement balayées par la puissance du Christ".
Une réflexion qui résume bien ce qui s'est passé lors du 14ème voyage de Benoît XVI, précédé par des attaques et des polémiques médiatiques sur de présumées couvertures de prêtres pédophiles, mais aussi caractérisé par des foules et un enthousiasme dépassant les attentes les plus optimistes (50 mille fidèles sur la place des Granai di Floriana, 15 mille jeunes sur le quai Waterfront) et surtout par les larmes sincères du Pape, qui ont accompagné la rencontre avec les victimes de ces viols, lors du recueillement dans la chapelle de la nonciature de Rabat.
Les différentes interventions faites par le pape théologien étaient sous le signe d'une fermeté absolue sur les principes - tenez bon, sur le divorce et l'avortement, a-t-il demandé aux catholiques de Malte - mais tempérée par l'invitation forte d'une ouverture aux autres, à commencer par les immigrants qui débarquent sur cette île au cœur de la Méditerranée.
"J'ai vu le Pape pleurer d'émotion et je me suis senti libéré d'un grand poids", a déclaré l'une des huit victimes. "J'ai vu en lui et en l'évêque de Malte l'humilité d'une Eglise qui en cet instant représentait tout le problème de l'Église moderne".
Et quand le pape, "a posé la main sur la tête de chacun des participants à la rencontre, nous bénissant, je me suis senti soulagé, et libéré d'un grand poids".

"Dieu ne rejette personne. L'Eglise ne rejette personne, a dit le Pontife aux plus de 15 mille jeunes de Malte qui l'acclamé avec enthousiasme quand il est arrivé à bord du catamaran - le même que celui utilisé par Jean-Paul II en 90 - sur les Quais pleins à craquer.
«Dieu - a-t-il expliqué - aime chaque personne en ce monde, et il aime chaque personne dans chaque période de l'histoire du monde.
Dans la mort et la résurrection de Jésus qui se rend présent chaque fois que nous célébrons la Messe, il offre la vie en abondance à toutes ces personnes. En tant que chrétiens nous sommes appelés à manifester l'amour de Dieu, qui inclut tout le monde. Nous devons donc "aider les pauvres, les faibles, les marginalisés, nous devons avoir une attention particulière à ceux qui sont en difficulté, qui souffrent de dépression ou d'anxiété, nous devons prendre soin des handicapés et faire tout notre possible pour promouvoir leur dignité et leur qualité de vie, nous devons être attentifs aux besoins des immigrants et des demandeurs d'asile dans notre pays, nous devons tendre la main avec amitié aux croyants et aux non-croyants. Telle est "la noble vocation d'amour et de service que nous avons tous reçue".
Mais Benoît XVI a de nouveau réussi à combiner douceur et fermeté dans sa prédication au monde. "Des idées et des valeurs qui sont parfois en conflit avec celles vécues et prêchées par le Christ notre Seigneur Jésus sont présentés avec une grande puissance de persuasion, renforcées par les médias et les groupes de pression sociale hostiles à la foi chrétienne".
Et, citant encore le naufrage de saint Paul sur cette île, il a rappelé que "quand la barque est secouée par les flots, il faut tenir les yeux fixés sur Dieu" - comme Joseph Ratzinger le montre, à 83 ans. Sans céder un pouce sur la vérité de l'Evangile, dont découlent ces valeurs essentielles dont la défense attire sur lui tant de critiques instrumentales.
"Dans le contexte de la société européenne, les valeurs évangéliques sont à nouveau en train de devenir un contre-culture, tout comme ils étaient à l'époque de saint Paul", a souligné le Pape, qui a rappelé que l'histoire de Malte était marquée par la foi et les valeurs chrétiens.
Vous devriez être fiers que votre pays défende l'enfant à naître, promeuve la stabilité de la vie familiale en disant non à l'avortement et au divorce. Je vous exhorte à garder ce témoignage courageux de la sainteté de vie et de la centralité du mariage et de la vie de famille pour une société saine" ( Benoît le provocateur ).
A Malte et Gozo, les familles savent la valeur et les soins à apporter à leurs parents âgés et infirmes, et accueillir des enfants comme des dons de Dieu.
"D'autres pays - a-t-il insisté - peuvent apprendre à partir de votre exemple chrétien".
Une adhésion à l'Evangile, qui doit conduire Malte à un meilleur accueil pour les immigrants, même si les difficultés actuelles "ne peuvent pas être résolues par un seul pays", face à un phénomène aussi massif: de nombreux migrants arrivent sur les côtes de Malte, certains pour échapper à des situations de violence et de persécution, d'autres à la recherche d'une vie meilleure. Pour Malte, c'est un défi à relever: "Je suis convaincu - a assuré le pape - que, s'appuyant sur la force des racines chrétiennes et l'histoire longue et fière d'accueil des étrangers, Malte va essayer, avec le soutien d'autres États et organisations internationales, de venir à la rescousse de ceux qui viennent ici et de s'assurer que leurs droits sont respectés", en cohérence avec les valeurs chrétiennes qui ont contribué à forger l'identité d'un peuple extraordinaire: unité, solidarité et respect mutuel doivent rester le fondement de la vie sociale et politique de ce pays catholique, que le Pape voudrait comme rempart pour défendre les valeurs de l'Union européenne.

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