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Les larmes de Malte

Un bon et honnête article de Jean-Marie Guénois, du Figaro (25/4/2010)


Jean-Marie Guénois, le spécialiste des religions du Figaro, était du voyage à Malte, il était dans l'avion avec le Pape, et son témoignage est très intéressant.
Il y a consacré un très long billet, dressant un tableau apaisé et plutôt équilibré de la "crise pédophile", à lire ici: http://blog.lefigaro.fr/religioblog/...
Après avoir rappelé "que sur un plan mondial, cette plaie concerne seulement 0,03 % des prêtres. Ce chiffre peut se discuter selon les sources mais on ne dépasse pas en moyenne 0,1 % et même moins", il identifie "six chapitres", dans cette "dramatique histoire", commençant avec le "pic" observé dans les années 70 (note de moi: le lien avec la crise morale de 68 et certaines interprétations du Concile s'impose donc), poursuivant avec "l'explosion publique du scandale aux Etats-Unis", puis ce qu'il nomme "la lente mutation de la culture ecclésiale" qui tente d'accomplir sa "glasnot" pour s'achever, après la crise qui secoue en ce moment "les plus hauts sommets de l'Eglise", et le geste de Malte, où Benoît XVI lui-même a donné l'exemple, avec les effets de la politique de "tolérance zéro" mise en oeuvre aux Etats-Unis: il n'y a pratiquement plus de cas de pédophilie
Toutes les Eglises n'en sont pas au même stade: "certaines sont encore au stade du premier chapitre ; d'autres naviguent dans le deuxième ; d'autres sont dans la tourmente du troisième (les média notamment) ; d'autres encore comme l'Eglise autrichienne, vivent le quatrième".
J'ai particulièrement aimé (on ne s'en étonnera pas!) ce qui a trait à l'humanité du Pape, rencontrant des victimes lors de son voyage à Malte...

Extraits

LE POIDS D'UNE LARME
22 avril 2010
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Sans doute le plus court voyage du pontificat de Benoît XVI, la brève escapade à Malte, pourrait rester comme l'un des plus importants. Et ce ne sont pas des mots qui auront cette fois parlé mais des larmes, retenues, mais vraies.
En pleine crise des prêtres pédophiles le pape aura su poser le geste de rencontrer huit victimes.
Ces vingt minutes intenses d'échanges personnels où il a pris le temps d'écouter l'histoire de chacun, ne résolvent rien en soi mais changent tout. C'est probablement un tournant dans ces affaires qui n'ont pas fini de défrayer la chronique de l'Eglise catholique. Il y a aura un avant et un après.

Même si l'on pourra toujours critiquer, avec raisons, l'irresponsabilité de certains évêques dans le déplacement silencieux - et donc scandaleux - de prêtres pédophiles sans prévenir du risque encouru pour les enfants des familles des fidèles, on ne pourra plus accuser l'ex-cardinal Ratzinger d'avoir, au sommet, « tout fait » pour couvrir ces méfaits.
Je l'ai déjà écrit et ce n'est pas le lieu ici de reprendre ce qu'il a mis en œuvre alors qu'il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
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Loin de moi l'idée qu'une larme, fut-elle papale, effacerait toute cette polémique et surtout la gravité des problèmes en jeu. Mais elle n'est pas feinte. Le cardinal Ratzinger, devenu Benoît XVI, combat en interne ce problème de la pédophilie depuis au moins 1995, contre l'avis dominant de la curie qui était plutôt sur la ligne de la Congrégation pour le Clergé.

Ce n'est pas pour rien que ce cardinal Ratzinger avait écrit lors du chemin de croix de 2005, à la veille de la mort de Jean-Paul II : « Combien de fois n'avons-nous pas, nous aussi, préféré le succès à la vérité, notre réputation à la justice ! ». Ou encore : « Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c'est nous-mêmes qui les salissons ! C'est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. »
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(..) après l'épisode de Malte, je ne serais pas étonné, pour le pape, de voir le vent « tourner », en sa faveur. Il me semble que le poids de cette larme ne sera pas anodin dans cette mer maussade et démontée.

(..) en revenant de Malte, via Rome (assez chaotique en terme de trajet avec le fameux nuage volcanique mais je ne suis pas le seul) il m'a semblé important de vous partager ces impressions.

Christus Vincit Le sens de l'élection de Benoît XVI