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Le cinéma, outil de propagande

Carlota est cinéphile. Mais elle sait aussi garder les yeux ouverts, face aux tentatives subreptices de faire passer des messages à travers le divertissement. Elle a traduit un article d'une revue espagnole catholique à propos des "goyas", l'équivalent de nos "césars". (24/2/2010)

José Antonio Méndez, à la suite de la cérémonie des Goya (équivalent de nos Césars) qui a récemment eu lieu en Espagne, a présenté une analyse très intéressante sur la production des films et téléfilms en Espagne et leur impact sur les spectateurs, dans un article paru dans l’hebdomadaire catholique d’information « Alfa y Omega » (Fondation Saint Augustin- Archevêché de Madrid) qui a également une version digitale. Il s’appuie sur les écrits de Mariano González, directeur de communication de l’Association des téléspectateurs et auditeurs radiophoniques (ATR), une association qui se veut aconfessionnelle et apolitique et qui analyse les contenus audiovisuels que consomment les Espagnols ; et sur ceux de José Ángel Agejas, professeur d’Éthique Générale et Professionnelle à l’Université Francisco de Vitoria (Madrid).

Je n’ai pas traduit tout son texte, mais il est évidemment qu’il s’applique à bien des pays. Sans doute trop idéaliste et naïve, je n’arrive pas à comprendre comment des artistes peuvent utiliser si mal les dons (et les moyens financiers) dont ils disposent et aussi mal répondre à la responsabilité qui est la leur, alors qu’ils pourraient servir la beauté au sens le plus large, pourtant tellement source de bonheur comme le rappelle si souvent le Saint Père. Me viennent alors à l’esprit des mots comme esprit de lucre, vanité, orgueil, perversité, idéologie,… (Mais c’est vrai que Lucifer sait si bien se parer de tout cela !). Quel gâchis pour cette si belle invention qu’est le septième art ! Devrons-nous nous abstenir de ces écrans pour mieux nous ressourcer car sommes-nous assez forts pour conserver notre libre arbitre devant ce matraquage de nos consciences ? Attitude de précaution, tellement prônée dans certains cas par nos politiques et si souvent oubliée dans d’autres. Attitude sans doute difficile à adopter pour les plus jeunes qui veulent tout découvrir et surtout les interdits, mais aussi pour des plus anciens qui pensent ainsi échapper à une solitude et un vide qui les effraient tant. Alors que nous devrions avoir un devoir de résistance à ces fictions de propagande qu’on nous impose…

Voilà donc quelques extraits traduits de l’article de José Antonio Méndez paru le 20 février 2010 sur le site www.alfayomega.es/

(Carlota, 23/2/2010)

* * * * * *

Les nominés des Goya 2010 résument ces stéréotypes: pessimisme, frivolité, hypersexualité, moquerie de tout ce qui est religieux… Et alors que les catholiques ne paraissent réagir (ndt: voir en d’autres lieux l’exemple de « Lourdes » cité par Béatrice où certains « catholiques » auraient même plébiscité ce film, et on ne reparlera pas du lamentable film de Gérard Jugnot qui heureusement fut un échec commercial en salle) les experts tirent le signal d’alarme: les media espagnols influencent, de façon déterminante, en ce qui concerne le mépris du mariage, l’apologie de l’homosexualité et le sentiment antichrétien dont nous souffrons.

La fin de semaine passée, les visages les plus connus du cinéma espagnol se sont donnés rendez vous au gala de remise des Prix Goya […]. Cependant les titres nommés cachent des tenants et aboutissants dont les media n’ont pas dit un mot. Une fois de plus les thèmes choisis par nos scénaristes et réalisateurs, loin de refléter la société cherchent à la modeler. […]

Selon le directeur de communication d’ATR, « il y a beaucoup de séries télé et de films que des spectateurs qualifient d’amusants, sans se rendre compte qu’ils sont presque tous orientés dans la même direction: la famille est composée d’un veuf et d’une divorcée; les enfants qui vivent sous le même toit ont des pères différents; y sont fréquentes les aventures de personnages exagérés alors qu’il n’y a presque jamais des gens normaux…

Mais plus encore, selon González, «les personnages représentatifs des institutions sociales de base, les professeurs, hommes politiques, écrivains, juges, prêtres, militaires, apparaissent hypocrites et ambitieux, de ce fait nous sommes devant des modèles de conduite que l’on ne peut que désavouer. Face aux tares des responsables de la société qui défilent dans les feuilletons et films, - beaucoup d’entre eux à la tonalité historique, les réalisations qui aujourd’hui triomphent montrent des protagonistes jeunes qui résolvent les problèmes avec des arguments plus sentimentaux que rationnels, égoïstes et non solidaires.
La conclusion est claire : la norme morale qui t’a été remise par tes parents, tes éducateurs, les représentants de l’autorité (Église, armée/police, Justice, etc) est dépassée par une nouvelle réalité que je te présente : basée sur le sentiment, le plaisir, ce qui te plaît et te procure un bonheur instantané […]». Un exemple: les prêtres archétypes des feuilletons de la Télévision Espagnole (TVE) comme « La Señora » ou « Amar en tiempos revueltos » sont ou en concubinage, ou fascistes, ou intransigeants ou pédérastes.
[…]

Les mots du directeur de Communication d’ATR trouvent des exemples flagrants parmi les titres qui ont concouru cette année pour les Goya. José Ángel Agejas, analyse les clichés les plus récurrents de notre cinéma, à partir de quelques films nommés de cette année.

