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La lettre de Jeannine (IV)

La dernière lettre de mon amie est franchement iconoclaste! (30/1/2010)

Je pense que ce qualificatif ne lui déplaira pas!!
Quant à la conception qu'a Benoît XVI du mysticisme... je n'en sais rien, évidemment. Je trouve seulement (mais cela n'étonnera pas mes lecteurs) que l'image qu'il en donne est belle et joyeuse.

Dans la Croix d'hier j'ai lu l'article sur les témoignages inédits sur Jean-Paul II.
(..) le voir écrit noir sur blanc m'a choquée.
Quelle mouche a piqué ce postulateur pour le pousser à dévoiler des détails aussi intimes. Je partage l'avis du jésuite P. Claude Flipo qui juge cette indiscrétion insupportable. Je pense qu'avec tout le battage qui a été fait autour de Jean Paul II, il était inutile de tomber dans les révélations déplacées. Je suis mal venue il est vrai pour juger de la valeur ou de la non-valeur de ces choses car je suis complètement fermée au mysticisme. Pour moi il est synonyme de déséquilibre émotionnel, de fragilité de la personnalité et le concept de "la folie de l'amour" m'est totalement étranger.

Je pense que Benoît XVI est mystique lui aussi mais dans une tout autre dimension. Son rapport constant à Dieu, la facilité avec laquelle il se plonge dans la prière au point d'obliger le cérémoniaire à lui rappeler le temps qui passe sont peut-être des particularités liées au mysticisme mais les personnes laïques qui passent leur journée à prier, les religieux(ses) qui célèbrent des offices sept fois par jour peuvent être assimilés à cette catégorie très spéciale de croyants. Où est la limite?

(..) Les Polonais ont fini d'hiberner (ndr: Jeannine avait remarqué qu'ils étaient moins nombreux à Rome, ces derniers temps, aux angelus et aux audiences du mercredi) car le 27 ils étaient venus avec drapeaux, bruit et chants mais comme par hasard ce même jour était présenté un nouveau livre à Rome sur le vénérable Jean-Paul II. J'ai l'impression de voir se dérouler une histoire qui présente des phases de calme puis d' activité intense comme si la valeur d'un religieux ne pouvait être reconnue que par les honneurs de l'Eglise. Le curé de campagne qui se tuait à la tâche, il y a bien longtemps, par ses actes et dans le plus total incognito, était vénéré par ses ouailles et l'exemple qu'il donnait était fécond.

Jeannine, 29/1/2010

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