Religion: le film « Agora » (5 prix Goya – Ndt le film de Alejandro Amenábar avait reçu 13 nominations dont celle du meilleur scénario. Il est vrai que c’est le film espagnol le plus cher jamais réalisé)
José Ángel Agejas assure que «d’une manière générale depuis la méconnaissance coupable la plus absolue du fait religieux en général et du catholique en particulier, il y a une attaque constante contre la religion, parce qu’on la voit depuis une perspective athée dépassée, pleine de caricatures et de préjugés, sans le moindre respect et considération, pour ce qui est, au minimum, une part importante de la vie humaine ». À cela Mariano González d’ATR ajoute qu’il a « un bloc de production cinématographique, auquel appartient Agora et dans lequel on peut inclure d’autres films des cinq dernières années, dont l’objectif principal et avoué, est de détruire la religion et sa capacité d’inspirer des solutions aux vrais problèmes humains ». Agora est un exemple de cette manipulation alors que n’importe quel réalisateur a la possibilité de choisir des centaines de récits historiques de chrétiens exemplaires et admirables. Cependant ils retournent les faits historiques jusqu’à démontrer que le paganisme fut une défaite de la civilisation romaine face au christianisme ».

Politique: Che, 2ème partie, guérilla (ndt film EU-France-Espagne du Nord-Américain Steven Soderbergh) : une nomination.
L’exemple de ce film au service de ce qu’Agejas résume comme «les clichés politiques que manie la fiction cinématographique et télévisée espagnole identifient démocratie et liberté au totalitarisme de gauche, sans le respect minimum des principes constitutionnels qui configurent le système démocratique au dessus des idéologies des parties»

Homosexualité: « El cónsul de sodoma » : cinq nominations (ndt film de Sigfrid Monleón sur la vie de Jaime Gil de Biedma, grand bourgeois et riche homme d’affaire de l’époque franquiste. Il fut également un poète et homosexuel. Un personnage sans doute des plus intéressants pour certains mais loin de représenter les Espagnols des années 50-60): cinq nominations dont celle du meilleur scénario.
José Ángel Agejas est accablant lorsqu’il juge la vision que le cinéma et la télévision montrent de la sexualité et de l’homosexualité : « Une partie de la télévision espagnole essaie de justifier le désordre moral et le déracinement des vies de ceux qui la réalisent, qui sont arrivés à se convaincre que l’environnement dans lequel ils évoluent est la tendance générale de la société ». Évidemment « Le Consul de Sodome » comprend des scènes de sexe explicite, largement polémiques.

Jeunesse, drogues, sexe: « After » (ndt film d’Alberto Rodríguez): trois nominations
«Le pessimisme et l’abus de tout type de comportements aliénants des personnages de fiction, comme dans ce cas précis, signale Agejas, répond à l’incapacité à accepter qu’une existence qui, ne reconnaissant pas les valeurs et la tradition, débouche sur l’amertume et l’absence de sens. C’est une espèce d’exercice d’autojustification, qui essaie de présenter ces personnages aliénés comme se réalisant, alors que non seulement c’est un mensonge, mais que ce n’est même pas crédible dans le film lui-même».

Handicap: « Yo también » Moi aussi (2 Goyas) [Ndt: film de Antonio Naharro et Álvaro Pastor, avec l’acteur trisomique Pablo Pineda (* ) qui a reçu le prix de la révélation] et « Gordos » Des gros: (un Goya, ndt film de Daniel Sánchez Arévalo).

Face à ces deux récits qui mettent respectivement en leur centre des personnes trisomiques et obèses, depuis leur point de vue sur leurs relations affectivo-sexuales, Agejas souligne que, «dans la fiction télévisée ou cinématographique l’éthique est restée reléguée aux causes politiquement correctes qui, dans le fond, sont sympathiques et se sont en rien compromettantes, parce qu’on les voit depuis le point de vue sentimental, sans en tirer les conclusion qui, portées à la base, signifierait l’intégration des trisomiques par exemple, ou le respect des personnes obèses. On reste dans le superficiel, sans aller à la racine des choses qui aménerait à modifier dans leur fondement par qu’une loi ». Comme par exemple, celle de l’avortement, avec la porte ouverte à l’eugénisme pour les trisomiques.

Note

(*) Pablo Pineda est un homme trisomique de 35 ans, tout à fait exceptionnel, parmi ceux qui sont atteints de cette maladie génétique. Il est le premier à avoir atteint un niveau universitaire. Lors d’une interview il a dit ne pas se reconnaître comme un acteur. Sa participation à ce film est sympathique mais pour moi elle ne donne pas une idée exacte de la trisomie 21. Par ailleurs les relations affectivo-sexuelles qui y sont décrites ne le sont pas forcément pensées du point de vue des trisomiques. C’était déjà le cas dans « Le huitième jour » (1996) de Jaco Van Dormael, avec Pascal Duquenne, qui incarnait un héros trisomique qui se suicidait à la film du film. Une idée, d’après les spécialistes de la trisomie, qui ne fait pas partie de leur mode de pensée. « Yo también » n’est malheureusement qu’un alibi de la compassion (et cela n’a rien à avoir bien évidemment avec l’acteur trisomique). Il ne s’agit en aucun cas d’un manifeste courageux contre l’eugénisme légalisé (fait de société d’une extrême gravité comme le montrent les actuelles pseudo-révisions des lois bio-éthiques mortifères, en France, ou ailleurs…).

A Rome et en voyage: le Pape vu de près (II) Cinéma, outil de propagande (II)